L'Europe va être plus sévère en matière de déchets électriques et électroniques. La Belgique a pris les devants grâce à l'asbl Recupel qui a permis de créer 200 emplois.

Le 13 août, les Etats membres de l'Union européenne devront avoir transcrit dans leur droit national la directive du 13 février 2003 relative aux déchets d'équipements électriques et électroniques. En clair, l'usage de matières telles que le plomb, le mercure ou le cadmium sera quasiment interdit dans la fabrication de nouveaux appareils et le recyclage des appareils usagés devra être bien mieux organisé qu'aujourd'hui.

D'ici 2006, au moins 4 kilos d'équipements électriques et électroniques devront ainsi être collectés par an et par habitant de l'UE, le taux de recyclage devra être de 75 pc dans le gros électroménager et de 50 pc dans le petit électroménager, les jouets, et l'appareillage domestique.

Création de 200 emplois La Belgique est en avance. Avec 45037 tonnes de déchets électriques et électroniques collectés en 2003 (25 pc de plus qu'en 2002), elle atteint une moyenne de 4,5 kilos par an et par habitant. En matière de recyclage, elle est dans les bons élèves puisqu'au total, les appareils récupérés sont recyclés à 83 pc et valorisés à 87 pc.

Les résultats devraient être encore meilleurs en 2004. «Depuis le début de l'année, nous récupérons entre 4000 et 4500 tonnes par mois, contre une moyenne de 3740 tonnes l'an passé. Nous prévoyons de collecter environ 55000 tonnes de déchets électriques et électroniques en 2004, soit une nouvelle forte croissance par rapport à 2003», dit Caroline Thienpondt, responsable communication de Recupel. Opérationnelle depuis juillet 2001, l'asbl a pour mission d'organiser la collecte, le tri et le traitement écologique des appareils électriques et électroniques en fin de vie. Pour ce faire, elle a mis en place un véritable réseau qui a permis de créer environ 200 emplois directs en Belgique, dont une trentaine en son sein. Recupel collabore avec les détaillants (2344 magasins l'an dernier), les communes, les intercommunales et les entreprises d'économie sociale. En 2003, 63 pc des déchets ont ainsi été récupérés dans les parcs à conteneurs, 21 pc via la distribution et 16 pc via l'économie sociale.

Au niveau du recyclage, Recupel travaille actuellement avec 5 sociétés spécialisées en Belgique. Parmi elles, Recma (Liège) qui, depuis 1996, est active dans le tri et le démantèlement d'appareils électriques et électroniques. Agréée comme entreprise d'insertion par la Région wallonne en 1999, elle a notamment pour mission de donner du travail à des personnes souvent peu qualifiées et à des chômeurs de longue durée. A la rentrée, Recupel fera appel à 2 ou 3 sous-traitants supplémentaires dont la société Sowarec (Ghislenghien), déjà active dans le recyclage de voitures.

Prise de conscience Le financement des activités de Recupel est assuré par les cotisations de recyclage mentionnées désormais sur le prix de chaque nouvel appareil. Dans 8 ou 10 ans, ces cotisations ne devraient plus être «visibles» mais la mention Recupel participe à la sensibilisation des consommateurs à la problématique du recyclage. «La prise de conscience est déjà en grande partie réussie. Depuis quelques années, les gens ne jettent déjà plus leurs piles dans la poubelle, désormais ils ont tendance aussi à ne plus jeter leurs vieux appareils électriques dans la nature», se réjouit Caroline Thienpondt.

© La Libre Belgique 2004