Mots-clés : Aviation, Aéroport, Bruit, Plan de dispersion, Région Bruxelloise
Extrait de "Des instruments économiques pour la régulation des nuisances sonores autour des aéroports ?" de Thierry Bréchet et Pierre Picard suivi de commentaires de F. Dobruszkes publié dans la revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles
numéro 12, 3 décembre 2007, www.brusselsstudies.beLorsqu’une compagnie aérienne décide d’établir une connexion aérienne, elle organise un mouvement d’avion qui permet le déplacement de voyageurs, mais qui génère une nuisance sonore dans les zones habitées. Alors que les bénéfices économiques de ce vol (les recettes moins les coûts) sont perçus par des agents ‘internes’ à la compagnie aérienne, la nuisance sonore est supportée par des agents ‘externes’ à cette compagnie. En effet, ni les actionnaires, dirigeants, travailleurs ou voyageurs ne sont affectés par le bruit de ce vol. Selon la terminologie économique, la nuisance sonore est donc une ‘externalité négative’, négative car elle nuit au bien-être des agents externes à l’activité commerciale de la compagnie.
L’origine du problème associé à une externalité engendrée par une activité économique réside dans le fait que les bénéfices et les coûts économiques et sociaux de cette activité ne sont pas supportés par le même agent. La vie quotidienne nous propose une infinité d’exemples d’externalités. Cette soirée dansante qu’un voisin organise au détriment de votre sommeil constitue un exemple typique. Dans ce cas, une externalité apparaît car le producteur de la nuisance n’est pas concerné par votre bien-être (votre sommeil). Pourtant, la théorie économique montre qu’il existe des solutions efficaces à un problème de cette nature. L’une de ces solutions consiste à vous attribuer un droit sur le silence. Dans ce cas, vous êtes en droit de demander une compensation le soir de la soirée dansante, par exemple le prix d’une nuit d’hôtel. Si, pour votre voisin, ce prix est trop élevé en comparaison de l’utilité qu’il retire de sa soirée dansante, il renoncera à cette dernière. Notez que le fait que la soirée dansante n’est pas organisée est un résultat efficace du point de vue social puisqu’il s’avère que l’utilité de votre voisin est moindre que votre ‘désutilité’. Une seconde solution consiste à accorder à votre voisin le droit de faire du bruit. Vous pouvez alors lui payer une salle de bal si vous désirez vraiment rester chez vous ce soir-là, et le même argument s’applique. C’est ce que Ronald Coase, Prix Nobel d’économie 1991, a mis en évidence : la combinaison d’une négociation entre agents et d’une définition des droits de propriété sur la source d’une externalité permet de restaurer l’efficacité économique.
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