L'association Greenpeace a mené vendredi une action chez le producteur laitier Campina, à Aalter. Elle avait déjà ciblé les firmes Vanden Avenne, à Ooigem, et Cargill, à Gand. En cause: la déforestation en Amazonie.
L'association de défense de l'environnement Greenpeace a mené, vendredi, une action chez le producteur laitier Campina, à Aalter. Une trentaine de manifestants ont bloqué l'entrée du centre de distribution.
Et à l'aide d'un élévateur, six manifestants ont atteint le toit de l'entreprise, d'où ils sont descendus en rappel pour étendre des banderoles sur la façade.
"Mauvaise cible"
Greenpeace continuait ainsi l'action entamée la semaine passée, visant à épingler des entreprises qui utilisent le soja, dont la culture à grande échelle -notamment pour l'alimentation animale- participe à la déforestation amazonienne au Brésil.
"Greenpeace vise la mauvaise cible", a commenté la Confédération belge de l'industrie laitière (CBL). Celle-ci reconnaît que la culture de soja menace la forêt amazonienne mais, en comparaison des porcs et poulets, les vaches laitières reçoivent seulement une petite partie de déchets de soja, a expliqué Renaat Debergh, secrétaire-général de la CBL. "Le soja est principalement cultivé pour être utilisé dans l'alimentation humaine: huile, boissons, ingrédient dans d'autres produits alimentaires. Les déchets de soja constituent une composante minoritaire de l'alimentation pour bétail. En outre, l'alimentation du bétail laitier n'est composée que de 10 pc de déchets de soja", a-t-il dit.
Greenpeace veut que Campina incorpore moins de soja dans le régime alimentaire des vaches laitières et que la société n'accepte plus de soja en provenance de la forêt amazonienne. "Et certainement pas du soja génétiquement modifié, a expliqué Karen Simal (Greenpeace). Mais l'industrie laitière ne veut pas écarter le soja OGM de l'alimentation du bétail. Les industriels disent que le consommateur se soucie de la déforestation mais pas des OGM". L'association propose de remplacer le soja par du trèfle et de l'herbe. Infaisable, selon M. Debergh: "des experts ont établi qu'une utilisation exclusive du trèfle et de l'herbe n'est pas envisageable dans notre pays à cause de l'insuffisance des sols".
Aliments pour animaux
Lundi, Greenpeace avait déjà mené une action de sensibilisation sur le même thème en visant la firme Vanden Avenne, à Ooigem (Wielsbeke). Ses militants avaient grimpé sur les silos en y déroulant deux banderoles avec le message "Vanden Avenne don't trade Amazon destruction". Ils avaient aussi retenu camionneurs et employés sur l'aire de stationnement pour leur distribuer des dépliants. La société Vanden Avenne est spécialisée dans le commerce et la distribution de matières premières végétales destinées aux aliments composés pour animaux. Or les fèves de soja entrent dans certains mélanges pour bétail et volaille. L'administrateur délégué de la firme, Patrick Vanden Avenne, préside l'Association professionnelle des fabricants d'aliments composés pour animaux (APFACA), à qui Greenpeace demande de se préoccuper du sort de la Forêt amazonienne. Après une rencontre avec Greenpeace, l'APFACA a promis d'organiser une réunion avec la grande distribution pour examiner la problématique. Elle va aussi évoquer la possibilité de ne plus commander du soja issu de régions déboisées mais elle craint une hausse de prix pour l'éleveur de bétail.
Action navale
Samedi dernier, Greenpeace avait organisé une action dans le port de Gand. Une dizaine d'activistes s'étaient approchés en kayak de la coque d'un bateau amarré près de l'entreprise américaine Cargill pour y peindre en grandes lettres jaunes: "Cargill Amazon destroyer". D'autres militants avaient escaladé des silos de stockage de produits agricoles pour y déployer une banderole. Les slogans "Pas de soja de l'Amazone à mon bord" et "Don't trade Amazon destruction" avaient aussi été accrochés aux barrières entourant l'entreprise.
Greenpeace accuse Cargill de s'être implanté illégalement en Amazonie et de favoriser la destruction de la forêt amazonienne en y pratiquant la culture industrielle du soja. L'entreprise est en outre montrée du doigt dans le rapport "Eating up the Amazon" de Greenpeace pour avoir travaillé avec des fournisseurs "suspectés d'esclavagisme, de spoliations de terres et de déforestation illégale".
Publié dans La Libre Belgique le 15-4-2006
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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