Mots-clés : Transport et mobilité
« Trop de constats sont là pour ne pas admettre l’hypothèse d’un renversement du marché » nous préviennent d’emblée les auteurs. Et d’énumérer huit contradictions ou paradoxes allant des signes de saturation du marché perceptibles en Chine au crédit dont jouissent de plus en plus l’usage d’autres véhicules que « sa » voiture. Sans oublier la nécessité, pour le secteur, de s’extraire d’une vision techno-centrée : « la vision d’une flotte électrique ne peut masquer qu’une voiture reste une voiture, avec des séquelles qui dépassent les maigres bénéfices de l’électrique. Quand les constructeurs admettront-ils que la valeur se déplace de l’objet – même électrique – au service ? ».
La question est clairement posée : par analogie avec le « peak oil » (pic de production du pétrole), n’approchons-nous pas du « peak car » ? Cette perspective n’est-elle pas plus vraisemblable que l’avènement d’un parc de deux milliards d’unités à l’horizon 2020 (contre 600 millions de voitures aujourd’hui).
Pour le groupe Chronos, « l’innovation se développe grossièrement sur deux voies très différentes, voire antinomiques. La voie classique, portée par la modernité de la machine, explore les petits modèles, le carburant électrique, la sobriété énergétique, les automatismes... L’autre piste admet que le salut de la voiture n’est plus dans l’objet. Donc on parle "modèle". Tiraillés entre la logique industrielle et capitalistique d’une fatalité de la croissance d’une part et un modèle serviciel qui signe la décroissance à terme des ventes, les constructeurs sont forcément schizophrènes et les acteurs concurrents sont en embuscade, voire déjà dans la place. » Et de conclure que la voiture-service, sous ses nombreuses déclinaisons (y compris celles à inventer) a de beaux jours devant elle.