Mots-clés : CO² et gaz à effet de serre, Transport
[CORDIS - Date: 2007-08-07]
Les automobilistes pourront peut-être bientôt contrôler les
émissions polluantes de leurs voitures tout en conduisant, grâce à une nouvelle
recherche de l'université de Manchester.
Les scientifiques de l'école
d'ingénierie chimique et de science analytique de l'université ont créé un
appareil qui utilise des rayons laser pour mesurer les niveaux de dioxyde de
carbone (CO2), de monoxyde de carbone (CO) et de méthane (CH4) directement à
l'intérieur du pot d'échappement.
Publiés dans la revue «Applied Optics»
et réalisés dans le cadre du projet ASSYST (relatif à des systèmes de capteurs
laser de pointe), les travaux ont été partiellement financés par le cinquième
programme-cadre de recherche (5e PC).
Actuellement, on mesure les gaz
d'échappement des véhicules automobiles en les introduisant dans une boîte où
ils sont mesurés par une série de capteurs. Or ce système présente plusieurs
inconvénients, notent les chercheurs. Ainsi, son temps de réaction est lent et
les gaz adhèrent souvent à la tuyauterie conduisant à la boîte de mesure. Le
système est également sujet aux interférences.
Par contre, la diode
laser à proche infrarouge se caractérise par des résultats plus rapides et des
interférences moindres. De plus, les lasers et les photodétecteurs qui composent
l'appareil sont immédiatement opérationnels et fonctionnent à température
ambiante.
Les scientifiques ont fixé leur appareil à un moteur de
voiture monté sur un banc d'essai, afin d'étudier comment les émissions varient
en fonction de différentes conditions.
Le système a permis au chercheurs
de constater, par exemple, comment les concentrations de gaz étudiés varient
quand le moteur est mis en route; les niveaux de CO2 s'élèvent rapidement puis
se stabilisent après quelques secondes, tandis que les niveaux de CO atteignent
un pic au moment du démarrage du moteur, avant de retomber ensuite. La même
forte élévation des niveaux de méthane, suivie d'une forte diminution, a
également été constatée au démarrage du moteur.
Les scientifiques ont
obtenu des informations similaires pour d'autres variables, par exemple sur ce
qui se passe quand le mélange d'admission (le volume d'air et de carburant
entrant dans le moteur) est augmenté et diminué.
«C'est la première fois
que ce type de capteur à diode laser proche-IR est utilisé directement dans le
pot d'échappement d'un moteur statique à combustion interne pour mesurer les
émissions», a déclaré le Dr Philip Martin, l'un des auteurs de l'article.
Les scientifiques ont non seulement testé leur système sur le moteur du
banc d'essai, mais ils ont transporté leur équipement dans le monde réel et
l'ont utilisé pour mesurer les gaz d'échappement des véhicules en mouvement.
«Ce n'est que maintenant que les composants possédant la haute
sensibilité et la robustesse nécessaires à l'application de cette approche dans
la réalité deviennent disponibles, a expliqué le Dr Martin. Sur la base de la
même technologie, nous avons déjà construit une unité routière fonctionnant avec
une batterie et composée de matériaux de télécommunications solides et
robustes.»
Le succès de ces tests a conduit les chercheurs à envisager
la possibilité d'un système embarqué.
«De telles avancées rendent
faisable l'idée d'un système de diagnostic flexible embarqué à bord des véhicule
à moteur à des fins de contrôle, écrivent-ils. La dépendance des émissions à
l'égard des conditions de fonctionnement du véhicule est également utile pour
l'analyse des mesures à distance des émissions des véhicules.»
Actuellement, l'appareil est équipé de deux lasers opérant à des
fréquences différentes; l'un détecte les niveaux de dioxyde de carbone et de
monoxyde de carbone, tandis que l'autre mesure le méthane. Les scientifiques
sont maintenant impatients d'ajouter d'autres lasers à leur appareil pour
mesurer d'autres polluants importants comme l'oxyde d'azote, le dioxyde d'azote
et des hydrocarbures spécifiques.
Pour tout renseignement complémentaire, consulter:
Université de Manchester
http://www.manchester.ac.uk/
Applied Optics
http://ao.osa.org/
Cette étude très intéressante devrait être nevoyée aux autorités helvétiques.
En effet, en Suisse, lorsque vous vous arrêtez à un feu rouge, seuls les deux premiers véhicules peuvent laisser leur moteur tourner, les suivants doivent le couper et le réallumer lorsque le feu passe au vert. Ceci entraîne un nombre incalculables de démarrage de moteur, source de fortes émissions de CO et de méthane. A voir donc si l'économie de rejet de CO2 vaut la peine de couper son moteur pour un court moment.