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Est-ce qu'une politique de gauche ou de droite peut avoir une influence sur le climat?

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Mercredi 28/06/2006 • 0 commentaires • Version imprimable

Un article du Journal du Mardi par Léon Taniau Evoquant les velléités du nouveau gouvernement canadien de se retirer du Protocole de Kyoto, nous écrivions récemment qu’elles pourraient donner des idées à d’autres Etats qui peinent à respecter leurs engagements. Les chiffres que l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) vient de transmettre à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique montrent que ce danger n’est pas inexistant (1). Globalement, en 2004, les émissions de gaz à effet de serre de l’Europe des 25 ont augmenté de 0,4% par rapport à l’année précédente. Cette variation en pourcentage peut paraître anodine mais elle correspond à la quantité de CO2 qui serait envoyée dans l’atmosphère par trois millions de voitures roulant pendant une année entière. De plus, cette légère augmentation est le résultat de tendances opposées au niveau des Etats membres : en 2004, les émissions de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède et de la Finlande ont diminué par rapport à 2003, tandis que celles de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de quelques autres pays ont augmenté, parfois de façon importante. Quand on entre dans le détail des données, on découvre des choses intéressantes et plutôt inquiétantes. En Espagne, selon l’EEA, la hausse importante des émissions (+4,8% par rapport à 2003 !) serait due pour une large part au fait que la diminution des ressources en eau réduit le potentiel hydroélectrique, de sorte que les centrales thermiques, grosses émettrices de CO2, sont de plus en plus sollicitées. Le parc éolien se développe à vive allure, mais cela ne suffit pas. La sécheresse accrue dans la péninsule ibérique étant elle-même une manifestation du changement climatique, on a ici un exemple de ce que les climatologues appellent une « rétroaction négative » : une conséquence du changement climatique entraîne une réponse qui accentue le changement climatique… Dans le cadre de la répartition européenne de l’objectif de Kyoto, l’Espagne jouissait d’un traitement particulier : alors que l’UE est tenue de réduire ses émissions de 8% au cours de la période 2008-2012, Madrid s’est vu octroyer le droit d’augmenter les siennes de 15% (afin de permettre à son économie d’achever sa mise à niveau). Or, aujourd’hui, les émissions espagnoles sont 47,9% au-dessus de leur niveau de 1990. Le pays dépasse donc son objectif Kyoto de 32%, à peu près comme le Canada. Cela ne met pas en danger immédiat la stratégie climatique européenne, mais il est probable qu’Aznar, s’il n’avait pas perdu les élections, aurait affiché de plus en plus clairement ses réticences (comme le faisait sa camarade Loyola de Palacio au sein de la Commission). Le même raisonnement vaut, mutatis mutandis, pour l’Italie : elle doit réduire ses émissions de 6,5% mais se trouve actuellement à près de 20% de cet objectif. Berlusconi en aurait sûrement tiré des conclusions à la canadienne… Est-ce à dire que, sans la droite sceptique, l’UE peut atteindre son objectif ? Rien n’est moins sûr. L’instabilité politique peut réserver des surprises. Par ailleurs, les chiffres de l’EEA confirment la leçon ibérique: il ne suffit pas de développer les renouvelables. En effet, les émissions des 25 croissent alors que les parts de la biomasse, de l’éolien et de l’hydroélectricité dans la production d’électricité et de chaleur sont en nette augmentation : respectivement +13% ; +32% et +4%. Certes, on peut mieux faire en cette matière (certainement en Belgique !), les pays nordiques le prouvent. Mais Kyoto n’est qu’un minuscule premier pas. On n’échappera pas à la nécessité de réduire drastiquement la demande primaire d’énergie. Comment éviter que les travailleurs et les pauvres du monde en paient les frais, sachant que le système capitaliste ne veut surtout pas remettre en cause la mondialisation des échanges et l’explosion des transports qui en résulte ? Il serait temps que la gauche se pose enfin cette question stratégique et planche sur des alternatives globales, au lieu d’exploiter le thème du climat comme un gadget préélectoral.

(1) EEA Press Release, 22 juin 2006