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ENVIRONNEMENT - Les produits de seconde main sont moins chers mais provoquent des ravages au niveau de l'environnement

Par L'informateur • Les autres nouvelles • Samedi 09/01/2010 • 0 commentaires • Version imprimable

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[CORDIS Date: 2010-01-06]

Les pays en développement achètent des produits de seconde main, tels que des usines et des outils, à l'Europe et aux États-Unis afin d'économiser de l'argent et de faire bon usage d'articles trop jeunes pour finir à la poubelle. Mais quelqu'un s'est-il jamais interrogé sur le coût de ces produits pour l'environnement? Dans un article qui sera publié dans un prochain numéro de l'International Journal of Global Environmental Issues, des chercheurs français et luxembourgeois affirment que l'exportation d'outils et de technologies anciens à l'étranger a dissuadé certains pays d'adopter des technologies à la fois non polluantes et plus écologiques.

Le Dr Benteng Zou et le doctorant Luisito Bertinelli de l'université de Luxembourg, ainsi que le professeur Eric Strobl de l'École Polytechnique de France, ont comparé des technologies anciennes et nouvelles et la pollution qu'elles génèrent dans les pays en développement.

Les recherches montrent que l'achat et la vente d'outils et d'équipements usagés sont à l'origine de la croissance des pays en développement ces dernières années. La principale raison expliquant leur décision de participer à ce commerce est le manque de capitaux. L'achat de produits de seconde main était donc une bénédiction pour eux car cela leur permettait d'acquérir des technologies auparavant indisponibles.

Le problème de l'achat d'outils et d'équipements plus anciens est qu'il exige un effort physique plus grand de la part de l'utilisateur. Ces technologies réclament non seulement des réparations plus nombreuses, expliquent les chercheurs, mais elles sont en outre moins automatisées.

Les chercheurs font également valoir l'argument selon lequel l'achat de technologies plus anciennes augmente le niveau de pollution de base et prolonge le temps nécessaire à la réduction des niveaux de pollution.

«Nous avons entrepris de modéliser l'impact de la décision d'adopter des technologies plus anciennes et polluantes sur la relation entre développement économique et pollution», expliquent les chercheurs.

L'équipe a utilisé un système économique appelé «structure à générations de capital», qui examine en fait les différentes ressources et les niveaux de pollution. Le caractère unique de ce modèle réside dans le fait qu'il permet aux chercheurs de déterminer quand remplacer les vieux outils et équipements par des technologies plus récentes et innovantes. Ce système leur permet également d'évaluer les conséquences de ces changements sur la pollution.

«Si on part du principe que les technologies plus anciennes sont moins écologiques, il y a de fortes chances pour que les décisions concernant leur date de mise au rebut et le type de technologie (c.-à-d. nouvelle ou ancienne) à adopter [à leur place] jouent un rôle déterminant dans le degré de pollution générée», font remarquer les chercheurs.

D'un point de vue décisionnel, les chercheurs affirment que les pays qui optent pour des technologies plus anciennes grèvent sans doute moins leur budget à court terme mais ressentiront tout le poids de leurs décisions à long terme. Leurs décisions pourraient se traduire par une augmentation des niveaux de pollutions et retarder leur entrée dans une phase de croissance durable, préviennent-ils.

«Les pressions exercées sur les pays en développement pour qu'ils réduisent les obstacles à l'importation de produits usagés doivent par conséquent être mises en balance avec le coût de la pollution supplémentaire que réduira l'utilisation de technologies plus anciennes», soulignent les chercheurs.