TOULOUSE (AFP) - Une équipe de l'Institut national des sciences appliquées (Insa) de Toulouse travaille à l'obtention de biocarburants économiques, face au prix élevé du baril de pétrole et au niveau inquiétant des émissions de gaz à effet de serre.
Ces scientifiques sont parvenus à obtenir une productivité en continu de bioéthanol 20 à 30 fois supérieure à celle des usines actuellement en activité, un résultat prometteur alors que le coût de production des biocarburants reste encore supérieur en France à celui de l'essence ou du gazole.
Pour cela, le laboratoire de biotechnologie-bioprocédés de l'Insa a mis au point un bioréacteur à deux étages, dont le second permet l'obtention d'une très grande quantité de micro-organismes grâce à une membrane. Par mètre cube de moût de fermentation, le procédé mis au point permet d'obtenir 40 kg de bioéthanol à 8 degrés d'alcool par heure.
A partir de glucose, l'équipe produit également du bioéthanol à 19 degrés en deux jours, un résultat jugé lui aussi très performant. "Et nous n'avons pas encore atteint les performances limites", rappelle Xavier Cameleyre, ingénieur de recherche à l'Insa.
Le bioéthanol français, issu principalement de la betterave et du blé, ainsi que le biodiesel, extrait des oléagineux et commercialisé sous l'appellation de diester, sont utilisés respectivement comme additifs au carburant pour les moteurs à essence et diesel.
Le bioéthanol peut être incorporé directement à l'essence jusqu'à hauteur de 10% sans modification du moteur. Les Brésiliens, premiers producteurs à partir de la canne à sucre, au prix actuel de 0,13 dollar le litre, l'utilisent pur pour un parc automobile adapté de 3 millions de véhicules et rêvent d'inonder un marché européen encore verrouillé.
En 2004, 430.000 tonnes de biocarburant ont été produites en France, où il bénéficie d'exonérations partielles de TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers).
En 2003, une directive de l'Union européenne avait fixé comme objectif l'incorporation de 2% de biocarburant aux carburants en 2005, une proportion qui devra passer à 5,75% en 2010. Ceci ferait alors bondir à 371.000 hectares (contre 125.000 en 2005) en France la superficie en "blé et betteraves éthanol" nécessaire.
Et l'enjeu n'est pas qu'économique: chaque tonne de bioéthanol utilisée fait diminuer la quantité de CO2 émis de 2,5 tonnes.
Soutenue par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la région Midi-Pyrénées, l'équipe toulousaine travaille également à partir de paille de blé et de bois. "Notre mission, c'est d'être avant-gardistes, de valoriser d'autres substrats, pour multiplier les sources d'approvisionnement, diminuer les coûts et offrir des débouchés à l'agriculture locale", explique Xavier Cameleyre.
Ce chercheur est plus particulièrement chargé, à travers le Centre régional d'innovation et de transfert de technologies bio-industries, de transférer ces recherches du stade laboratoire au stade pré-industriel, prélude au choix des investisseurs pour 2008-2010.
En mai dernier, en effet, le gouvernement a lancé une nouvelle phase du plan biocarburants pour cette période avec des agréments fiscaux supplémentaires, portant sur 700.000 tonnes dans la filière biodiesel et 250.000 tonnes dans la filière éthanol en 2008, soit trois nouvelles usines par filière.
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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