Dame Nature serait-elle devenue l’ennemi numéro 1 de l’aviation ? La question n’est évidemment pas nouvelle mais prend aujourd’hui une ampleur nouvelle. Jamais les spécialistes de la météorologie n’avaient été précipités en première ligne de l’actualité aéronautique comme ils le sont aujourd’hui et, dans une certaine mesure, depuis la mi-2009.

Ce sont aussi les vulcanologues qui prennent la parole depuis que le volcan Eyjafjallajokull –même son nom est hostile- a commencé à cracher dans l’atmosphère un nuage de cendres de 6.000 mètres de hauteur. Voici l’espace aérien européen tout entier paralysé, une situation inédite, à l’origine d’une belle pagaille qui rappelle celle du 11 septembre 2001. En plus pacifique, heureusement.

L’éruption très violente, la direction défavorable des vents, l’impérieuse nécessité d’appliquer de toute urgence de sévères mesures de précaution, ont instantanément créé le chaos. Il en résulte une situation pour le moins inconfortable pour les transports aériens alors qu’ils sont en train de renaître de leurs cendres au lendemain d’un gravissime accident conjoncturel.

On s’interroge dès lors sur la grande fragilité du secteur, à la merci de problèmes que personne ne peut maîtriser. Tout au plus est-il possible d’éviter, de contourner les zones à risques, pour autant qu’elles n’affectent par une surface de la dimension d’un demi continent.