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Le départ de DHL : mythes et réalités

Par Cherche l'info • Avions: actualité, bruit et pollution • Mercredi 12/03/2008 • 0 commentaires • Version imprimable

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Source: Bruxelles Air Libre

D’après Le du vendredi 7 mars 2008, le pire (en termes d’emplois supprimés) a été évité chez DHL. Mais ce pire a-t-il jamais été seulement plausible ?

Ci-dessous, extraits de l’article de ERIC RENETTE, Le pire a été évité chez DHL - Le vendredi 07 mars 2008.
DHL veut s’étendre et promet 10.000 nouveaux emplois (janvier 2004). 34.000 mouvements nocturnes par an, sinon, c’est le départ (janvier). Plus de sept mille manifestants devant la Bourse. (...) Autour de l’, trop is te veel ! (juin). Grosse tension sociale. DHL sur la piste de décollage (octobre). DHL ne s’étendra pas à Bruxelles mais à Vatry ou à Leipzig (octobre). 1.700 emplois perdus à l’horizon 2008 (octobre). (...) Regardée comme une vaste revue de (les titres et extraits proviennent du seul ), l’année 2004 a été baignée d’une saga en trois lettres : DHL. Celle du départ de l’ d’un des quatre grands « intégrateurs » de courrier express mondiaux, lié à la poste allemande.

Au bout du compte, c’est la nuit de ce 1er avril que les choses vont vraiment changer et que DHL va officiellement démarrer les activités de son nouveau centre de tri européen à Leipzig (Allemagne). Le même , sera « rétrogradé » en simple « centre régional », même si le siège bruxellois accueillera encore des vols de Scandinavie, Grande-Bretagne, Espagne, Italie et un de l’Afrique de l’ouest...
Mais c’est au niveau social que les meilleures nouvelles se situent : in fine, ce sont « seulement » 300 licenciements « secs » qui devraient être enregistrés dans les deux sociétés concernées : 167 à DHL même (93 emplois complets et 74 emplois « de week-end » confiés à des étudiants, etc.) et 150 à EAT, la filiale « aérienne »(une centaine de mécaniciens, 50 employés, aucun pilote). On est loin des scénarios (volontairement ?) catastrophe qui tablaient sur une perte de plus de 1.500 emplois directs. (...) Bref, DHL a évité le pire. Mais à sans doute évité le meilleur.
Reste que pour , l’expérience conserve un goût amer. D’abord parce que ce sont plus de 3.000 emplois qui seront concentrés dès ce 1er avril à Leipzig, dans un site moderne à qui on prédit une capacité de développement « énorme ». Puis DHL a finalement décidé de renouveler une partie de sa flotte. Finalement, donc, les avions gros porteurs les plus bruyants dont le maintien avait « coincé » lors des négociations belges ont été retirés des tableaux de vols vers Leipzig. Avec des si...


Voici la réaction de la présidente d’Air Libre, Véronique de Potter :

DHL promettait en 2004 10.000 nouveaux emplois à , nous rappelez-vous. Mais on n’a jamais trop su ou vu sur quoi se basait cette promesse mirobolante. TNT promettait aussi la lune à , mais on est très loin des chiffres annoncés au départ. Tout le monde prédisait également une méga-catastrophe sociale à , bien pire que celle de Renault à Vilvoorde. Ce sombre présage s’est dégonflé comme une baudruche au fil des ans.

Nombreux sont ceux qui pensent aujourd’hui que DHL a envisagé son déménagement à Leipzig dès qu’il a été décidé d’élargir l’Union européenne à 27 pays (essentiellement d’Europe de l’Est), ce qui a eu pour effet de déplacer le centre de gravité de l’Union. Les 4 opérateurs de vols de nuit (FedEx à Roissy Paris, TNT à Liège , DHL à Bruxelles et UPS à Cologne) se trouvent concentrés dans un mouchoir de poche et se font une concurrence effrénée sur les marchés de la « banane bleue ». Un déplacement à l’Est offrait la perspective de nouveaux marchés "vierges". Et nombreux sont ceux qui pensent que DHL a simplement voulu se déresponsabiliser de l’impact social de son déménagement à Leipzig en reportant la faute sur les riverains et sur la .

DHL a évité le pire mais a sans doute évité le meilleur, dites-vous. Quel meilleur ? Encore plus de vols de nuit ? Le pire c’était l’arrivée de DHL à , par la grâce de MM. De Croo et Dehaene. Les vols de nuit, c’est la onzième plaie d’Egypte. Non seulement c’est une activité qui n’a aucune justification économique et sociale, mais c’est un véritable enfer pour ceux qui en subissent les nuisances. Les Strasbourgeois l’ont bien compris et ce sont eux qui ont évité le pire. Sur un aussi mal situé que , implanté à 2 km d’une agglomération d’1 million d’habitants et de surcroît du mauvais côté par rapport aux vents dominants, on ne devrait pas faire de fret et surtout pas la nuit. Dans les appareils des opérateurs de vols de nuit, il y a peut-être 10% de choses urgentes, tout le reste c’est du remplissage : , jeans... Et les avions cargos sont toujours des vieux coucous de de passagers recyclés.

Le aérien a changé... en bien, dites-vous. Le secteur aéronautique ne paie pas un cent d’accises sur le kérosène depuis 1944 (64 ans de détaxe complète donc), et la TVA n’est pas appliquée sur les billets d’avion, même sur les vols nationaux et intra-européens. Bref, une concurrence parfaitement déloyale avec les autres modes de . Si l’on tient compte en outre des avantages de toute nature accordés par les États et les régions, le secteur aéronautique est certainement un des plus subventionnés qui soient. Et côté pollution atmosphérique et pollution sonore, ce grand pollueur n’est toujours pas payeur.

Les emplois ? L’avocat liégeois Luc Misson a démontré dans le cas de TNT à que les emplois de nuit sont des emplois peu durables, parce que pénibles et mal rétribués, avec un turnover observé de 40%, et son analyse pouvait s’appliquer au cas de DHL à . Il s’avère que les employés des opérateurs de vols de nuit ne restent pas 2 ans. On ne fait pas carrière dans ces emplois, c’est juste un pis aller en attendant mieux. Et, pour chaque dans le secteur aérien créé en Europe, combien d’emplois perdus dans l’ et le secteur manufacturier par suite des délocalisations, grandement facilitées par un aérien très bon marché ?

En attendant, ce sont les populations environnantes qui trinquent. Et, comme il n’y a pas de d’indemnisation/ isolation/ expropriation à (contrairement à ce qui se passe à ), ce sont les citoyens lambda qui doivent payer de leur poche les doubles vitrages acoustiques et les somnifères. Des études médicales existent qui démontrent à souhait l’effet nocif des vols de nuit sur le sommeil et, partant, sur la physique et mentale des personnes (des travailleurs eux aussi !) qui y sont exposées.

L’ de Leipzig se situe dans une zone peu peuplée, et le gouvernement du Land de Saxe a d’emblée prévu des mesures d’indemnisation/isolation/expropriation avant même l’arrivée de DHL, ce que n’a jamais fait l’État belge depuis l’installation de DHL à au milieu des années 80.

Et puis : quel avenir pour ce type d’activité ? Hausse constante du prix du pétrole et pic pétrolier qui se rapproche inéluctablement, climatique et inclusion des compagnies aériennes dans le système de quotas d’émissions de ... Avec de telles perspectives, est-ce vraiment le fret aérien qu’il faut continuer de développer ?

Le 1er avril, le départ de DHL pour Leipzig aura pour les Bruxellois survolés un avant-goût de meilleur, un avant-goût de sommeil retrouvé. Sauf que... le projet de terminal pour les compagnies « » risque de les faire passer de la peste au choléra, parce que les vols « » c’est très très tôt le matin et très très tard dans la soirée...