Certes, la CDA (Continuous Descent Approach) n’est pas la panacée ! Mais cette technique d’approche en descente continue présente l’avantage de diminuer les rejets de CO2 des avions tout en réduisant quelque peu les nuisances sonores pour les riverains situés à plus de 15 km de l’aéroport. La CDA devrait donc se généraliser, dès que les règles de sécurité le permettent. A se demander pourquoi cette procédure d’atterrissage n’a pas été envisagée plus tôt ?
Parallèlement, je continue de plaider pour :
- Limiter le nombre total des vols, surtout pour un aéroport si proche d’un centre urbain et de zones densément peuplées. C’est pourquoi ECOLO a contesté au Parlement fédéral le projet du terminal low cost, dont on n’a pas étudié les conséquences environnementales, et qui est aujourd’hui bloqué ;
- Disposer d’avions moins bruyants et polluants ;
- Etablir une organisation des routes aériennes qui soit objectivement la plus sûre et la moins nuisible en matière de bruit.
N’hésitez pas à me soumettre vos remarques éventuelles sur ce sujet.
Bien à vous,
Thérèse Snoy
Question de Mme Thérèse Snoy au secrétaire d'État à la Mobilité, adjoint au premier ministre, sur "la mise en place d'une procédure d'atterrissage 'verte' à Zaventem" (n° 13520, Commission de l’Infrastructure du mercredi 15 juillet 2009)
01.01 Thérèse Snoy (Ecolo-Groen!): Monsieur le secrétaire d'État, j'ai appris avec beaucoup d'intérêt votre intention d'introduire une technique d'atterrissage plus respectueuse de l'environnement à l'aéroport de Bruxelles-National, après différents tests sur divers aéroports belges. La technique consisterait en une approche en descente continue suivant laquelle les avions descendent avec une puissance moteur minimale constante, au lieu d'atterrir par paliers. La CDA limiterait les coûts de kérosène pour les compagnies aériennes. Sur le plan environnemental, les émissions de C02 seraient réduites de 160 à 470 kg par atterrissage, et les nuisances sonores pour les riverains situés dans un rayon de 15 à 50 km de l'aéroport seraient, selon vos propos, également réduites. Interrogé dans la presse en tant que président de l'Union belge contre les Nuisances des Avions (UBCNA), M. Didier Gosuin, avait cependant émis des doutes quant à cette technique en déclarant qu'elle n'engendrerait qu'un effet marginal.
Monsieur le secrétaire d'État, je vous demanderais dès lors de préciser aux membres de cette commission les modalités précises de cette technique, leurs impacts, ainsi que les délais devant mener à une application systématique éventuelle de cette technique. Depuis le 29 mai, date à laquelle j'avais déposé cette question, nous avons pu entendre de très nombreuses plaintes émanant, en particulier, de communes éloignées de l'aéroport. Des avions survolent très bas Grez-Doiceau, par exemple, alors que cette commune est située à 30 kilomètres de Zaventem. La généralisation de la technique d'atterrissage dont il est question ici pourrait entraîner la diminution du nombre de personnes touchées par les nuisances.
01.02 Etienne Schouppe, secrétaire d'État: Monsieur le président, chère collègue, l'amélioration de la gestion du trafic aérien et des procédures opérationnelles offre sans aucun doute des possibilités non négligeables de réduire l'impact du transport aérien sur l'environnement. L'instauration de la CDA (Continuous Descent Approach) sur les aéroports en constitue un excellent exemple. De quoi s'agit-il? La CDA est une technique de pilotage qui offre un bénéfice maximum lorsqu'un avion en approche suit un profil de descente continu, avec une puissance de moteur minimale et en configuration lisse, c'est-à-dire volets et train d'atterrissage rentrés. Et cela le plus longtemps possible. Les avantages chiffrés dépendent d'une situation à l'autre, mais on observe dans tous les cas une réduction significative du bruit et des émissions au moment de l'approche, avant l'établissement de l'avion sur l'ILS, qui constitue une sorte de toboggan électronique pour l'atterrissage.
Les recherches effectuées par Eurocontrol montrent que les bénéfices se font principalement sentir à une distance comprise entre environ 15 à 50 km de l'aéroport et peuvent aller jusqu'à une réduction de 5 dB par rapport à une approche conventionnelle. Une économie de 40% de kérosène pendant la phase d'approche est également possible, soit de l'ordre de 50 à 150 kg de kérosène en fonction du niveau auquel démarre la procédure et du type d'appareil. Ce ne sont donc pas des améliorations négligeables, même si elles ne profitent pas directement aux habitants situés à proximité immédiate de l'aéroport. Actuellement, où en sommes-nous? Un groupe de travail composé de Belgocontrol et de compagnies aériennes a été constitué pour mettre en place et généraliser cette technique à l'aéroport de Bruxelles-National. Les travaux de ces experts sont à présent suffisamment avancés pour passer à une phase de tests opérationnels au cours des prochains mois.
Le nombre de vols effectuant ces tests augmentera progressivement lorsque les contrôleurs et les pilotes y seront familiarisés et auront acquis une certaine expérience ou plutôt une expérience certaine. Après cette phase de test, cette technique sera généralisée pour tous les vols en arrivée. Elle ne sera cependant pas appliquée pour l'ensemble des atterrissages. Le fait d'accepter ou de refuser une approche continue restera en effet la prérogative du pilote. Le contrôle aérien pourra également toujours approuver ou refuser ce type d'approche, en fonction de la situation globale du trafic et de la nécessité de respecter des règles de sécurité, notamment en matière de séparation du trafic. En d'autres termes, il faut que les avions soient suffisamment distancés pour atterrir en toute sécurité.
01.03 Thérèse Snoy (Ecolo-Groen!): Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie pour cette réponse intéressante. Si cette solution présente autant d'avantages, pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt? N'y a-t-il pas aussi certains désavantages en termes de sécurité ou de confort des passagers? Je m'étonne qu'on n'ait pas mis en oeuvre plus rapidement ce qui semble être aussi évident. Je me réjouis du fait que cela va se généraliser. Les nuisances sur toute la couronne autour de Bruxelles pourraient ainsi largement diminuer.
01.04 Etienne Schouppe, secrétaire d'État: Madame Snoy, il arrive qu'on ne pense pas aux choses les plus évidentes!
Thérèse Snoy
www.tsnoy.be - (+32)02/549.86.19
Parlement fédéral - Bureau 2212
Rue de Louvain, 21 - Bruxelles 1008
Prudence extrême dans ce petit jeu de dupes... Continuons dans l'illégalité et améliorons un peu le sort de (certains) des survolés illégalement... Un bon compromis? Non !
- L'illégalité persiste
- Bon nombre de personnes survolées par les avions en phase d'atterrissage ne verront aucune amélioration
- Quid des personnes survolées par des avions décollant de la 07 (car utilisation de la 02 pour les atterrissages) et qui, eux, ne bénéficieront pas du tout de cette prétendue amélioration.