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La déforestation de la forêt tropicale du Brésil favorise-t-elle le bien-être des personnes vivant dans la région?

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Lundi 15/06/2009 • 0 commentaires • Version imprimable

[ - Date: 2009-06-12]

D'après une nouvelle internationale, la période initiale de prospérité est suivie d'une période de déclin: c'est ce que l'on appelle un phénomène «en dents de scie». Financée en partie par le sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE, cette étude montre que les niveaux de développement humain dans la région étaient aussi faibles avant qu'après la déforestation.

Différents groupes de personnes tels qu'investisseurs et mineurs sont à la de nouvelles opportunités dans l'Amazonie brésilienne. Mais ce sont surtout les gens traversant une mauvaise passe qui se tournent vers cette région dans l'espoir d'une vie meilleure.

La conversion des forêts à des fins de développement économique implique le déracinement des arbres au profit de l', de l'élevage de bétails et de l'exploitation du bois. Quelque 155 000 kilomètres carrés de forêt tropicale en Amazonie brésilienne ont été détruits au cours de la dernière décennie. Les chercheurs déclarent que la déforestation a entraîné le déboisement de plus de 1,8 million d'hectares par an en moyenne, et cette tendance progresse très vite.

Menée par Ana Rodrigues du centre d'écologie évolutionnaire et fonctionnelle au Centre national de la scientifique (CNRS) en France, l'équipe de s'est basée sur l'indicateur de développement humain conçu par le programme de développement des Nations Unies (UNDP), qui réalise une moyenne des niveaux de vie, de l'éducation et de l'espérance de vie, afin d'étudier 286 municipalités entourant la forêt tropicale et se trouvant à diverses étapes de développement.

D'après le Dr Rodrigues, les chercheurs ont mesuré les changements sur des périodes d'espace et non pas de temps. «Notre analyse a évalué les modèles relatifs de développement dans l'espace plutôt que la trajectoire du développement absolu dans le temps», peut-on lire dans l'étude. «Ceci n'était pas possible en raison d'un manque de données de série chronologique à long terme, mais l'étude sur l'espace a l'avantage de standardiser les changements temporels qui affectent la région entière (par exemple, les cycles économiques dans l'économie du Brésil).»

L'équipe a comparé différents paramètres de bien-être humain (à savoir le revenu, l'éducation, l'espérance de vie) dans toute l'Amazonie brésilienne, dans des «régions où la déforestation n'a pas encore eu lieu, des régions actuellement en cours de déforestation et des régions déjà déforestées.» La croissance initiale du bien-être, d'après eux, est certainement due à la façon dont les locaux exploitent les ressources nouvellement disponibles, par exemple les terres ou le pâturage; l'équipe pense aussi que les revenus plus élevés et les nouvelles routes leur offrent de meilleures conditions de vie.

«L'Amazonie est mondialement réputée pour sa valeur naturelle inégalable, mais c'est également une région extrêmement pauvre. On pense généralement que le remplacement de la forêt par des cultures et des pâturages constitue la meilleure approche pour remplir les aspirations légitimes de la région au développement», explique le Dr Rodrigues dans son entretien en baladodiffusion avec la revue Science. «Notre étude a mis cette hypothèse à l'essai. Nous avons découvert [que] la déforestation apportait des améliorations initiales en termes de revenus, d'espérance de vie et d'éducation; cependant, ces gains ne se poursuivent pas sur le long terme», ajoute-t-elle.

«Selon nous, il faut développer un meilleur modèle de développement dans la région; un défi qui pourrait beaucoup améliorer le bien-être humain, sans pour autant épuiser les ressources naturelles de la région», déclare le Dr Rodrigues. «L'effet 'en dents de scie' reflète la surexploitation et également l'épuisement des ressources naturelles, qui touchent notamment le bois d'oeuvre, la qualité des terres et la fertilité des sols.»

D'après le Dr Rodrigues, le développement d'un meilleur modèle permettrait de ne pas épuiser les ressources naturelles à long terme. «Nous commençons aujourd'hui à disposer des conditions appropriées pour créer un tel modèle, dans lequel la forêt a plus de valeur vivante qu'abattue; c'est par l'intermédiaire d'un processus de négociations continues, par exemple, que nous commençons à comprendre la valeur de la forêt en termes de capacité de stockage du carbone, et il faut dédommager les pays qui ne pratiquent pas la déforestation et n'engendrent donc pas d'émissions de carbone provenant de cette pratique», déclare-t-elle.

La déforestation globale a commencé lorsque les Européens ont émigré dans cette région, lors de la colonisation portugaise dans les années 1500, commente-t-elle. «La déforestation à grande échelle en Amazonie est relativement récente; la majeure partie de la déforestation a eu lieu ces dernières décennies», a-t-elle déclaré à la revue Science.

Le professeur Andrew Balmford de Conservation Science à l'université de Cambridge (Royaume-Uni) ajoute: «La trajectoire 'en dents de scie' que prend le développement amazonien n'est donc pas souhaitable pour les humains et peut se révéler désastreuse pour les autres espèces et pour de la planète. Pour renverser cette tendance, il nous faudra capturer les valeurs des forêts intactes en dehors de l'Amazonie afin de montrer que les conditions de vie des locaux seront meilleures si l'on ne déforeste pas plutôt que si l'on détruit la forêt.»

Pour de plus amples informations, consulter:

Science:
http://www.sciencemag.org

Bourses intra-européennes Marie Curie:
http://cordis.europa.eu/mariecurie-actions/eif