Le baromètre est dorénavant plus complet

Pour pouvoir mener une politique efficace en matière de sécurité routière, il est important de disposer de statistiques récentes. C'est pourquoi l'IBSR a développé en 2004, en collaboration avec la police fédérale et la police locale, le baromètre de la sécurité routière. Celui-ci donne, sur la base des procès-verbaux établis par la police, un aperçu mensuel du nombre de tués (sur place) et de blessés à la suite d'un accident corporel¹. Depuis 2011, le baromètre contient non seulement l'évolution du nombre d'accidents et du nombre de morts sur place, mais aussi l'évolution distincte du nombre de blessés graves et de blessés légers. Ces évolutions sont par ailleurs désormais détaillées par catégorie d'usager. De plus, les accidents impliquant des jeunes conducteurs sont également suivis de près dans le nouveau baromètre. Ces nouveautés sont détaillées plus loin dans cette newsletter, mais avant de s'y intéresser, analysons d'abord les tendances récentes dans l'évolution du nombre de tués sur place.

A court terme, légère tendance à la hausse

L'année 2010 s'était terminée par un bilan extrêmement positif pour la sécurité routière. Ainsi, selon le baromètre de décembre 2010, tant le nombre de tués que le nombre d'accidents avaient atteint un niveau plancher, à savoir des totaux annuels² respectifs de 743 tués sur place³ et 45.827 accidents corporels. Le baromètre de mai 2011 montre toutefois que cette tendance à la baisse s'essouffle. En mai 2011, le total annuel est de 754 tués, ce qui signifie qu'après plusieurs mois d'une diminution assez nette, le nombre de tués a très légèrement augmenté (+ 1,5 %).

A long terme, tendance à la baisse

A plus long terme, la tendance reste heureusement à la baisse, même si celle-ci s'effrite de mois en mois. Ainsi, le nombre de tués sur place enregistrés en mai 2011 est en baisse de 8 % par rapport au total annuel de mai 2010.

Status quo en Flandre, hausse en Wallonie

Depuis début 2009, le nombre de tués enregistrés en Wallonie était inférieur au nombre de tués comptabilisés en Flandre. Le baromètre de mai 2011 se démarque de cette tendance, avec un tué de plus en Wallonie qu'en Flandre (366 contre 365). La hausse récente du nombre de tués observée au niveau national est principalement due à une augmentation en Wallonie (depuis janvier 2011) puisque les chiffres sont à nouveau à la baisse en Flandre en avril et mai 2011. A Bruxelles, le nombre de tués sur place n'évolue toujours pas. Il est exactement identique à celui de l'année (23) et proche de ce que l'on peut observer depuis début 2009.

Cela dit, même au sein des Régions, des différences existent entre les provinces. Ainsi, on note une baisse relativement conséquente du nombre de tués entre mai 2010 et mai 2011 dans les provinces de Brabant flamand, de Liège, du Limbourg et de Luxembourg, par exemple, alors que les provinces d'Anvers, de Brabant wallon et de Namur connaissent, elles, une hausse du nombre de tués.

Les nouveautés du baromètre

Evolution du nombre de blessés
Par rapport au total annuel de mai 2010, le nombre de blessés graves est en légère diminution (- 3,2 %) et le nombre de blessés légers en très faible augmentation (+ 0,8 %).

Evolution du nombre de tués la nuit
La nuit continue de poser problème. Ainsi, les nuits de week-end sont les périodes les plus dangereuses puisqu'elles comptent le plus de tués par 24h, à savoir près de 3 (soit deux fois plus que les nuits de semaine). Même si l'évolution à moyen terme montre une certaine amélioration pour cette période à risque, les six derniers mois affichent plutôt une tendance à la hausse. La situation est également préoccupante les nuits de semaine. Il s'agit même de la seule période pour laquelle on enregistre une augmentation du nombre de tués entre mai 2010 et mai 2011 (+ 4,5 %). Le nombre de tués par 24h durant cette période reste néanmoins le plus bas enregistré parmi les différentes périodes.

Baromètre spécial pour les accidents impliquant des jeunes conducteurs de voiture
Autre nouveauté du baromètre, il traite dorénavant aussi des accidents impliquant des jeunes conducteurs et de l'ensemble des victimes (jeunes et moins jeunes) de ces accidents. On constate que ce sont les nuits de semaine qui comptabilisent le plus grand nombre de tués sur place par 24h. Mais c'est également pour cette période qu'est enregistrée la plus forte baisse du nombre de tués depuis début 2009. Malheureusement, cette baisse continue depuis janvier 2009 s'est transformée en une stagnation depuis début 2011. Les trois autres périodes ont, elles, un nombre de tués sur place par 24h quasiment identique (proche de 0,5) et relativement stable depuis 2 ans et demi.

Statistiques par catégorie d'usagers
Enfin, le nouveau baromètre nous permet d'avoir des chiffres détaillés en fonction du type d'usagers.

Piétons
Nous constatons que le nombre de piétons tués n'évolue pas vraiment depuis début 2009. Même si des phases d'augmentation ont succédé à des phases de diminution, le nombre de piétons tués sur place ne fluctue pas beaucoup: entre 80 et 100 tués par an. Depuis janvier, nous sommes dans une phase légèrement descendante. Entre le total annuel de mai 2010 et celui de mai 2011, le nombre de piétons tués sur place a diminué de 7 soit - 7,4 %.

Cyclistes
Les indicateurs fournissent des évolutions opposées. Le nombre de cyclistes tués a commencé à baisser en février 2011 et passe en mai 2011, pour la première fois depuis janvier 2009, sous la barre de 60 cyclistes tués sur place (57 tués exactement, soit - 18,6 % par rapport à mai 2010). Mais parallèlement à cela, le nombre d'accidents de cyclistes a fortement augmenté depuis janvier 2010 pour atteindre le niveau le plus élevé depuis janvier 2009.

Motards
Le nombre de motards tués a fortement diminué les six derniers mois de 2010, sans doute en partie grâce à la météo particulièrement hivernale de fin d'année. Malheureusement, les quatre premiers mois de 2011 montrent une hausse du nombre de motards tués. Ce renversement de situation est probablement lié à la belle météo de ce début d'année qui a poussé davantage de motards à se mettre en route. Au final, la comparaison à 12 mois, c'est-à-dire entre le total annuel de mai 2010 et celui de mai 2011, affiche une diminution de 26 tués sur place soit -20,8%.

Camionnettes
Les camionnettes forment le seul type de véhicule pour lequel tous les indicateurs sont à la laisse. Le nombre de tués (occupants ou non de la camionnette), qui est longtemps resté entre 80 et 100, est passé sous la barre de 80 au total annuel d'octobre 2010 et continue de descendre depuis. La diminution est de - 28,7 % par rapport au total annuel de mai 2010.

Camions
La situation semble la plus préoccupante pour les tués dans les accidents de camions. En effet, tous les indicateurs sont à la hausse: le nombre de tués augmente depuis juin 2010 (+ 19,6 % entre mai 2010 et mai 2011) et le nombre d'accidents est en hausse depuis février 2010 (+ 3,7 % entre mai 2010 et mai 2011).

Conclusion

Après une fin d'année exceptionnelle, nous observons une légère augmentation du nombre de tués sur les routes depuis janvier 2011. Néanmoins, à plus long terme, nous constatons que la tendance générale reste positive. En effet, quand on compare le total annuel de mai 2010 avec celui de mai 2011, on constate une baisse de 8,0 % (de 754 à 743).

Le baromètre de mai 2011 est consultable sur le site de l'IBSR.

Rapport Annuel 2010

Le rapport d'activités 2010 de l'IBSR est disponible sur le site de l'institut. Vous pourrez y trouver tous les activités menées en 2010 par l'IBSR et notamment les projets menés par l'Observatoire pour la Sécurité Routière.