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Nuisances aériennes
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Bruxelles-National: bonne gouvernance à Bruxelles-National ?

Par Cherche l'info • Avions: actualité, bruit et pollution • Mercredi 26/11/2008 • 5 commentaires • Version imprimable

Mots-clés :

Un mail du 24 novembre sur l'utilisation de la piste 02.

Monsieur le Premier Ministre et Ministre de la Mobilité,

Où reste donc le principe élémentaire de la sécurité et donc de la bonne gouvernance à Bruxelles-National ? En ce moment, on fait prendre des risques aux avions en leur imposant d'atterrir sur la piste 02.

Pourquoi ?
Car par ces conditions météorologiques difficiles de neige et de brouillard, on impose pour tout le trafic aérien vers Bruxelles-National
  • d'atterrir sur la piste 02 qui est la plus courte ( 2.987 mètres ) alors que la 25R est elle longue de 3.638 mètres, soit 651 mètres de plus
  • d'atterrir sur la piste 02 qui est la moins bien équipée au niveau de l'instrumentalisation électronique pour guidage des avions ( Instrumental Landing System ) qui est seulement de catégorie la plus basse I sur la 02 alors qu'il est de catégorie maximale III sur la piste 25R. Avec si peu de visibilité, il faut privilégier les atterrissages uniquement sur la 25R qui est équipée d'un ILS de la meilleure catégorie III
  • d'atterrir sur la piste 02 qui croise les décollages depuis la piste 07, très dangereux par mauvaise visibilité
  • d'atterrir sur la piste 02 qui est à l'atterrissage en pente descendante, très mauvais, alors que la piste 25R est plane
  • d'atterrir sur la piste 02 qui n'est pas équipée de sorties à grande vitesse, alors que la 25R en est bien équipée
  • d'atterrir sur la piste 02 qui présente un important obstacle ferroviaire en final d'approche
  • d'atterrir sur la piste 02 à cause du , pour de fausses raisons de vent, alors qu'avant Anciaux avec un tel vent on serait resté en 25R.
Piste 02 en service malgré une visibilité de 800 mètres, brouillard et neige abondante, justification du  : un vent de 050° et de 10 noeuds
Nous maintenons que l'utilisation actuelle de la piste 02 eu égard aux conditions climatiques actuelles est totalement injustifiée.
Nous vous remercions de prendre nos remarques en considération.


asbl

Commentaires

par Citron Vert le Jeudi 27/11/2008 à 12:11

Je vais encore m'attirer les foudres de certains, mais ce jour là, très honnêtement, l'usage de la 02 était tout à fait justifié.

Petite note: il y a confusion dans le message de l'UBCNA: la piste 02 est équipée d'un système ILS certifié CAT I, en effet, et les 25 sont certifiées CAT III. Cette différence ne signifie aucunement que l'ILS de la 02 est moins précis que les ILS des deux 25. Cette différence de certification ne devient importante que lorsque l'aéroport se place en condition LVP (Low Visibility Procedures in force). Dès lors donc que les conditions météorologiques descendent à des minimas tels que des approches de catégorie I ne sont plus possibles (basiquement cela revient à dire une visibilité inférieure à 550 mètres et un plafond plus bas que 200ft/sol, je simplifie volontairement), les avions vont voler les approches différemment.

Les minimas de visibilité et de hauteur de décision (c'est, pour simplifier, la hauteur minimale en-dessous de laquelle l'avion ne peut continuer à descendre si une référence visuelle, même minimale, avec la piste ou des feux quelconque de la rampe d'approche n'est pas acquise et maintenue par l'équipage) vont être rabaissés de 550 mètres (CAT I) à une visibilité en théorie pouvant aller jusqu'à 0 (CAT II, CAT IIIa, CAT IIIb, CAT IIIc), et une hauteur de décision de 200ft à 100ft, 50ft... et même...plus de hauteur de décision! Alors voler dans ces conditions implique beaucoup de précautions. Tant l'avion que les services au sol doivent être certifiés et préparés. Ne parlons pas de l'avion, mais plutôt des installations au sol. Pour qu'un système ILS recoive une certification CAT III, par exemple, il va falloir que le système réponde à un cahier des charges. Système d'alimentation électrique de secours (avec certitude d'un "switch over" immédiat), rampes d'approche bien particulières dotées d'alimentation électrique de secours, piste de largeur X, marquages au sol bien spécifiques, protection de la zone sensible de l'ILS, zone dans laquelle tout objet étranger pourrait perturber le signal ILS, vérification de la précision de l'ILS (mais on parle de précisions extrêmes, toute micro fluctuation du signal pouvant amener l'autopilote à se déconnecter, par exemple)...

Tout cela pour dire, un ILS CAT III d'une des 25 utilisé en CAT I (comme ce jour là), n'aurait RIEN apporté de plus que l'ILS CAT I de la 02, les avions volant tous des CAT I ce jour-là, sur la 02 comme sur les 25 si les 25 avaient été en usage...

Concernant le vent... un vent du 050/10, avec si peu de visibilité (me rappelle plus du plafond), ça devient dangereux. Une variable extrêmement importante que très peu de personnes prennent en compte, c'est le vent en altitude. il y a des jours où un vent du 50°/10 noeuds à 10 mètres du sol devient 070°/35 noeuds à 1000ft... Et là, il devient impossible de voler l'approche.

N'oubliez pas que le vent arrière à l'atterrissage est beaucoup plus pénalisant que la pente de la piste. Beaucoup plus. Si ça intéresse quelqu'un je peux vous donner quelques chiffres histoire de comparer.

Enfin, last but not least, si ma mémoire est bonne, l'ILS de la 25R était hors service, lundi (mais comme de toute façon le vent était vraiment trop mal orienté...)

Sans aucune animosité de ma part ;-)






Re: par Identité non publiée. le Vendredi 28/11/2008 à 09:29

Citron vert, cela ne sert à rien de nous faire un show technicien si le point de départ de votre démonstration n'est pas validé avec plus d'objectivité.

Vous partez du principe que la réponse de Schouppe ne peut être que la vérité vraie ...

La plainte initiale ne niait pas que le vent avait été plus fort au cours de la journée. Elle relevait que le vent avait faibli, jusqu'à 3,83 nds de vent arrière sur la 25, et que les survols continuaient encore et encore.

Schouppe a fait valoir un vent de 10 nds qui a existé, mais pas à ce moment là.

Si un organe indépendant avait pu répondre à sa place, la situation ne serait-elle pas meilleure ?

Quant au différentiel entre vent au sol et vent en altitude, il ne faut pas non plus faire une règle avec l'observation de cas extrêmes, ainsi que vous le faites.

Encore une fois, la réponse se trouve dans le principe de transparence. Il suffirait de publier officiellement et en temps réel les observations météo concernant le vent en altitude. Croyez-moi, si cette forme transparence pouvait aider Schouppe par rapport à ses objectifs, elle existerait. A défaut, c'est bien la démonstration que ses objectifs ne sont pas honnêtes. On peut en dire autant au sujet de l'attitude de Belgocontrol, celle-ci étant inféodée au premier.

Pour mémoire, l'exigence des victimes de la piste 02 n'est rien d'autre que la restitution des conditions appliquées sans problèmes pendant des décennies à l'aéroport. Telles qu'elles l'étaient.

A cette époque, quand il s'agissait de ne pas limiter les atterrissages en pistes 25 car elles étaient nécessaires pour absorber un trafic nettement plus dense, on ne s'amusait pas à imaginer des vents d'altitude sans motifs sérieux. Est-il excessif d'exiger autant de bonne volonté à éviter le survol de quartiers résidentiels qu'à empêcher une perte de capacité pour l'aéroport ?

Ceci dit, vous êtes peut-être un pilote et comme tel, vous pourriez avoir tendance à ne pas vouloir savoir ce qui se passe en dessous de vos ailes. C'est un beau métier, pilote, dont le plus vilain aspect consiste en une sorte de mépris pour ceux qui croupissent sur le plancher des vaches. Il y a de ça depuis les débuts de l'aviation. C'est un syndrome. Il provient de la fascination totale, quasi hypnotique, pour le jouet phallique que constitue un avion. Les gens qui en souffriraient et se plaindraient des effets de ce plaisir deviennent de facto des troubles-fêtes. Pas besoin de faire une psychanalyse pendant 5 ans. Le remède est l'empathie. Tout simplement. Comme toujours lorsqu'il s'agit de conflits.



Re: par Citron Vert le Vendredi 28/11/2008 à 12:13

Pour être sincère, je ne "roule" ni pour Schouppe, ni pour les riverains, ni même pour moi. Je roule souvent pour l'honnêteté intellectuelle...

La mauvaise foi est devenu le fléau des deux parties, tant du côté riverain que du côté de Schouppe. Ce dossier est parti depuis longtemps dans les caves communautaires, emportant avec lui, bien souvent, la lucidité.

Pour la ènième fois, je ne nie pas que certaines pistes sont utilisées dans le cadre d'un plan de dispertion X, arrangé à la sauce Y, plus ou moins illégal aux yeux de telle ou telle instance... Et je comprends fort bien le mécontentement de certains. Je ne fais pas partie du lot, d'accord, cela ne m'empêche pas de comprendre (plus ou moins bien en fonction des personnes, mais soit).

Vous prêtez aux pilotes, dans ce dossier, des caractéristiques peu flatteuses. Je me demande bien pourquoi. Ce vieux mythe du Commandant hautain, bourré de fric, je m'enfoutiste, méprisant et roulant en Porsche a la peau dure.  Je me demande pourquoi... Comme dans tous métiers on rencontre des gens sympas, d'autres moins sympas. Des gens de tous horizons, de toutes origines...

Bon, on ne peut rien y faire, vous nous voyez comme tel? Que voulez-vous, on n'y pourra rien changer, probablement.

Par contre, je voudrais vous faire part de quelques petites précisions. Premièrement, il arrive sur l'aéroport de Bruxelles des milliers d'équipages qui viennent de tous les coins du monde, et qui ignorent superbement les petits soucis linguistiques locaux. Traiter ces personnes de "méprisantes" comme vous le faites, je trouve ce jugement un peu à l'emporte-pièce. Lors d'une arrivée sur Bruxelles, ils prendront acte de la piste en usage, détermineront si ça rentre dans les cordes point de vue "performance", feront la balance point de vue sécurité, s'il y a lieu de faire la balance, et utiliseront ou pas la piste en question. Pas questions ici de mépriser de quelconques riverains...

Ensuite, que voulez-vous que nous fassions, nous, contre ce problème de routes, d'usage de piste et autres? Notre boulot ne consiste pas à faire de la politique, notre boulot est d'assurer la sécurité maximale à un avion et surtout à ses occupants/passagers, qui je vous le rappelle sont des gens comme vous et moi. Je sais bien que nous ne sommes que des fainéants imbus de nous-mêmes, mais nous avons généralement autre chose à faire que de la politique lors d'une phase d'approche, d'atterrissage ou de décollage. En croisière, oui il nous arrive d'en faire, et vous seriez surpris de la considération réelle de certains de mes collègues "méprisants" pour ceux qui restent en bas (c-à-d nous, vous savez...).

Nous sommes parfois fatigués d'être pris pour responsable de tous ce schmilblick. Nous n'y pouvons rien, rien et encore rien. Mais la dernière fois où nous avons remis les gaz pour interrompre notre approche en 25L, dû à un vent arrière trop important, et que nous avons expliqué bien évidemment à nos passagers la raison, je peux vous dire que tous tiraient une drôle de tête... Dans l'avion, on voit les choses différemment qu'un riverain ou un politicien coincé derrière ses chiffres.

La sacro-sainte force du vent, dans un NOTAM, n'est qu'une indication moyenne de ce qu'est réellement le vent. Vous oubliez les turbulences, et effectivement le vent en altitude qui peut fort varier en l'espace de quelques minutes. Toutes ces indications  sont prises en compte pour déterminer la piste la plus sûre pour une période de temps donnée. Les considérations politiques sont reléguées au second plan, elles n'ont pas lieu d'être...

Enfin, en tant que riverain, vous avez toujours raison, bien sûr, et je suis de mauvaise foi, partisan de Schouppe, contre les misérables rampants, et méprisant.

Affligeant.




Re: par Identité non publiée. le Vendredi 28/11/2008 à 15:55

Monsieur Citron Vert,

Je reconnais que mon dernier paragraphe était dicté par la mauvaise humeur.

Désolé si je vous ai blessé.

L'agression subie par la mise en place de ce plan Anciaux suscite un fort esprit de combativité chez ceux qui doivent s'en défendre. Parfois au-delà de ce qui est nécessaire.

Personne n'est parfait.

Piloter est un beau métier. Mais aucune forme de désarroi causé par une agression ne doit susciter l'indifférence.

Vivement la paix dans cette histoire.



Re: par Citron Vert le Vendredi 28/11/2008 à 16:27

Je vous remercie sincèrement de l'avoir reconnu. Ayant été moi-même impliqué dans ce genre d'affaires, mais dans un tout autre domaine, je connais fort bien l'énergie et la combativité que cela implique!

J'avoue même qu'il est difficile, tant pour moi que pour n'importe qui d'autre concerné de près ou de loin, de garder une impartialité parfaite. Ce dossier est si complexe, teinté de tant d'autres considérations autres que celles purement aéronautiques (et c'est bien normal, c'est l'essence même du dossier), que garder sa tête froide devient un exercice de style du plus haut niveau...

N'en jetez pas trop sur "les pilotes". Nous sommes bien plus enquiquinés par le plan de dispersion que vous ne le pensez, et aussi incroyable que cela puisse être, nous ne disposons d'aucuns moyens pour changer le cours des choses. Nous nous adaptons, c'est tout ce que nous savons faire.

Bien sûr, j'ai lu quelque fois que nous n'avions qu'à nous croiser les bras. Un peu comme si les employés d'une usine de production de voiture cessaient le travail car leur production pollue. Oui mais, si dans un monde parfait cela devrait être comme tel, dans notre monde à nous, le vrai, les employés (que nous sommes) ont une famille, une place (qui je l'avoue est "excellente", on ne peut le nier), des frais tous les ans (et non, nous ne roulons pas tous en Porsche, loin de là!), des factures... Rajoutez à cela la conjoncture économique... Et le fait qu'une partie infime seulement des avions concernés cesseraient de voler (toujours cette proportion entre pilotes "locaux" et pilotes "étrangers")...

Mes interventions sur ce forum n'ont qu'un seul but: temporiser. En tant que professionnel du secteur, et impartial autant que je puisse l'être, j'essaie d'apporter quelques précisions. Je sais que le risque que mes interventions soient "pro" aéroport existe, étant utilisateur, mais j'essaye de contrer cette tendance (naturelle, après tout je ne suis qu'un être humain).

Croyez-bien que je ne suis pas pour Schouppe ou autre (j'avoue être bien perdu dans ces méandres juridiques, et encore plus dans le labyrinthe politique), mais j'essaye d'éclairer quelque fois le débat.

En toute sincérité (d'ailleurs n'hésitez pas à relever chez moi une quelconque trace de ce qui pourrait s'apparenter à du favoritisme ;-))

Bonne soirée (au calme!)