Un article de Ph. Law mis en ligne sur la libre.be
A la veille d'une reprise des discussions, le dossier DHL prend un vilain tour communautaire. Les partis veulent que DHL précise ses intentions.
Après un week-end où il a été au centre de tous les débats, le dossier DHL sera de nouveau sur la table de négociations des trois exécutifs (fédéral, Bruxelles, Flandre). Les trois partenaires se retrouveront ce lundi pour accorder leurs violons. Samedi, les conseillers techniques des vice-Premiers Laurette Onkelinx (PS) et Johan Vande Lanotte (SP.A) ont tenté de répondre aux questions des deux exécutifs régionaux.
Si des précisions ont été apportées à des demandes de Bruxelles et de la Flandre, d'autres points se heurtent à des considérations techniques. La modification concernant la route IKEA (elle longe l'E 40) demandée par Bruxelles ne peut être accueillie favorablement, car cette route est «involable» selon Eurocontrol (pendant européen de Belgocontrol, contrôleur du ciel belge). L'utilisation accrue de l'une des pistes parallèles (25L) suggérée par les Flamands n'est pas possible dans l'immédiat, car elle n'a pas de «taxiway» (aire de manoeuvre des avions) et son financement pose problème (ni Biac, ni DHL ne veulent l'assumer).
Les conseillers techniques ont relevé les conséquences qu'induirait l'application des propositions - jugées divergentes - des 2 Régions. Le rabattage des vols sur la route du Canal exigé par les Flamands entraînerait le survol de zones peuplées par des avions bruyants. Ils notent que les avions qui décollent de la piste 25R survolent aussi Bruxelles, donc une dispersion accrue demandée par les Flamands ne se justifie guère. Le nombre de vols nocturnes à Zaventem demeure un point de discorde (25000 ou 28000 par an).
Fossé communautaire
Après des jours de négociations, le dossier DHL s'embourbe dans des considérations communautaires. Le président du SP.A, Steve Stevaert, s'en est violemment pris vendredi au CDH et à Ecolo, qui, selon lui, bloquent le dossier. D'après lui, ces partis sont des parvenus du système, ne représentent que très peu de voix et ne travaillent pas pour l'ensemble de la population. «M.Stevaert met dangereusement de l'huile sur le feu et sa sortie traduit une méconnaissance de la situation à Bruxelles (quartiers survolés, nombre d'emplois, etc.). Je crois qu'il y a une affaire de gros sous derrière cet imbroglio qu'est aujourd'hui le dossier DHL, et les appétits de Biac (gestionnaire de l'aéroport), soutenu par les socialistes flamands», dit Isabelle Durant, sénatrice et secrétaire fédérale d'Ecolo. «Il faut prendre de la hauteur dans ce dossier. Accepter le principe d'une extension de DHL est déjà une concession. Que les Flamands arrêtent de dire qu'il faut envoyer des nuisances sur Bruxelles au mépris de la santé et de la sécurité des populations», renchérit Joëlle Milquet, présidente du CDH. Elle regrette la communautarisation, la radicalisation et l'arrogance entre autres du président des socialistes flamands qui compliquent davantage les choses. Prenant ses distances avec Steve Stevaert, le ministre-Président flamand, Yves Leterme (CD&V), veut rencontrer les dirigeants de DHL pour avoir des précisions sur leur plan d'avenir. Il semble en effet que l'idée d'un grand hub européen à Zaventem n'est plus d'actualité, car d'après Peter Kruse, directeur européen de DHL, il faudrait, pour ce faire, 34000 vols de nuit - bien plus donc que les 22000 qui sont en négociation. Dans le meilleur des cas, Bruxelles ne sera donc qu'un hub sous-régional de DHL.
© La Libre Belgique 2004
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
Quelques liens importants
Notre actualité de l'aviationRecherche d'articles |
Le grand hub s'éloigne de ZaventemLa saga DHL |