Un article publié sur lesoir.be
Verhofstadt II patine toujours dans le dossier DHL.
A cause de DHL, désormais. Mais aussi parce que Bruxelles refuse de porter le nombre de vols de nuit de 25.000 à 34.000/an (comme le demande DHL). Bruxelles souhaite le statu quo.
L'offre de compromis du fédéral, la dernière en date, celle déposée mardi et que l'on discutera peut-être ce mercredi
(si le jeu en vaut encore la chandelle, si DHL revoit ses positions…), est une tromperie.
Verhofstadt y parle désormais de 25.000 vols/nuit (au lieu de 28.000 qu'il suggérait la semaine dernière). Mais (astuce)
ce chiffre de 25.000 ne compterait que les vols bruyants, c'est-à-dire ceux dont le " quota count " (QC) est supérieur à 1.8. Le fédéral propose donc ceci : d'accord pour 25.000 vols de nuit très bruyants + " x " vols moins bruyants (QC inférieur à 1.8).
Autant dire que Bruxelles sera davantage survolée, de nuit. Aux Bruxellois dont le toit est rasé par les courriers, il faudra
demander la différence qu'il y a entre être réveillé par un monstre au " quota count " supérieur à 1.8 et être réveillé
par un avion au " quota count " inférieur à 1.8.
C'est plus doux, peut-être.
Pas de méprise quand même : un QC inférieur de 1.8, ça reste très méchamment supérieur à un radio-réveil. Un QC
inférieur à 1.8, ce n'est ni un planeur, ni une montgolfière. Ce sont les plus silencieux (certes…) des Airbus (A 320) et
737 (modèles 500 et 800). Dormir sous ces avions-là, fussent-ils les plus aimables à l'oreille, c'est quand même tenter une
sieste à côté d'une tondeuse à gazon - modèle industriel.
Dans un chapitre consacré aux vols de jour, le nouveau texte de Verhofstadt propose d'ici 2008 de déplacer 15.000
vols/an du Noordrand (flamand) vers Bruxelles. N'en jetons plus : on ignore si l'attitude de DHL ruine, ou non, la
nouvelle offre de Verhofstadt.
Mais si elle est discutée, il faudrait que les ministres du gouvernement bruxellois soient des nouilles pour l'avaler.
Qu'aurait-il fallu faire, dès le départ, dans ce dossier ? Etre logique. Installée à Bruxelles- National (en Flandre, donc),
DHL emploie aujourd'hui environ 6.600 personnes. Selon les propres données de la société DHL, 90 % de ces emplois sont flamands et 10 % sont des travailleurs bruxellois.
D'autres chiffres : actuellement, et d'une façon générale, la Région bruxelloise subit 80 % des vols de jour et 60 %
des vols de nuit.
Mixons tout ça. DHL crée donc de l'emploi au bénéfice de la Flandre (à hauteur de 90 %), laquelle ne subit que
40 % des vols de nuit. A l'inverse, DHL n'offre que 10 % de ses emplois aux Bruxellois mais 60 % de ses nuisances.
La raison suggère un compromis, évident : que chaque Région subisse des nuisances en proportion de ses bénéfices.
Si la Flandre tient vraiment à DHL, si elle veut lui permettre d'amplifier ses activités, qu'elle tire à elle non pas 40 % des vols de nuits comme aujourd'hui, mais 80 %.
On entendra dire - côté flamand : les Bruxellois sont égoïstes. Ouais ! Juste ! Et de quelle épithète gratifier cette
Flandre qui, dans ce dossier (comme dans tant d'autres), veut l'avantage pour elle et les inconvénients pour l'autre
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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• Avions: actualité, bruit et pollution
• Mercredi 29/09/2004
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