Mots-clés : Plan de dispersion, ECOLO, Brabant wallon
Monsieur,
Suite à vos réactions au plan issu du gouvernement fédéral concernant la gestion du trafic et des routes aériennes, je vous fais part ci-dessous d'une première analyse de ce plan.
L'avenir reste très incertain dans la mesure où ce projet n'est passé qu'en première lecture au gouvernement fédéral et nous réservons donc notre attitude pour le moment.
Nous espérons pouvoir prochainement entendre Monsieur Schouppe en commission à la Chambre et avoir des précisions sur la mise en oeuvre effective de tout cela.
Bien à vous
Thérèse Snoy
Députée fédérale Ecolo-Groen !
Si le plan va dans la bonne direction à certains égards et rencontre ainsi les demandes formulées de longue date par les autorités bruxelloises (suppression de la route Chabert et meilleure définition de la route du ring) il comporte néanmoins certains risques pour plusieurs quartiers bruxellois densément peuplés.
Ainsi, alors que le texte fédéral fait état de la volonté de prendre en compte la question de la densité de la population dans la définition des routes, il n’y a pas de remise en cause du survol intensif de la capitale avec les risques que cela comporte pour la sécurité et la qualité de vie des Bruxellois. Les quartiers densément peuplés et moins favorisés du centre ville risquent de subir une intensification de leur survol via la route du canal.
L’Est de Bruxelles et le Brabant wallon seront peut-être un peu plus protégés par le fait que les normes de vent sont revenues aux 7 nœuds de vent arrière et que les gros porteurs éviteront la piste 20, mais il n’y a pas de solution apportée aux désavantages spécifiques de la piste 20/02 (piste plus courte, croisant les autres, ..), liés entre autres à la sécurité.
Il reste à voir comment vont être gérées les routes en amont de l’approche de l’aéroport. Nous n’avons pas de garantie que des survols à basse altitude puissent être définitivement évités sur le Brabant wallon.
Autrement dit, le plan aujourd'hui sur la table risque d'être un jeu à somme nulle : ce que gagnent certains quartiers ou régions, d'autres le perdent. Ce plan s'apparente en réalité à un nouveau plan de répartition des nuisances au dessus de Bruxelles.
Tout comme il n'est nulle part fait mention d'un plan d'insonorisation des populations les plus exposées. ECOLO attend dès lors l'initiative du Gouvernement fédéral en vue de la discussion d'un accord de coopération avec les Régions à ce sujet.
La question centrale du nombre de mouvements au départ de Bruxelles-National ainsi que la spécificité de l’aéroport de Bruxelles National, inséré dans le contexte urbain, ne sont pas remis en question
Le « Start Plan » de la Région flamande a pour objectif déclaré d’arriver à 400.000 mouvements d’avions à Brussels Airport (on est à moins de 250.000 actuellement
Quid du terminal low-cost, démarré en infraction totale avec la réglementation européenne ? Privilégier en Belgique le fret aérien et la logistique, secteur à très faible valeur ajoutée, extrêmement polluant (y compris en émissions de C02), totalement dépendant du pétrole, soumis à une automatisation croissante, est en contradiction avec tout objectif de développement durable.
ECOLO regrette qu'aucune autorité de contrôle indépendante ne soit mise en place pour veiller au respect des procédures de vol : elle a été demandée maintes fois par les parlementaires cdh, libéraux et bien sûr par les écologistes ; pourquoi nos collègues de la majorité ont-ils cédé sur ce point ? tant qu’il n’y aura pas ce contrôle indépendant nous risquons de rester impuissants devant la gestion bien souvent incohérente de Belgocontrol.
En tant que parlementaire j’apprécie le fait que cet accord sera transcrit dans une loi, ils ont bien l’intention de profiter de la discussion de cette loi pour demander qu’elle soit vraiment une loi d’encadrement du développement du secteur aérien en Belgique. Il est cependant déplorable de constater que la décision du Conseil des Ministres n’aie pas été soumise à la procédure d’évaluation « développement durable ».
Enfin, il est indispensable que la région wallonne, la province du Brabant wallon, et certaines de ses communes, puissent être associés au forum de concertation. Ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
Voilà qui tempère assez bien l'optimisme que nous avons pu avoir....
- pas d'organisme indépendant
- survols à basse altitude sur le BW pas écartés
- objectif de passage de 250.000 à 400.000 vols (!)
- pas de repositionnement de l'aéroport (de jour)
- low-cost
-...
Espérons que l'accord à confirmer n'est pas un moyen de change pour faire passer ce qui n'a pas été négocié.
A.C.