S'identifier - S'inscrire - Contact

Avertissement

L'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook.
Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.

Nuisances aériennes
Porter plainte

Quelques liens importants

BAC: trafic en temps réel (fiabilité des trajectoires 2 km)
Bac: trafic (fiabilité inconnue, trajectoire courte)
BAC: pistes en service
BAC: travaux en cours
BAC: déposer plainte 


OXFAM - Comment surmonter la crise alimentaire ?

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Mardi 03/06/2008 • 0 commentaires • Version imprimable

Mots-clés :

A l’occasion du "sommet sur la sécurité alimentaire" organisé du 3 au 5 juin 2008 par l’Organisation des Nations unies pour l’ et l’Alimentation (FAO), différentes ONG belges ont décidé de publier un texte commun présentant les mesures à mettre en oeuvre pour assurer le droit à l’alimentation et vaincre durablement la crise alimentaire mondiale

Les boycotts et les troubles liés à l’alimentation surgissent un peu partout dans le monde : de l’Italie à l’Indonésie, du Mexique à l’Argentine, du Maroc à l’Egypte, de l’Afrique de l’Ouest au Yémen. Les protestations des citadins affamés contre les prix croissants des aliments trouvent, fort heureusement, écho dans la . C’est toutefois moins le cas pour ceux qui meurent de faim en silence dans les campagnes...

La faim et la sous-alimentation n’ont jamais disparu de la terre. Mais elles s’aggravent désormais, tant dans les campagnes que dans les villes. Depuis plusieurs décennies, la communauté internationale s’est montrée incapable d’y répondre. Que se passe-t-il donc ? Et quelles sont les bonnes solutions à mettre en oeuvre ?

Les causes conjoncturelles de la crise alimentaire

1. De mauvaises récoltes, dues en partie aux changements climatiques. Les mauvaises conditions climatiques occasionnent de mauvaises récoltes. Il en a été ainsi de la sécheresse en Australie. Les inondations en Afrique et en Asie des années précédentes ont également conduit à des récoltes moins abondantes, et donc à des réserves en nourriture amoindries pour combler les périodes difficiles. On s’attend à ce que le changement climatique diminue la production agricole dans les zones tropicales et qu’il exerce davantage de pression sur les pays pauvres. Dans les pays africains, la surface agricole diminue. En Chine et Afrique subsaharienne la désertification s’accentue.

2. Les prix élevés des carburants. Les prix élevés des carburants rendent la production et le de nourriture souvent impayables. Tout ce que nous mangeons (95%) est en lien direct avec les combustibles fossiles. Les coûts du maritime de biens en vrac ont augmenté de manière spectaculaire, ce qui a rendu le plus cher et incité les pays à rechercher de fournisseurs de proximité.

3. La demande croissante de viande, poisson et produits laitiers. La population mondiale croit constamment. Et à différents endroits du monde, la classe moyenne augmente. Des centaines de millions de Chinois, d’Indiens, de Brésiliens et de Russes ont davantage de pouvoir d’achat et se tournent vers la viande et le poisson. La production de viande demande énormément de surface agricole, d’, de céréales et de soja.

4. Les agrocarburants. La production d’agrocarburants destinés à faire rouler les voitures demande toujours plus de céréales qui ne peuvent servir à l’alimentation. Cette demande croissante d’agrocarburants accapare une part croissante de la production agricole et pousse l’inflation des prix. L’institut de IFPRI estime que la demande en agrocarburants est à l’origine de 30% de la récente inflation des prix alimentaires.

5. La crise du crédit et la spéculation sur les marchés des matières premières. Les faibles stocks alimentaires, le dollar faible et la crise du crédit font en sorte que les investisseurs spéculent davantage sur les marchés des matières premières. Les matières premières sont considérées comme un nouveau marché en croissance où l’on peut obtenir des gains rapides. Une mauvaise récolte est donc pour les banques et les spéculateurs synonyme de croissance de la valeur de leur portefeuille.

6. Les mesures de protection de certains pays. Les pays exportateurs limitent leurs exportations alimentaires. Ils souhaitent que leur propre population ait suffisamment à manger. Mais les pays qui dépendent des importations pour leur approvisionnement alimentaire sont victimes de l’étroitesse du marché mondial !

Des problèmes plus structurels

De façon plus structurelle, l’insécurité alimentaire est causée par le manque d’investissements dans l’ durable et les infrastructures, par la domination des grandes entreprises dans les chaînes de distribution et par les mauvaises politiques agricoles. Le monde a négligé sa production alimentaire et ses agriculteurs beaucoup trop longtemps.

Tant les fonds internationaux que les investissements des pays en voie de développement dans l’ durable ont fondu comme neige au soleil. La très faible productivité de l’ africaine est une conséquence du sous-investissement structurel dans le secteur. (...)

Dans les années 80, des programmes d’ajustement structurels ont été imposés par les institutions financières internationales. Résultat : le soutien essentiel pour la et le développement de modèles agricoles durables a dû être réduit. Les agriculteurs en ont été les premières victimes de cette réduction. (...) Dans de nombreuses régions du monde, la prospérité en milieu rural à connu un déclin, entraînant une explosion du nombre de paysans obligés de migrer vers les villes. Un milliard et demi d’entre eux vivent actuellement dans des bidonvilles, disposant de trop peu de revenus pour pouvoir vivre décemment. (...)

L’augmentation actuelle des prix (des céréales et des graines oléagineuses...) ne permet pas à la plupart des agriculteurs et ouvriers agricoles du monde de bénéficier d’un revenu convenable. La flambée des prix du pétrole rend tout ce dont l’ a besoin plus cher. Les agriculteurs n’ont pas de moyens pour investir, sont trop peu productifs, et les prix qu’ils reçoivent en échange de leurs produits sont encore inférieurs à ce qu’ils recevaient il y a quelques dizaines d’années.

Si les consommateurs font face à une augmentation des prix des denrées alimentaires, ceci ne se traduit donc pas nécessairement en augmentation de revenus aux agriculteurs. Ceux-ci, ainsi que les ouvriers agricoles, ont une capacité de négociation trop faible par rapport aux grands acheteurs jouissant d’un pouvoir sur le marché. Les revenus sont accaparés par des grandes plantations, des négociants, des entreprises de transformation et des chaînes de grande distribution.

Les agriculteurs ayant trop peu accès aux ressources nécessaires à l’accroissement de leur production (comme la terre, l’, l’, le savoir, l’information et la technologie) sont abandonnés à leur sort. Les projets de grande envergure, émanant des pouvoirs publics ou des entreprises privées, limitent leur accès aux ressources destinées à produire la nourriture et violent donc leur droit à l’alimentation. Qu’il s’agisse de barrages, d’exploitation minière à ciel ouvert, de projets de plantation, de nouvelles zones d’exploitation agricole, de culture à grande échelle d’ (organismes génétiquement modifiés), de cultures de crevettes, de développement d’infrastructures touristiques ou de zones de libre échange, les premiers à bénéficier de ces investissements sont les intérêts financiers, sans qu’il soit tenu compte des conséquences pour l’environnement ou pour la population dont la survie dépend de cet environnement.

Résultat : les agriculteurs quittent leur occupation, sont recrutés comme journaliers dans des plus grandes exploitations et les plus pauvres d’entre eux se voient obligés de se retrancher dans les nombreux bidonvilles étendus des villes des pays en voie de développement, certains migrant même plus loin, dans les pays riches.

Péniblement, ils tentent de gagner leur vie dans la ville, et non sans difficultés. Car le travail s’y fait rare. Il leur reste l’économie informelle, mais qui ne rapporte guère. S’ils ont un revenu, il ne leur permet pas de vivre dignement. Ensuite, lorsque les prix de l’alimentation augmentent, leur pouvoir d’achat se voit diminué, posant pour certains des problèmes de survie. Les prix élevés des aliments ont en effet un impact plus grand encore sur les plus pauvres : ceux-ci consacrent entre 50 et 85 % de leurs revenus à l’alimentation. Et contrairement à la campagne, la ville leur offre peu, voire aucune possibilité de cultiver des aliments pour leur propre . Ces personnes paient deux fois le prix de la mauvaise alimentaire mondiale : une première fois en devant quitter leurs terres et une deuxième fois en ne pouvant plus acheter de nourriture, trop chère.

Le libre-échange en  : un goût amer

L’appel à la libéralisation des marchés agricoles est basé sur le postulat qu’il est préférable d’importer des aliments bon marché de l’étranger plutôt que de produire localement a un coût plus élevé. Ce postulat commence à laisser un goût fort amer ! Il est insensé que l’Afrique de l’Ouest donne la priorité à l’importation du riz asiatique. Cette importation est certes meilleur marché, mais elle n’est pas levier de développement durable ! Dans l’économie de marché néolibérale, les règles du jeu sont déterminées par les producteurs les plus compétitifs et quelques distributeurs puissants. La monoculture inadaptée d’une d’exportation signifie une compétition dévastatrice pour de nombreux producteurs locaux. Ils sont des dizaines de milliers à perdre leur , sans la perspective de trouver un job correct dans leur pays. Comment alors payer cette importation ? Et où pouvoir acheter ce riz ?

Que devons-nous faire maintenant ?

La situation actuelle peut être une opportunité si les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires et investissent dans l’. Mais ils doivent réagir rapidement, et en faire davantage que par le passé. S’ils investissent suffisamment dans l’, les pays qui étaient auparavant dépendants de l’aide alimentaire pourront devenir autonomes, voire même exportateurs de biens alimentaires. La Zambie et le Malawi ont relevé ce défi haut la main ces dernières années.

Des prix élevés peuvent également stimuler les agriculteurs familiaux à se moderniser et à augmenter leur productivité. Les gouvernements nationaux devraient pouvoir les soutenir dans cette démarche. Si nous voulons une productive qui fournit suffisamment de nourriture pour toute la planète - et ce de manière durable - voici des décisions urgentes qui devraient être prises à très court terme :

1. Combler les besoins alimentaires urgents. Les pays pauvres importateurs de biens alimentaires doivent disposer de suffisamment d’argent pour satisfaire les besoins alimentaires urgents. En libérant de l’argent pour le PAM (Programme alimentaire des Nations unies) et en veillant à ce qu’ils achètent en priorité la nourriture sur les marchés locaux ou régionaux, le PAM fait en sorte que les agriculteurs locaux disposent d’un meilleur revenu et soient motivés à produire davantage.

2. Pas d’accords de libre-échange irréfléchis. Il ne faut pas hypothéquer le futur en signant des accords de libre-échange sur l’ de manière irréfléchie. L’OMC, le FMI, la BM et les pays en faveur de la libéralisation de l’ doivent nous expliquer comment il se fait que les pays riches ont toujours protégé leur sans pour autant les avoir empêché de devenir riches. C’est bien en protégeant leur qu’ils ont réussi à rendre leur plus productive, contribuant ainsi à leur industrialisation et à leur développement !

3. Plus de tapis rouge pour l’agroindustrie. C’est un mythe de croire qu’il faut une industrielle orientée vers l’exportation pour nourrir la planète. Au Brésil, le pays de l’agroindustrie par excellence, les entreprises familiales disposant de suffisamment de moyens sont nettement plus productives que les entreprises industrielles alimentaires. Les agriculteurs familiaux de l’Amérique latine tropicale réussissent à produire 20 à 60% plus de manioc, maïs et haricots par hectare que la monoculture de l’ industrielle. Ils créent aussi davantage d’emplois, répartissent mieux les revenus et sont écologiquement plus durables. A cet effet, il est indispensable que les organisations de petits agriculteurs défendant les intérêts de leurs membres soient renforcées dans leur rôle d’interlocuteurs.

4. La demande d’agrocarburants doit prendre fin. Il est inadmissible que la production actuelle d’agrocarburants se fasse au détriment de la production alimentaire. Ces cultures sont par ailleurs souvent néfastes pour . Elles provoquent de la déforestation de forêts tropicales, libérant ainsi des tonnes de CO² que nous mettrons plus de 400 ans à récupérer.

5. Investir dans le respect des populations locales et de l’environnement. Il faut cesser d’investir dans les projets qui ne tiennent pas compte du droit à l’alimentation des populations locales ou des effets néfastes sur l’environnement.

Il faut que le capital naturel des pays en voie de développement (terres fertiles, réserves en , biodiversité) soit utilisé de manière plus précautionneuse. Les investissements mènent trop souvent à une surexploitation des réserves naturelles, ce qui nuit à la productivité agricole. Les terres fertiles se perdent à cause de techniques agricoles inadaptées, les réserves en ne sont pas renouvelées, la culture d’aliments pour le bétail à grande échelle se fait souvent au détriment de la production alimentaire familiale locale. En particulier, l’érosion et la désertification représentent des défis de taille pour nombre de pays africains. Le risque est réel que l’appel à la révolution verte africaine ne fasse qu’accentuer ces problèmes.

Le choix de méthodes agricoles durables doit plus que jamais prévaloir dans les critères d’investissements étrangers dans les domaines du transfert de connaissances et des technologies, de la -développement. L’information et la participation préalables des populations locales doivent être garanties et elles doivent pouvoir avoir recours en cas de problèmes.

Que faire pour défendre l’ familiale ?

Dans une étude commanditée par les Nations unies, la Banque Mondiale, l’UNESCO et la FAO, 400 scientifiques parviennent à la conclusion suivante : maintenir le modèle agricole actuel n’est pas une option. Les conséquences écologiques et le coût social sont beaucoup trop élevés. Le rapport prône un changement de paradigme dans la manière dont les politiques agricoles sont orientées dans le monde. Il faut une nouvelle révolution agricole durable, une moins dépendante des combustibles fossiles, s’appuyant sur la production familiale et les ressources naturelles locales et s’orientant vers des procédés naturels comme la rotation des cultures.

Pour soutenir l’ durable familiale dont nous avons tant besoin, le monde doit prendre le plus rapidement les décisions suivantes :

1. Les pays et régions doivent avoir le droit et l’opportunité de prendre leur en main
C’est ainsi que les pays africains demandent à l’OMC des instruments pour mieux gérer l’offre de produits de base. Ils veulent aussi être soutenus pour transformer leurs matières premières dans les pays en voie de développement sans craindre de payer des taxes à l’importation plus importantes. Ils demandent également de pouvoir diminuer leur dépendance aux exportations en passant à des productions alternatives.

Cette souveraineté alimentaire permet à la société de donner la priorité à la production alimentaire locale et d’exclure, par exemple, le dumping. Ce n’est pas un plaidoyer pour l’autarcie. C’est la reconnaissance que le développement économique et la commercialisation durable aux niveaux local et régional sont prioritaires par rapport au marché mondial.

La nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. L’ et la production alimentaire ne peuvent donc être déterminées par les seules règles du libre marché à l’OMC. C’est pourquoi la FAO doit être renforcée et pour mettre en œuvre le droit à l’alimentation dans le monde. Le prochain sommet de la FAO, qui aura lieu à Rome début juin, le permettra déjà. Les autres institutions comme l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale doivent dans tous les cas mener une qui n’affaiblit pas le droit à l’alimentation et donc le droit de réguler les marchés agricoles.

2. Investir suffisamment dans l’ familiale productive et durable
L’ familiale produit avant tout pour la population locale. La part des budgets de l’aide à la coopération bilatérale et multilatérale belge alloués à l’ devraient être augmentés à 15 %. Ils doivent inclure le soutien à la définition des politiques des ministères d’ et le soutien direct aux organisations de producteurs dans les pays en voie de développement.

3. Garantir la stabilité des prix et des prix minimums rémunérateurs
Dans le secteur de l’alimentation, le marché (certainement au niveau mondial) peut être défaillant. Les prix sont très fluctuants et généralement trop bas. Étant donné que les récoltes agricoles varient fortement d’une fois à l’autre, des mesures ou mécanismes s’imposent afin de garantir des prix rémunérateurs et de gérer les stocks alimentaires. Quelqu’un peut-il d’ailleurs nous expliquer pourquoi nous constituons des réserves obligatoires de pétrole et non de biens alimentaires ? La nourriture est-elle moins importante que le pétrole ? C’est pourquoi il est important de conclure de nouveau des accords sur les matières premières (comme par exemple l’accord sur le café) ayant longtemps porté ses fruits. D’ailleurs, les consommateurs ne payaient à l’époque leur café pas plus cher qu’aujourd’hui, bien au contraire...

4. Sécuriser l’accès à la terre, l’ et les semences et soutenir leur gestion durable
L’ est confrontée à de fortes inégalités d’accès à la terre, à l’, aux semences, au crédit, aux infrastructures. Cette répartition inégale contribue à la marginalisation accrue des producteurs pauvres et à la concentration des meilleures terres par les entreprises disposant de moyens financiers importants. Les femmes sont les premières victimes de cette répartition inégale.

Si l’accès à la terre est garanti, il faut encore pouvoir la travailler de manière durable. La compétition entre les producteurs conduit dans de nombreuses régions à une diminution de la fertilité des sols ou des réserves d’. L’accès à la terre, au crédit agricole, aux infrastructures appropriées d’irrigation, à des semences et semis améliorés sont quelques exemples d’initiatives existantes qui peuvent faire partie d’une d’appui à l’ familiale.

5. Favoriser la diversification
La diversification s’impose pour lutter contre les effets néfastes d’une spécialisation dans un certain produit d’exportation et de la dépendance à son égard. Si les agriculteurs cultivent différents produits, ils peuvent diversifier leurs sources de revenus et courent moins de risques. Ils sont ainsi mieux placés pour transformer sur place et répondre à un développement éventuel du produit, c’est-à-dire pour créer de la valeur ajoutée. La coopération au développement doit fournir suffisamment de moyens pour le développement des capacités et le renforcement des connaissances, afin que les producteurs des pays en voie de développement puissent vendre sur les marchés des produits durables et de qualité. La diversification pourra être facilitée si des moyens sont également libérés pour l’amélioration de l’infrastructure, du , de la transformation et de la distribution pour le marché local.

6. Accroître la concertation entre pouvoirs publics, entreprises et organisations agricoles
Il faut soutenir les chaînes de production alimentaire durables (de l’agriculteur au supermarché) où les agriculteurs et les ouvriers agricoles ont des garanties d’avoir des revenus dignes et d’être reconnus comme interlocuteurs.

Tant les commerçants que les transformateurs ou les chaînes de distribution sont responsables à ce niveau. Grâce à la concertation, le gouvernement et les organisations de producteurs peuvent garantir que les agriculteurs soient bien rémunérés et puissent vivre dignement. Les organisations de producteurs doivent donc obtenir une place à part entière à la table de négociation. Les entreprises ont tout intérêt à soutenir les chaînes alimentaires durables si ils veulent pouvoir compter sur des livraisons de produits de qualité. Les normes sociales - en particulier le droit d’association et le droit de négociation collective des ouvriers agricoles - doivent être respectées. Les gouvernements doivent déterminer des règles de durabilité minimales que les entreprises doivent respecter. Ils doivent veiller à ce que les entreprises privées n’acquièrent pas de pouvoir monopolistique et qu’elles ne l’utilisent certainement pas au détriment des agriculteurs et des consommateurs.

7. Une agricole européenne durable
Au sein de l’Union européenne, il convient de mettre sur pied une agricole favorable aux agriculteurs et à la société européenne tout en ne portant pas préjudice aux agriculteurs du Sud. La meilleure manière d’y parvenir est de gérer l’offre et de réguler les importations et les exportations tout en internalisant les coûts externes écologiques et sociaux. Les subsides à l’exportation doivent être éliminés et les pays en voie de développement doivent avoir dès aujourd’hui la possibilité de prémunir leurs marchés contre les importations à bas prix.

8. durable
En tant que citoyens-consommateurs, nous avons une responsabilité envers les agriculteurs et le monde rural. Nous pouvons et devons faire davantage pour promouvoir les chaînes alimentaires durables et combler le fossé grandissant qui sépare les consommateurs d’une familiale produisant pour le marché local. Celui qui achète sa nourriture dans des magasins et supermarchés a de plus en plus le choix entre produits fermiers, régionaux, bio ou issus du commerce équitable. De nombreux labels (tout en évitant leur prolifération) nous aident à faire des choix pour une alimentation durable, favorable à l’agriculteur et à l’environnement. Nous contribuons de cette manière à renforcer la « durabilité » des chaînes alimentaires.

Il faut aussi laisser s’épanouir les circuits courts de commercialisation. En tant que consommateurs, nous pouvons choisir de nous approvisionner directement auprès des agriculteurs. Nous achetons à la ferme, sur le marché ou dans des magasins de produits fermiers. Dans certaines régions, des initiatives de paniers ou de groupements d’achat solidaire existent. Dans la commune, à l’école ou dans l’entreprise, nous pouvons soutenir des productions durables par des achats en circuit court. Pour cela, le modèle des communes « fair trade » peut nous inspirer.

Les politiques, gouvernements, entreprises, agriculteurs, ouvriers agricoles et citoyens-consommateurs ont tous une responsabilité à prendre. Pour surmonter la crise alimentaire actuelle, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir. Immédiatement.

Organisations signataires : 11.11.11, Bioforum Vlaanderen, Broederlijk Delen, CNCD-11.11.11, FIAN, Oxfam-Solidarité, Oxfam-Wereldwinkels, SOS Faim, Velt, Vlaams Agrarisch Centrum, Voedselteams, Vredeseilanden, Wervel.

Plus d’infos :
-
- Brigitte Gloire, Oxfam-Solidarité, membre de la délégation belge présente au sommet de la FAO
Tél. 02 501 67 53 —  : 0494 58 86 06 — brigitte.gloire(at)oxfamsol.be
-
- Thierry Kesteloot, Oxfam-Solidarité, spécialiste des questions agricoles, membre de la délégation belge présente au sommet alternatif de Rome
Tél. 02 501 67 55 — 0475 543 723 — thierry.kesteloot(at)oxfamsol.be