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Nuisances aériennes
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Pilotage à vue et pétrole cher

Par Cherche l'info • Avions: actualité, bruit et pollution • Lundi 03/11/2008 • 1 commentaire • Version imprimable

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Le World Air Forum s’est terminé sur un bel alignement de points d’interrogation.

Ceux qui n’y avaient pas encore perdu leur latin l’ont abandonné intentionnellement dans la grande salle de l’hôtel Intercontinental de Paris qui a accueilli le 17e World Air Forum : pour aller droit au but, disons que les transports aériens ont confirmé qu’ils marchent sur la tête, leurs difficultés actuelles, gravissimes, faisant l’objet d’analyses et d’interprétations contradictoires et inconciliables. Il faudrait être intellectuellement malhonnête pour prétendre être capable de trouver son chemin dans cet imbroglio. Le WAF vient de le confirmer et, s’il a fait œuvre utile, c’est en réunissant de grands spécialistes tous entièrement d’accord pour reconnaître qu’ils ne savent plus où ils en sont, où ils vont.
On retiendra tout d’abord que l’or noir donne des idées noires à tout le monde. D’autant qu’en «petit» [ajouter] (près de 400 personnes tout de même), les langues se délient. Ainsi, Loïk Le Floch Prigent a asséné deux
informations d’importance cruciale, pour autant qu’elles soient crédibles. L’ancien patron d’Elf a tout d’abord affirmé que les transports aériens ont accès à des réserves de pétrole suffisantes pour 150 ans de bon fonctionnement et de croissance. Oui, un siècle et demi. Dans ces conditions, il devient idiot de demander comment les compagnies rempliront les réservoirs de leurs A380 dans 50 ans. Elles iront tout simplement à la
pompe, comme aujourd’hui. Ayant entendu cela, on se prépare tout simplement à exprimer son grand soulagement, en se disant hypocritement qu’on abordera le débat environnemental une autre fois, après s’être refait une . Que nenni ! Le même Le Floch Prigent, sans reprendre son souffle, a aussi dit que le baril sera à 200 dollars dans les 5 ans. Deux cents dollars…
Dès lors, voici les dirigeants de compagnies secrètement honteux d’avoir exprimé leur satisfaction, urbi et orbi, en voyant le pétrole redescendre ces jours-ci à 60 dollars. Ce serait un niveau tout à fait anormal et bel et bien provisoire. L’analyse se complique à partir du moment où l’on veut bien admettre qu’il est indispensable que le pétrole coûte très cher pour que d’importantes réserves difficiles et coûteuses d’accès viennent enrichir les éserves
prouvées. De plus, il s’agit de la condition sine qua non pour justifier des efforts technologiques en faveur d’énergies de substitution. En marge de ce constat, mieux valait se boucher les oreilles quand Jean-Christophe Victor, fondateur du Laboratoire d’études politiques, évoquait les risques géopolitiques et terroristes qui planent sur les approvisionnements en or noir. Comment le monde, aérien compris, a-t-il pu se mettre dans un tel pétrin ?

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Commentaires

Chère énergie par H le Mardi 04/11/2008 à 14:22

Ayant  travaillé dans l'exploration pétrolière en Arabie Saoudite dans les années 80 et notamment en charge de l'écriture d'un logiciel de cartographie des réservoirs et puits, j'ai eu accès aux éléments qui permettent d'estimer la taille utilisable d'un réservoir. En étudiant en détail ces informations, on pouvait découvrir des anomalies qui ne pouvaient s'expliquer autrement que par le but de cacher les réserves réelles. Un ingénieur de haut niveau m'avait affirmé que tout le monde le faisait pour éviter que le pétrole ne tombe à un prix ridicule (à l'époque le coût de production moyen était entre 2$ et 10$, et le prix de vente 15-20$).

Un exemple flagrant est l'offshore d'Angola, qui avait été prospecté par Petrofina mais dont l'estimation officielle donnait une taille assez moyenne ( avec un prix d'extraction relativement élevé pour l'époque), qui ne "justifiait" pas le maintien d'un service d'exploration à Pétrofina. Après la "vente" de Pétrofina à ELF,  qui a "réévalué" son acquisition, le réservoir angolais est devenu gigantesque, tant en valeur qu'en volumes; tant pis pour les petits porteurs grugés.

Il reste 100 ans de pétrole dans les sols, peut-être beaucoup plus.Mais  Il y a plus sûrement  une volonté politique de créer des conditions de rareté, au départ pour pouvoir amortir le renchérissement d'exploitation lié à l'épuisement des ressources faciles et maintenant pour permettre de générer les superprofits qui donnent à ceux qui en disposent une influence politique sans cesse croissante.

Le vrai défit pour l'occident n'est pas de remplacer le pétrole bientôt(?) épuisé, ni de sauver la planète (hélas en danger) mais de mettre nos vieilles démocraties à l'abri de la spirale croissante des prix de l'énergie. Non seulement, cela épuise nos économies en détournant les moyens normalement affectés à d'autres tâches mais si la tendance actuelle se maintient, à terme, nous ne pourrons sans doute plus acheter toute l'énergie dont nous avons besoin et en même temps  payer  les  biens que nous ne produisons plus. De plus, cette énorme quantité d'argent qui nous quitte au lieu de servir à des investissements productifs, nous revient sous fome de concurrence en servant  par exemple à des pays du golfe à acheter des avions modernes et économes.

Il s'agit clairement d'indépendance européenne et nous sommes entré dans une phase extrêmement critique. La gestion de Zaventem devenue incontrôlable  par la cession à un groupe offshore pourrait en effet devenir la règle de toute l'économie si on est réduit  à vendre ses meubles pour se chauffer.

Et, j'y arrive,  le commerce aérien est en effet dans une position intenable car il est menacé à court terme par  le délabrement du système . De plus, et encore plus grave, la concurrence des compagnies propriétés des états producteurs va devenir féroce grâce à leur approvisionnement quasi gratuit. Si  le pétrole devient rare, artificiellement ou non, il est évident que ceux qui en disposent encore vont essayer de ne plus le livrer "brut", mais sous une forme à valeur ajoutée, et le transport aérien est certainement le premier secteur menacé.

On peut comprendre le désarroi du monde du transport aérien.