Mots-clés : Documentation, Aviation, Bierset, Bruit, Santé
Une étude sur l'incidence d'un aéroport sur la santé à plus de 20 km d'un aéroport.
Communiqué de presse - Mai 2000 dont l'original est à lire en cliquant ici
Communiqué de presse – Mai 2000 Enquête MEDICALE et expertise ACOUSTIQUE concordent : les riverains de Bierset avaient deux fois raison. Le 17 avril dernier, la publication du rapport de l’expert judiciaire faisait grand bruit en qualifiant d’insupportable ou grave la gêne supportée chaque nuit par des dizaines de milliers d’habitants. Les relevés prouvent également que les avions dévient de la trajectoire fixée de l’ordre de 2.5 km de part et d’autre (soit un total de 5 km) de sorte que les nuisances se répartissent sur des surfaces nettement plus étendues et affectent gravement la population en zone D et au-delà (endroits où l’on ne devrait rien entendre !). Face à ces conclusions irréfutables, on avait pu remarquer l’absence d’explications valables et même le quasi-silence gêné des responsables politiques. En effet, la Région wallonne et la S.A.B. ont toujours affirmé à l’expert avec un maximum de conviction que le trafic était concentré de manière quasi parfaite sur une trajectoire prédéfinie suivie au plus près par les avions sauf raison impérieuse de sécurité et qu’ilétait interdit à l’expert acousticien de s’occuper de la dispersion éventuelle des routes suivies. L’utilisation simultanée de deux sonomètres a finalement permis à l’expert de détecter cet autre phénomène de variabilité qu’on essayait de lui cacher. La Région wallonne a donc tout fait pour priver l’expert judiciaire des renseignements sollicités, prolongeant ainsi l’expertise, la rendant plus coûteuse et plus complexe. AUJOURD’HUI, une deuxième évidence (ignorée par la Région wallonne) vient de recevoir une confirmation non équivoque sur le terrain : les nuisances sonores de l’aéroport ont déjà des répercussions sensibles sur la vie et la santé de nombreux riverains dans une zone de près de 20 kilomètres autour de Bierset. C’est le résultat de l’enquête médicale menée sur une grande échelle par le Docteur Darimont, médecin de famille à Saint-Georges, auprès de tous les médecins généralistes des communes avoisinantes afin de savoir si ses confrères étaient confrontés au même genre de doléances que celles exposées par ses propres patients. L’étude devait déterminer les communes touchées, la fréquence et le type de plaintes ainsi que l’évolution du niveau des prescriptions médicales. 1. En fonction des plaintes reçues, treize communes sont fortement touchées par les nuisances sonores (par ordre alphabétique) : Alleur, Awans, Braives (Fallais, Latinne), Donceel (Haneffe), Engis, Faimes, Flémalle (surtout le haut de Flémalle), Fexhe-le-Haut-Clocher, Grâce-Hollogne, Remicourt, Saint-Georges) Verlaine, Villers-le-Bouillet (Fize-Fontaine, Warnant), et douze autres communes sont modérément touchées. 2. Parmi les réponses reçues, 67 % des médecins (dont 55 % souvent et 45 % parfois) reçoivent de leurs patients des doléances relatives aux nuisances de Bierset et les plaintes le plus souvent entendues sont : - Réveils nocturnes (100 % des plaintes) et insomnies (1/3 des cas) 3. Dans 65 % des cas, les plaintes reçues débouchent sur des traitements. 4. En annexe aux réponses envoyées par ses confrères, le Docteur Darimont a notamment pu lire les remarques suivantes :
Depuis le début des activités de l’aéroport, le comité d’action contre les nuisances de Bierset dénonce le nombre erroné d’habitations touchées annoncé par la Région Wallone (11.239), (tableau n°1) – nombre de constructions par zone du P.E.B. selon les scénarios de développement de l’activité aéroportuaire (décollage vers Fontaine – Horion ), virage à droite : recensement effectué sur base de données cadastrales arrêtées au 31-12-95 ( extrait – programme- cadre 29-04-98 ), fortement réduites afin d’indemniser un minimum. Alors que, le rapport final d’avril 1998 – relevé transmis par la poste recense 111.642 boîtes aux lettres (tableau n °2). Le problème humain n’émeut nullement nos politiciens et les laisse même indifférents, contrairement à ce qu’ils disent. Tableau n °1 : nombre de constructions par zone du PEB selon les scénarios de développement de l'activité aéroportuaire (décollage vers Fontaine-Horion)
Ce tableau appelle les commentaires suivants : a. on observe une forte différence du nombre d'habitations par zone selon les différents scénarios. Le scénario 2008 indique un nombre nettement réduit de constructions exposées au bruit, particulièrement dans la zone A. b. La répartition des constructions au tableau va être modifiée par suite du recalcul des zones isophoniques du plan d'exposition au bruit suite à la modification de la route obligatoire décidée par la R.V.A. c. En superposant les zones isophoniques du scénario 1998 et du scénario 2015, on pourra déterminer les constructions qui, figurant dans les deux scénarios, requièrent une intervention prioritaire et immédiate dans la zone A. CADASTRE ET METHODOLOGIE Les études menées en 1996 relevaient assurément du niveau des études d'incidences. En effet, elles se basaient, pour l'évaluation du nombre de personnes susceptibles d'être gênées, sur le recensement de population de 1991, qui fournit la densité de population par "quartier statistique", c.-à-d. un seul chiffre global de population pour chaque zone géographique concernée. Le tableau n°2 ci-après un extrait de ce recensement, où l'on remarque la manière dont le nombre total d'habitants de chaque zone est affecté au seul centre de gravité de celle-ci. Ainsi, selon que le centre de gravité du quartier statistique est soumis à un niveau sonore de par exemple 60dB(A) [valeur LDN - voir plus loin], toute la zone géographique du quartier statistique est soumise à 60dB(A). Cela a notamment conduit, à l'époque, à considérer pour certains scénarii, qu'aucune personne ne serait soumise à des niveaux sonores LDN supérieurs à 70dB(A) - ce qui était faux ! Ainsi, et afin de pouvoir répondre précisément à la question "Qui a droit à quoi et où ?", il a été décidé d'établir un relevé cadastral exhaustif de la zone géographique circonscrite par les résultats des études de 1996. Chaque habitation de cette zone est donc répertoriée, avec sa localisation précise (coordonnées Lambert) et les renseignements administratifs y associés (numéro de parcelle cadastrale, adresse complète, référence propriétaire, valeur estimée du bien). Au total, ce sont quelques 59.410 constructions qui ont minutieusement été encodées pendant plus de 7 mois de travail. Le plan n° 1 du tome 2 de cette étude donne une image claire de l'ampleur du travail accompli, chaque point bleu représentant un bâtiment. La superposition des contours de bruit établis pour différentes échéances et pour différentes routes de décollage/atterrissage (voir plus loin), permet alors de dénombrer de façon précise tous les bâtiments susceptibles de subir une nuisance et par suite : - non seulement, de choisir les routes de décollage et d'atterrissage qui minimisent le nombres de bâtiments et de riverains touchés, - mais aussi de disposer d'un outil efficace des mesures préventives et curatives d'accompagnement : on sait précisément dans quelle zone chacun se trouve.
|