Mots-clés : Plan de dispersion
La question que tout le monde pose actuellement à l'Union Belge Contre les Nuisances des Avions ( asbl UBCNA ) et aux riverains de Brussels Airport est toujours la même : êtes-vous contents de cette situation où aucun bruit d’avions ne vient perturber votre calme ?
La réponse à cette question est simple : bien entendu nous apprécions tous ce silence dans le ciel que nous n’avions plus connu depuis les tristes attentats contre les tours jumelles à New York. Mais nous ne pouvons pas nous réjouir non plus de cette situation où des milliers de passagers sont bloqués et où les compagnies aériennes subissent de graves pertes économiques.
De ce fait, nous nous rendons encore plus que jamais compte aujourd’hui à quel point les nuisances aériennes sont insupportables et détruisent par moment la vie de beaucoup trop d’habitants. Dans l’est de Bruxelles, nous venons de vivre une semaine d’enfer où la fameuse piste d’atterrissage 02 a été utilisée sans relâche jour et nuit. La différence est indescriptible.
Cette situation nous amène par contre aussi à d’autres réflexions bien plus fondamentales.
Pour l’UBCNA, il semble évident que la solution des nuisances aériennes causées par le trafic aérien de Brussels Airport, ne doit et ne peut pas venir d’une éruption volcanique en Islande, mais bien de décisions prises par le gouvernement fédéral en Belgique, ensemble avec les régions.
L’UBCNA est convaincue que le moment est peut-être enfin venu de réfléchir à plus long terme sur une politique ambitieuse de gestion du bruit, autre chose que la vision actuelle à court terme : juste « demain ».
Tout le monde se rend compte que la localisation géographique du site de Brussels Airport est très mauvaise, que ce mauvais aéroport ne cessera jamais de créer des nuisances et par conséquent des problèmes environnementaux, économiques et de santé publique.
La question de savoir où les avions doivent voler – plus sur Bruxelles, plus sur la périphérie Est ou plus sur la périphérie Nord - est une mauvaise question qui fausse totalement le problème et le débat.
Brussels Airport est enclavé dans une région densément peuplée, situation qui ne permet plus d’avoir comme voisin, pour les habitants, un aéroport. Les objectifs décrits dans le Plan START de la région flamande sont tout à fait irresponsables : doubler le trafic aérien à Brussels Airport est totalement suicidaire à terme et ne correspond plus d’aucune manière à une vision durable d’une société moderne et responsable de ses actes.
Nous vivons une époque où le thème de l’environnement est présent dans toutes les décisions prises, que ce soit au niveau de la taxation ou des incitations économiques. Des sommets avec les plus puissants de ce monde sont consacrés à l’environnement, mais à Brussels Airport on ne fait rien, on ne prend aucune mesure environnementale, et on ferme les yeux pour ne rien voir ou faire semblant de ne rien comprendre.
Il est plus que temps qu’une vision à plus long terme soit aussi à l’ordre du jour pour Brussels Airport. On ne peut plus - en l’an 2010 - limiter les réflexions à des considérations purement économiques, ce n’est plus en concordance avec la vision du monde d’aujourd’hui.
D’autres pays tout proche comme l’Italie ( aéroports de Milan et Rome), le Portugal ( aéroport de Lisbonne) ou la Turquie ( aéroport d’Istanbul) ont compris que la proximité d’un aéroport par rapport à une grande ville, n’était plus acceptable d’un point de vue environnemental, non seulement pour des raisons de nuisances sonores, mais également pour des raisons de pollution et de santé public.
Ces autres capitales ont eu la sagesse de déplacer leurs aéroports hors des zones urbaines et, contrairement à ce qu’on veut toujours nous faire croire pour Brussels Airport, sans bain de sang social au niveau de l’emploi, ni pertes économiques, bien au contraire.
Pour l’UBCNA, la situation que nous vivons aujourd’hui doit avant tout servir de réflexion à l’avenir du transport aérien et de la localisation des aéroports. Il faut cesser de prendre « demain » comme moteur dans la prise de décision.
Que ces milliers de personnes bloquées dans les aéroports et que les pertes économiques des compagnies aériennes servent au moins à faire naître une réflexion sur les nuisances des aéroports, leur mauvaise localisation au centre des villes. Beaucoup d’habitants de Bruxelles et de sa périphérie ont enfin redécouvert ce que c’est la vie paisible sans nuisances aériennes, sans pollution non contrôlée et sans crainte de devoir passer le week-end cloîtrés chez eux pour échapper à un vacarme d’avions sans cesse plus envahissant.
Personne ne se portera plus mal s’il fallait à l’avenir à Bruxelles embarquer dans un train avant d’aller prendre l’avion dans un nouvel aéroport hors zones urbaines qui ne serait plus situé à 2 minutes de la capitale de l’Europe.
Intelligent et ambitieux... Bravo.