Mots-clés : Low Cost
Lire la suiteDès le 11 janvier prochain, Ryanair devrait fermer sa «base» de Marseille-Provence, une violente mesure de rétorsion qui fait suite à la décision de Justice l’accusant d’emploi illicite de personnel navigant. A savoir 120 personnes environ dont le lieu de travail est situé dans le Sud de la France mais qui n’en disposent pas moins d’un contrat de travail irlandais.
L’affaire –une bataille judiciaire- est moins simple qu’il n’y paraît à première vue, les personnels concernés relevant d’une catégorie particulière, celle des «travailleurs mobiles de transport». De toute évidence, de ce fait, il y a matière à interprétation, ce qui explique notamment la déception de la chambre de commerce et d’industrie de Marseille, de nombreux élus locaux et, bien sûr, de la direction de l’aéroport. De plus, si les consommateurs étaient en mesure de s’exprimer d’une seule voix, ils n’hésiteraient certainement pas à prendre parti pour Ryanair. Laquelle assure l’essentiel du trafic de l’aérogare low cost MP2 en y faisant transiter non moins d’un million sept cent mille passagers par an. Ils empruntent vingt-trois lignes qui quadrillent l’Europe et permettent aussi de rejoindre des destinations d’Afrique du Nord.
Le fond du problème est qu’il s’agit d’un affrontement fondamental sur le front des compagnies à petits prix et, qui plus est, de Ryanair. Laquelle, à travers la forte personnalité de son directeur général, l’arrogant Michael O’Leary, applique une stratégie qui ne connaît pas le discernement et moins encore la diplomatie. Tout au contraire, portée par une vague extrêmement puissante de consumérisme, Ryanair bouscule jour après jour le transport aérien européen tout entier, se moque des conventions, ignore les valeurs du passé et, tout au contraire, menée par O’Leary, prend plaisir à provoquer les compagnies traditionnelles, loyalistes, à commencer par Air France.