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Avertissement

L'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook.
Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.

Nuisances aériennes
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Bac: trafic (fiabilité inconnue, trajectoire courte)
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La biodiversité : l'autre choc ? l'autre chance ?

Rapport de MM. Pierre LAFFITTE et Claude SAUNIER, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Lundi 07/01/2008 • 0 commentaires • Version imprimable

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Face à la détérioration de la biodiversité des espèces et face à l'aggravation des menaces qui pèsent sur les écosystèmes de la planète, les sénateurs Pierre Laffitte et Claude Saunier se sont efforcés de déterminer : - les voies et les moyens d'une meilleure connaissance de cette biodiversité, - les possibilités d'une amélioration de sa protection, - et, les conditions de sa valorisation afin qu'elle devienne une des assises de l'évolution de notre mode de développement vers la durabilité.

Cette étude est le complément de celle déjà adoptée sur le changement climatique et la crise énergétique  et, en tant que telle, vise à poser les bases de ce que pourrait être le modèle de développement économique du prochain demi-siècle.
 

Extrait: l’urgence des initiatives

Dans la plupart des domaines où la biodiversité est menacée, les solutions scientifiques et technologiques existent qui permettent de réduire les pressions et d’anticiper les menaces.

A. Réduire les pressions

1. Les forêts tropicales

La protection de ces milieux qui sont à la fois une réserve de biodiversité et un des puits à carbone de la biosphère, est une urgence. Elle passe par l’amplification de la conservation, mais aussi par la généralisation de l’exploitation rationalisée et par sa
réinsertion dans l’économie mondialisée.

• La conservation
La constitution de réserve forestière est efficace, mais elle doit être complétée par :
- l’agrégation de ces réserves pour éviter qu’elles redeviennent des isolats. A ce titre, il faut saluer la des autorités brésiliennes qui, d’ici 2011, auront créé 50 millions d’hectares de réserves forestières contigües ;
- la mise en place de couloirs de transition, en particulier grâce au développement de l’agroforesterie qui concerne 500 millions
d’hommes.

• L’exploitation rationalisée Hors zones sanctuarisées, lorsque la forêt tropicale n’est plus exploitée elle ne vaut rien ; elle est donc détruite afin de préfinancer soit des installations d’élevage (Brésil), soit des plantations industrielles (Asie du Sud-Est ou Afrique). Il est donc nécessaire d’exploiter la forêt mais de le faire de façon beaucoup plus rationnelle :
- on n’exploite que 20 % du bois coupé, alors qu’il est possible de porter ce pourcentage à 40-50 %,
- des recherches menées, en Guyane et en forêt amazonienne, montrent qu’avec une exploitation fondée sur des coupes légères (5 à 6 fûts de plus de 50 cm coupés à l’hectare), l’ensemble de la forêt se reconstitue en trente ans – ce qui correspond à une exploitation durable permettant la reconstitution des milieux.

• Réinsérer une économie forestière rationalisée dans la mondialisation.
- Organiser la certification
Une des raisons de la surexploitation forestière tropicale est le faible coût de la plupart des essences, qui s’explique par une offre qui paraît illimitée à court terme, en dépit d’une forte croissance de la demande. Il faut donc rendre cette offre « équitable » en refusant, dans les pays industrialisés, les bois d’oeuvre qui ne résulteraient pas d’une exploitation rationalisée.
- Inclure la protection de la forêt tropicale dans le cycle de . Il serait souhaitable que les programmes de lutte contre la
déforestation puissent être, en partie, financés grâce à leur inclusion dans le marché des émissions de .
 

2. La pêche

La FAO estime que la moitié des stocks halieutiques sont exploités au maximum et qu’un quart est surexploité ou épuisé. Pour sauver les stocks restants, il sera nécessaire de mettre en oeuvre une gestion durable des ressources maritimes ; ce qui implique :
- d’amplifier la constitution de réserves maritimes ;
- d’accorder une attention particulière à la gestion des milieux côtiers - car en 2050, 80 % de la population mondiale vivra sur les
côtes ;
- de passer à une aquaculture en circuit fermé et dont les poissons ne consommeront plus ou peu de farines de poisson ;
- de refondre la gouvernance de la pêche en la faisant reposer sur l’efficacité des contrôles et l ’expérimentation d’attribution de quotas de pêches individuels et rétrocessibles.
 

3. Les destructions d’espaces naturels

La contention progressive de ces destructions d’espaces dépend à la fois :
- en France, d’une réforme de la loi de 1976 visant à compenser toute destruction d’espaces naturels par une restauration d’autres surfaces ;
- et de la création d’un marché de la compensation des atteintes aux espaces naturels qui serait le pendant du marché des émissions de C02. Un tel marché existe déjà aux Etats-Unis pour la compensation des destructions de zones humides.

B. Anticiper les menaces

1. Les effets du changement climatique

En raison de l’impact du , plusieurs mesures pourraient être prises :

• Mettre en place des structures d’observation à long terme
Cela commande de développer :
- les initiatives déjà prises par l’ONF - avec son système de placettes d’observation,
- les initiatives prises par l’IFREMER sur l’observation des écosystèmes des fonds côtiers,
- le projet européen « Lifewatch » d’étude, sur la période 2014-2032, de l’évolution de 50 écosystèmes terrestres et de 50 écosystèmes marins.

• Systématiser la modélisation prédictive sur les réactions des écosystèmes

• Prévoir l’implantation de corridors de migrations.
 

2. La conservation et la diffusion des semences

L’ONF dispose d’une banque génétique des arbres.
La France est par ailleurs associée à un projet européen de conservation des graines des pays de l’Union. La France devrait s’associer :
- à une initiative lancée par le Jardin botanique de Kew Gardens, qui a pour objet de stocker des graines d’espèces des pays arides ou semiarides (y compris les essences méditerranéennes qui pourraient être affectées par un stress hydrique croissant) ;
- à la conservation en milieu froid réalisée par la Norvège, - au conservatoire mondial des semences culturales géré par la FAO.
Enfin, il convient de mettre fin à l’anomalie que constitue l’interdiction de vente des semences culturales anciennes qui
ne figurent pas au catalogue officiel. Un registre de ces semences devrait pouvoir mis en place et géré par le Bureau des Ressources Génétiques (BRG). La vente par les de protection de la biodiversité ne saurait plus être un délit.
 

3. Le problème des transgénèses et de l’adaptabilité génétique

La généralisation des cultures d’organismes génétiquement modifiés n’est pas favorable au maintien de la biodiversité. Par contre, le recours à des transgénèses permet de développer la résistance des espèces à la sécheresse. Le recours à une sélection génétique traditionnelle plus poussée devrait être exploré. On sait que la plupart des essences d’arbres ont une variation génétique intra-spécifique très élevée. Cette biodiversité génétique a permis à un
isolat de conifères dans l’Orne de résister au dû à la fin de la dernière glaciation. Elle pourrait être utilisée pour lutter contre les effets du changement climatique.


 

C. Les concurrences futures d’occupation d’espaces

1. Remplir les réservoirs ?

L’extension actuelle des cultures dédiées aux biocarburants et dont l’impact écologique est négatif contribue fortement à la déforestation dans le sud-est asiatique. Il serait souhaitable de proclamer en Europe un moratoire sur l’utilisation de ces biocarburants, en attendant la deuxième génération.
 

2. Nourrir 9 milliards d’hommes ?

Comment pourra-t-on nourrir 9 milliards d’hommes sur des espaces agricoles par définition limités, et dont une partie pourrait être menacée par les perturbations de l’hydrosphère qui s’annonce ?
La mise en oeuvre progressive d’une de précision optimisant les processus naturels est indispensable car les techniques de forçage du sol et de lutte contre les ravageurs ont atteint des zones de rendements décroissants. Les moyens d’étude de la FAO devraient être renforcés par des liens plus étroits avec les structures telles que l’INRA, le CEMAGREF, le CIRAD pour promouvoir cette de précision.