Mots-clés : Environnement et industrie, Développement Durable, Bois et Forêts
Les immenses forêts humides de Papouasie, un des derniers paradis préservés du monde, sont livrées aux tronçonneuses avec plus d'un quart de leur surface déjà vendu aux exploitants de bois, a dénoncé mercredi Greenpeace. L'organisation écologiste a envoyé son navire-amiral, le Rainbow Warrior, croiser ces dernières semaines au large de cette région de l'est indonésien grande comme l'Espagne, qualifiée de "dernière frontière" de l'eden végétal et animal. Car ce qui se passe en Papouasie occidentale, une zone montagneuse et boisée couvrant l'ouest de l'île de la Nouvelle-Guinée, échappe aux opinions publiques mondiales. Les médias étrangers se voient interdire par le gouvernement indonésien l'accès. Durant un mois l'équipage du Rainbow Warrior a alterné initiatives de sensibilisation auprès des populations et actions coup de poing, en tendant d'immenses banderoles affichant "Stop Forest Crime" sur les cargaisons de grumes prêtes à naviguer vers les marchés chinois, japonais, ou européens. Greenpeace a révélé de nouvelles cartes en affirmant que le gouvernement avait déjà accordé fin 2005 des concessions à 65 sociétés d'exploitation forestière en Papouasie, pour une zone couvrant 11,6 millions d'hectares sur un total de 39 millions. "Plus d'un quart des forêts de Papouasie ont été vendues à des sociétés forestières. Chacune de ces concessions dure de vingt à trente ans. Si le gouvernement indonésien ne fait rien pour arrêter les sociétés forestières, bientôt toutes les forêts auront disparu", a prévenu Christian Poerba, directeur de l'ONG Forest Watch. "Une étude plus poussée de ces concessions révèle que ces sociétés (forestières) appartiennent à quelques sociétés d'exploitation nationales et multinationales", note Greenpeace, en citant notamment les firmes Kayu Lapis Indonesia (Indonésie) Korindo Group (Corée du Sud et Indonésie), Barito Pacific (Royaume-Uni et Indonésie), Rimbunan Hijau (Malaisie). Après la déforestation forcenée des autres îles indonésiennes (Java, Sumatra, Sulawesi, Bornéo), ayant fait disparaître 72% de la surface initiale, la Papouasie reste le dernier espoir des écologistes. "Une poignée d'entreprises ont rasé la plupart des forêts d'Indonésie. Elles doivent être arrêtées avant de terminer par les dernières forêts intactes en Papouasie", a insisté Emmy Hafild, directrice de Greenpeace Asie du Sud-Est. Elle a appelé le pouvoir à Jakarta à décréter d'urgence un "moratoire sur l'exploitation commerciale forestière à grande échelle" actuellement en cours. En février dernier une expédition du groupe écologiste Conservation International au fin fond de la jungle papoue avait annoncé avoir découvert un monde perdu où faune et flore prospéraient loin de la présence humaine. Les espèces nouvelles découvertes par les membres indonésiens, américains et australiens de l'expédition comprenaient des grenouilles, papillons, plantes et un méliphage (oiseau "mangeur de miel") à tête orange. Les scientifiques avaient alors insisté sur l'importance de cette région pour la conservation de la biodiversité mondiale./. MPK JAKARTA 12/04 (AFP) |
Vendredi - La nature : "PIERRE SANS LE LOUPA savoir : la forêt papouechez Trop de Bruit"