Mots-clés : GSM
Les sources scientifiques citées sont l’ICNIRP qui n’a pris en compte que les effets thermiques, et le SCENIHR qui reconnaît des « zones d’ombre ». Pourquoi ne pas citer le rapport « bio-initiative » et les études « Reflex » pourtant commandées par la Commission européenne, ou encore le rapport « Interphone », étude épidémiologique menée en parallèle dans différents pays de l’UE. Si on cite l’étude de l’UCL sur les rats, on ne fait pas mention de ses résultats parus récemment et qui sont alarmants. Un rapport du Conseil supérieur de la santé est cité en référence. Étrangement, ce rapport date de février 2008, mais ne nous est communiqué que fin juin ! Ce rapport reconnaît l’existence d’effets biologiques des rayonnements non ionisants (et en particulier des micro-ondes pulsées). Cependant, dit-il, ces effets ne sont pas nécessairement nocifs, cela dépend des mécanismes de défense corporels. Le Conseil Supérieur de la Santé conclut qu’il faut être prudent; or…
A la lecture de la brochure du SPF santé publique, on ressent un certain parti pris en faveur de la norme fédérale actuelle: « le principe de précaution n’implique pas que les autorités renforcent immédiatement le cadre législatif… L’abaissement systématique de la limite d’exposition à l’un ou l’autre niveau arbitraire est déconseillé » (p.13) Comme si le niveau de la norme actuelle n’était pas aussi un arbitraire, comme si il n’y avait aucune validité scientifique lorsque de nombreux scientifiques proposent des seuils plus bas ! Ainsi, il est fait mention du principe ALARA (« as low as raisonably achievable »), (p.13) également, mais on peut dire qu’ils n’en tirent pas les bonnes conclusions. Nulle part d’ailleurs il n’est fait mention des conséquences réelles qu’aurait un abaissement de la norme sur le bien-être du citoyen ou sur les intérêts socio-économiques. Or un abaissement de la norme à 3
A la question (p.18) « pourquoi ne pas interdire le placement d’antennes autour des écoles ? », il est répondu de façon lamentable qu’il peut y avoir d’autres sources plus puissantes dans les environs ! Est-ce une bonne raison ? D’autant plus que les sources plus puissantes sont rares et essentiellement concentrées à proximité de sites d’émission radio-télé.
Enfin l’intégration du facteur « temps » est manquante. Ainsi (p.17) on parle d’exposition du corps au rayonnement pendant une période de 6 minutes. Mais quid si l’exposition est prolongée et même si elle est basse mais permanente ? De même le schéma final sur les niveaux d’exposition (p.32) néglige également le facteur temps.
Quand on lit (p.15) que le fabricant publie la valeur du DAS des GSM mis en vente, il faut croire que les auteurs ne sont pas allés voir en magasin, où ils auraient vu que cette information n’est pas réellement accessible, même si elle figure quelque part dans les notices d’accompagnement des appareils. Rien n’est fait au moment de la vente pour encourager à choisir un appareil au DAS moins élevé ou l’achat d’accessoires qui préviennent le risque comme les oreillettes. Or, c’est un moment clé pour sensibiliser le public !
La brochure est d’ailleurs encore trop longue et complexe pour un public jeune ou non formé. Qui va réellement la lire ? Quel accompagnement recevra-t-elle pour qu’elle atteigne réellement le grand public et en particulier les jeunes ? Elle devrait se doubler d’une déclinaison plus succincte et accessible.
On ne peut qu’être choqué en lisant (p.20) que la prise en compte de l’hyper électro-sensibilité de certaines personnes n’est pas à l’ordre du jour, puisque « ces plaintes n’ont aucune base scientifique ». Par contre, (p.29 et 30) on admet que les symptômes sont réels et que ces personnes doivent bénéficier d’une écoute et d’un « soutien émotionnel ». On aurait pu penser au moins à prévoir des zones « sans ondes », comme cela existe déjà dans certains lieux publics au Japon. Les personnes hyper électrosensibles sont parfois privées d’accès aux lieux publics et c’est inadmissible.
Mon impression est qu’ils rendent un peu schizophrènes, dans la mesure où on lit tout le temps qu’il n’y a pas vraiment de danger, mais qu’il faudrait néanmoins prendre des précautions. On aimerait quand même que les ministres en charge prennent enfin leurs responsabilités dans ce dossier ! Il y va de notre bien-être et de notre santé !
L'original se trouve à cette adresse.
Thérèse Snoy
Députée fédérale Ecolo-Groen !