Mots-clés : Inter-Environnement Wallonie, Transport et mobilité
Cette Gare des Guillemins new-look cumule les superlatifs : plus grande, plus haute, plus vitrée… et plus chère !
Les 160 millions d’investissements annoncés en 1999 étaient en effet devenus 320 en 2005 et il semble que la facture finale dépassera allègrement le demi-milliard d’euros. Une situation qui mérite une autre mise à l’honneur au titre de plus mauvais investissement en matière de promotion du transport ferroviaire.
Au cours des trente dernières années, la SNCB s’est obstinée à démanteler son réseau pour recentrer son activité sur des axes principaux desservant les grandes villes. En 1984, dans le cadre du plan IC/IR, pas moins de 234 gares et points d’arrêts furent ainsi fermés d’un coup, ce qui contribua à redynamiser un marché automobile qui marquait le pas depuis le second choc pétrolier. Ensuite vint la volonté de se préparer à la libéralisation du secteur en se concentrant sur les sillons les plus rentables.
C’est dans ce contexte que s’inscrivit la décision d’engloutir des sommes colossales dans une « porte d’entrée » fastueuse sur le réseau ferré… alors que celui-ci est en besoin d’investissements bien plus urgents pour répondre au mieux à sa vocation de service public et assurer une mobilité de base aux citoyens wallons.
Le comportement des usagers au cours des dernières années a montré tout le mal-fondé de cette politique : la forte augmentation du nombre de voyageurs transportés en service intérieur sur la période 2005-2008 s’est accompagnée d’une diminution de la distance moyenne parcourue. On assista d’ailleurs en 2006 à la réouverture les lignes 165 et 167 en Province de Luxembourg, ce qui pourrait laisser augurer d’une réorientation des choix stratégiques de la SNCB.
La Fédération espère que l’erreur des Guillemins ne se répètera pas avec la construction d’une nouvelle gare à Gosselies – South Brussels Airport (coût estimé : 400 millions d’euros) comme le prévoit la Déclaration de politique générale du nouveau gouvernement wallon. Les priorités en terme de mobilité sont très clairement ailleurs.