Un article de MARCEL LINDEN sur lalibre.be
La société de courrier express est au coeur de la stratégie de sa maison mère.
DHL est en soi un géant, mais il ne faut pas oublier qu'il fait partie d'un ensemble encore plus grand. En effet, le groupe américain appartient à 100 pc à la Deutsche Post de Bonn. Et celle-ci, cotée en Bourse depuis novembre 2000, a comme principal actionnaire l'Etat fédéral qui possède encore 62 pc des parts. L'intention du gouvernement Schröder est de réduire la participation à zéro pour 2006 en vue de réduire l'endettement.
Cette construction pourrait inciter certains à imaginer que, concernant le nouveau centre de tri de DHL, le président de la Deutsche Post, Klaus Zumwinkel, et le gouvernement berlinois pourraient ignorer les critères de choix objectifs et militer en coulisses en faveur de l'aéroport de Leipzig-Halle, situé dans une région où le chômage frappe 18pc des actifs, contre 8pc en Allemagne de l'Ouest. Avec un investissement de 250 millions d'euros et la création de 3000 emplois, le centre de tri serait, à cheval sur la frontière entre la Saxe et la Saxe-Anhalt, un véritable pôle de croissance comparable à la grande raffinerie d'Elf à Leuna ou aux usines électroniques américaines de Dresde. Il y a longtemps que le gouvernement fédéral n'a plus attiré un si gros investisseur en ex-RDA.
Toutefois, la négociation entre DHL et les autorités belges a montré clairement que, pour la Deutsche Post, les intérêts de sa puissante filiale DHL l'emportent avant toute autre chose. Klaus Zumwinkel, le patriarche du groupe, qui a fait de la Bundespost déficitaire et bureaucratique de 1990 le groupe moderne Deutsche Post World Net, interdit au pouvoir politique de se mêler de ses affaires. Son ascendant est tel qu'il n'a même pas besoin de le dire. Et il a la cote auprès du chancelier Schröder. Sinon il ne serait pas parallèlement président du conseil de surveillance de la Deutsche Telekom, un cumul de fonctions assez remarquable. De toute façon, le chancelier s'était tellement déconsidéré en provoquant le départ de l'arrogant et brillant Ron Sommer chez Telekom qu'il s'est probablement juré de ne plus se mêler des nominations à la tête des grandes sociétés semi-publiques.
D'un autre côté, DHL est solidement embrigadé dans Deutsche Post. La société s'identifie avec la division Express-logistique du groupe allemand, à côté de la Deutsche Post proprement dite (courrier classique) et des services financiers (Postbank). Les trois chefs de division siègent au directoire de Deutsche Post, soit Peter Kruse pour Express Europe et Allemagne. Deutsche Post est la plus grande entreprise du courrier en Europe et a pour ambition de devenir à moyen terme le numéro un mondial de la logistique. La société mère a beaucoup fait pour populariser la marque DHL en Allemagne: tous les camions jaunes acheminant les colis arborent le sigle rouge DHL.
Fin 2003 la Post employait 383000 personnes, dont 211000 en Allemagne. Tant que le monopole du courrier restera en vigueur (au moins jusqu'en 2007) il n'y aura pas d'importants licenciements parmi les facteurs, mais les problèmes commenceront après. D'autant plus que le courrier accapare encore une part élevée du bénéfice. Ainsi, au premier semestre 2004, le résultat opérationnel (Ebitda) de la division courrier atteignait 1,17 milliard d'euros, ce qui correspond à une part de 70 pc de l'Ebita du groupe de 1,7 milliard.
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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• Avions: actualité, bruit et pollution
• Mardi 19/10/2004
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