Mots-clés : La place de la publicité, Environnement et industrie
Communiqué de presse asbl Respire - 3 juin 2008
L’Atelier 1 du Printemps de l’Environnement1, intitulé « Modes de production et de consommation durables - Ressources naturelles et biodiversité », proposait à la discussion quatre mesures relatives à la publicité commerciale. Un représentant de l’asbl Respire a participé aux débats. Il a malheureusement dû constater qu’en dépit des nombreuses propositions des représentants de la société civile et malgré les efforts de modulation de ces revendications, le secteur industriel représenté par la FEB, la FEBIAC, et le JEP a systématiquement adopté une position de blocage.
L’asbl Respire condamne sans appel cette attitude irresponsable au regard de l’urgence environnementale. L’association demande aux pouvoirs publics d’imposer des limites claires, strictes et fortes à l’industrie publicitaire qui vient de prouver une fois de plus son incapacité à s’autolimiter. Étant donné la gravité de la situation et l’ampleur des changements à opérer, tout délai serait criminel.
Face au blocage de l’industrie et à l’impossibilité de négocier, les discussions du Groupe de mesures 4 de l’Atelier 1 du Printemps de l’Environnement ont été écourtées d’une demi-journée. Au total, les discussions n’auront duré qu’un jour et demi au lieu des deux et demi initialement prévus, les représentants de l’industrie s’étant absentés une autre demi-journée.
Maintenant les positions sur lesquelles il campe depuis de nombreuses années, le secteur publicitaire plaide pour son autorégulation et s’oppose formellement à la mise en place d’un cadre légal contraignant. Or, de toute évidence, les « codes de bonne conduite » du secteur ne suffisent pas à empêcher certaines dérives publicitaires comme l’utilisation abusive d’allégations environnementales.
L’industrie refuse également toute refiscalisation, même partielle, des investissements publicitaires pour financer des campagnes publiques de sensibilisation à la protection de l’environnement. Il importe de savoir qu’aujourd’hui en Belgique, les investissements publicitaires – qui atteignent environ 3 milliards d’euros pour les seuls mass media – sont défiscalisés à 100%.
La position d’obstruction adoptée par l’industrie dans cette négociation est à l’opposé des nécessités actuelles. Alors qu’il est impératif de diminuer drastiquement nos émissions de CO2 (de plus de 80% d’ici 2050) pour éviter un emballement climatique catastrophique et qu’il nous faut réduire massivement notre consommation de pétrole (l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit un marché au bord de la pénurie en 20122), la FEB, la FEBIAC et le JEP entendent conserver toute latitude pour continuer à imposer des messages incitant à la surconsommation.
« Nos modes actuels de consommation et de production hypothèquent notre avenir. Ils sont responsables de l’épuisement de nos ressources naturelles et de la biodiversité, base de la vie sur terre et de nos activités sociales et économiques. De plus, ces dégradations et destructions accélérées et irréversibles s’accompagnent de graves inégalités sociales. », peut-on lire sur www.printempsdelenvironnement.be .
En s’opposant à toute avancée vers la diminution de la pression publicitaire, qui promeut activement des modes de consommation et de production intenables et destructeurs, l’industrie publicitaire témoigne de la lourde responsabilité qu’elle porte dans la crise environnementale actuelle et dans l’absence de solutions adéquates qui pourraient y être apportées.
L’asbl Respire - www.respire-asbl.be
Contact : JB Godinot – 02 / 534 96 37
1http://www.printempsdelenvironnement.be/FR/les_ateliers/production_et_consommation_durables_et_biodiversite/sujets_abordes#item_30
2Les Échos, 10 juillet 2007