Mots-clés : CO² et gaz à effet de serre, UE
[CORDIS Date: 2008-07-28]
«La Commission européenne s'engage à encourager l'industrie à réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2). Dans ce contexte, le rôle de la recherche est essentiel», déclare Janez Potocnik, le commissaire européen en charge de la science et de la recherche. L'augmentation de la quantité de CO2 est considérée comme la cause principale du réchauffement planétaire. Le projet CO2SINK, financé par l'UE à hauteur de 8,7 millions d'euros, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'aide de puits à CO2, c'est-à-dire en le stockant en sous-sol.
Dans le cadre du protocole de Kyoto, les pays de l'UE se sont engagés à réduire de 8% leurs émissions de CO2, entre 2008 et 2012. Les possibilités sont nombreuses, et l'UE applique une stratégie multiple pour atteindre cet objectif. Cependant, pour les prochaines décennies, la capture du CO2 et son stockage en sous-sol semblent être la seule solution capable d'une réduction notable. Le projet CO2SINK est à l'avant-garde du développement des technologies de stockage du CO2.
Ce projet intégré est soutenu par le 6e PC, et vise à mettre au point les bases de la capture du CO2 et de son stockage en sous-sol. Dans ce cas précis, il s'agit d'injecter le gaz dans un aquifère salin près de Ketzin, à l'ouest de Berlin (Allemagne). Au cours des deux prochaines années, ce sont jusqu'à 60000 tonnes qui seront stockées, à plus de 600 mètres de profondeur.
CO2SINK compte s'appuyer au maximum sur les propriétés physiques du CO2 et les effets des pressions élevées. En profondeur, la pression est telle que le CO2 se comporte plus comme un liquide que comme un gaz. Le fait que la pression liquéfie le gaz permet d'en stocker une grande quantité dans un volume relativement réduit. Le plus gros du stockage se fait dans les interstices des roches poreuses.
Cette technologie d'injection de CO2 n'est pas totalement nouvelle; en effet, on l'utilise depuis de nombreuses années pour augmenter le rendement des gisements de pétrole et de gaz. Pour des raisons environnementales, on stocke du CO2 dans un réservoir d'eau salée sous la mer du Nord. D'autres options de stockage géologique sont en cours de développement, et les plans pour les surveiller sont bien avancés.
Une fois le CO2 extrait de l'atmosphère, il peut être stocké en sécurité pendant des centaines ou des milliers d'années. On a déjà identifié les grands réservoirs convenant à ce stockage, en sous-sol et dans les océans, et plusieurs projets scientifiques cherchent actuellement à développer ces options.
Pour rassurer les citoyens européens sur la sécurité du projet, de nombreux contrôles ont été mis en place. Il s'agit de deux puits d'observation, qui sont descendus jusqu'à 800 mètres. Ils ont été équipés des capteurs les plus modernes. La sûreté du stockage souterrain est validée par des études de grande envergure.
Néanmoins, et pour garantir la sécurité du stockage, le Bureau des études minières, géologiques et minérales du land de Brandebourg (LBGR) a soutenu le projet en ce qui concerne les éventuels problèmes techniques et de sécurité, pendant la prospection, le développement et l'examen du site de Ketzin, et a délivré les autorisations légales nécessaires.
Sur le site, les fuites sont très peu probables. Les risques d'une libération brutale et en masse du CO2 ont été éliminés en appliquant les mêmes précautions que pour les autres gaz, par exemple en évitant les sites géologiques non appropriés ou instables. La géologie de la zone de Ketzin est ainsi très stable.
Les émissions de CO2 peuvent être réduites de plusieurs façons, notamment en augmentant le rendement des centrales ou en utilisant du gaz naturel au lieu du charbon et du pétrole. Cependant, la plupart des prévisions montrent que ces méthodes ne seront pas suffisantes pour réduire au niveau voulu les émissions de gaz carbonique. Par conséquent, la capture et le stockage du CO2 résultant de l'utilisation des combustibles fossiles pourraient être un élément important de la résolution du problème, et pourraient faciliter la transition vers un système de production d'énergie sans émissions de CO2.
Pour de plus amples informations, consulter:
http://www.CO2SINK.org/