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Les militants anti-OGM récoltent un « vrai » maïs

Tout le contraire d'une opération commando anti-OGM.

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Jeudi 14/10/2004 • 0 commentaires • Version imprimable

A lire sur Le Midi Libre Tout le contraire d'une opération commando anti-OGM. L'autre jour au mas de Mayan, chez l'agriculteur bio Henri Ferté, la Confédération paysanne a organisé la récolte d'une variété de maïs issu d'une semence ancienne, étonnant symbole de la biodiversité. Alors que le syndicat nous a habitués à des opérations coups de poing qui mobilisent en France des compagnies de CRS sur des champs de maïs expérimentaux, cette fois, c'est une leçon militante d'agronomie fondamentale qui nous a été livrée. Pour la petite histoire, Henri Ferté exploite dix-huit hectares d'une propriété dont l'activité a été brutalement contrariée par l'installation, à moins de deux cents mètres de son mas, de l'imposant incinérateur de Nîmes. Militant, cultivateur doté de diversités de blés venues du fond des âges - il travaille beaucoup sur la touzelle, une variété de blé pour la panification -, Henri Ferté a répondu voici quelques mois à une demande de l'association Agribio-Périgord qui oeuvre à la promotion de l'agriculture biologique. La structure voulait expérimenter en plein champ la culture d'une population de maïs dite "blanc d'Astarac", un maïs adapté au terroir local, à la culture bio et, surtout, ressemable, c'est-à-dire en fait un maïs aux antipodes des variétés hybrides que les agriculteurs, d'une année sur l'autre, sont obligés de racheter. Pour la Confédération paysanne, représentée par un de ses porte-parole Nicolas Duntze, « cette expérimentation sur une parcelle de 800 m2 entre parfaitement dans le cadre de la recherche sur les semences paysannes et participe concrètement à la construction d'une alternative à l'agriculture industrielle que veulent imposer les multinationales agrochimiques et semencières qui aujourd'hui occupent plus de 30 % du marché mondial des semences ». L'agriculteur, lui, est d'une approche aussi radicale que savante. « Depuis des années, on a fait croire au paysan que les semences fermières se dégénèrent au fur et à mesure de leur réutilisation. Pire, au début des années 80, tout un arsenal juridique s'est mis en place pour le culpabiliser : des décrets sont parus pour interdire la vente et l'échange de semences fermières, jugées non homogènes, non stables et pas inscrites au catalogue officiel. Et aujourd'hui, s'il veut être éligible aux primes sur le blé, l'agriculteur est obligé d'acheter des semences certifiées... » Bref, une suite de mesures que les militants assimilent à des dérives et que leur maïs blanc d'Astarac prétend corriger. « Sur les 3 600 pieds que j'ai plantés, on retrouve l'image de la composition d'une société humaine. Dans cette population (et non pas variété) d'épis, on rencontre des grands individus, des petits, des gros, des malades, des forts, etc. Une sélection naturelle est effectuée par le paysan qui, au fur et à mesure, l'adapte au terroir. Les hybrides ou OGM, eux, génèrent des standards homogènes, tous identiques et non ressemables. C'est ainsi qu'on fait dépenser aux paysans environ 150 € de semences par hectare alors que les semences fermières sont quasiment gratuites. Dernier avantage : le maïs qu'on expérimente ici présente une qualité alimentaire supérieure, avec près de 30 % de protéines en plus qu'un maïs conventionnel... » La biodiversité, selon Henri Ferté, réside dans le maintien des variétés anciennes de semences et non dans la généralisation de plants « le plus souvent d'origine américaine et parfois contaminés par des OGM ». Le paysan des portes de Nîmes se mue ainsi en philosophe : « L'homme moderne fait une guerre au vivant en recherchant le meilleur des mondes végétal et animal : uniforme, standardisé, homogène et cloné, de plus en plus fragile, nécessitant toute une panoplie d'intrants chimiques de plus en plus efficaces, d'où sa fuite en avant vers les OGM... »