Mots-clés : Plan de dispersion
Capitale de l’Europe située au cœur d’une nation qui, politiquement, s’évapore tout doucement, Bruxelles est aussi confrontée à un problème qui mérite l’attention : le combat acharné que livrent les riverains contre l’expansion de l’aéroport de Zaventem.
L’affaire prend des proportions peu communes, le ton monte, la polémique devient très dure et évolue désormais en dehors de tout bon sens. Ainsi, plusieurs associations de riverains bien organisées clament leur colère face à ce qu’elles appellent le «développement anarchique» de Zaventem, lequel serait à l’origine de «préjudices irréparables à la santé et au cadre de vie des populations». Et de dénoncer une «surcharge acoustique» en même temps que le mépris des autorités locales.
Zaventem est pourtant encore loin d’un statut de grande plate-forme internationale avec 18,5 millions de passagers et 661.000 tonnes de fret traités en 2008. La disparition de la Sabena l’avait fait régresser, l’essor de Brussels Airlines lui a rendu espoir, mais sur des bases plus modestes. La situation géographique de Zaventem a beau être idéale, au cœur de l’Union européenne, mais elle correspond aussi à un grand nœud ferroviaire grâce aux lignes Thalys et Eurostar. D’autant que le TGV dessert Roissy-Charles de Gaulle, un atout qu’Air France ne se prive pas d’utiliser au mieux.
Ces jours-ci, l’affaire des belgo-décibels, pas exclusivement liée à des problèmes d’environnement, prend des proportions nouvelles au départ d’une initiative qui n’a pourtant rien d’extraordinaire de la Brussels Airport Co. Ladite BAC, soucieuse de satisfaire aux exigences des compagnies low-cost, a décidé de mettre une aérogare dédiée à leur disposition. Cela en se contentant d’adapter et de rénover un bâtiment déjà en place. La capacité de ces installations spartiates, compatibles avec des demi-tours d’avions en 25 minutes seulement, sera de deux millions et demi de passagers par an.
Sparaco, comme à son habitude, mélange un peu tout et présente une situation habilement, en utilisant les éléments connus avec précision mais en mélangeant les arguments pour en déduire sa thèse. Par exemple, cela n'a rien à voir que La libre défende les victimes de l'Oostrand et n'attaquerait pas la politique de constructions autour de l'aéroport., essentielelment le fait du Noordrand, qui est justement la source du problème. Il n'y a aucun doute que toutes les péripéties de son dossier sont dues à l'initiative des Flandres qui VEUT développer cet aéroport et son hinterland mais en en faisant payer le coût écologique aux Bruxellois et aux francophones.
Cedi dit, on peut comprendre que les quelques kilomètres qui séparent ces deux régions permettent une certaine myopie quand on voit le problème de loin. Car évidemment Sparaco a raison: pourquoi continuer à développer un aéroport au mauvais endroit: c'est non seulement perpétuer les "choix" idiots du passer mais c'est les renforcer? Et si on changeait la localisation de l'aéroport, on sortirait du problème par le haut: oui mais voilà: pas question de faire un aéroport "national" en Wallonie, question valeur économique, et pas question de faire un nouvel aéroport en Flandres, question nuisances!
Il ne faut pas se leurrer, cet aéroport pharaonique, construit en dépit du bon sens, est périmé! Les projets d'en faire un hub sont à l'eau et la construction d'un aérogare low-cost est la seule façon d'éviter l'érosion vers Charleroi, Roissy, Schiphol ou même Lille! S'il faut s'en convaincre, allez faire un tour à Schiphol: le contraste d'activité est saisissant!
L'avenir nous le dira, mais le nouveau terminal low-cost va plus que probablement drainer pas mal de vols moyen-courriers du terminal principal. Comme les vols long-courriers vont se raréfier au profit de Schiphol ou Roissy qui offrent des possibilités et un achalandage bien plus intéressants, et qu'il sera plus qu'aisé de rejoindre Schiphol via le low-cost, le terminal principal va tomber en-dessous du niveau de rentabilité. Et si en plus, lié à la crise de l'énergie, le développement du commerce aérien subit un coup de frein, l'avenir de Zaventem est sombre!