Au mois de juillet, Bruxelles Air Libre envoyait une lettre ouverte au nouveau gouvernement où elle lui demandait de prendre cinq engagements en faveur des riverains de Bruxelles-National : suppression programmée des vols de nuit (de 23 h à 7 h), limitation des activités de l'aéroport au trafic passager, retrait du plan Anciaux et remplacement par un plan qui tienne compte des densités de populations survolées, indemnisation des victimes des nouvelles routes aériennes et signature d'une nouvelle convention avec la Biac privatisée garantissant à l'Etat les moyens de défendre les intérêts des citoyens face cette future société privée étrangère.

Le délai des cent jours est dépassé sans réponse du gouvernement

"Je ne vous cacherai pas, explique Yvan Vandenbergh, cheville ouvrière de l'association, que certains de nos membres ont estimé que tout avait été tenté pour négocier une réduction des nuisances et qu'il ne servait plus à rien de poursuivre ce dialogue de sourds. Elles ont donc décidé de quitter l'association pour entrer en résistance, promettant que le gouvernement et l'aéroport ne seront pas débarrassés d'elles pour autant..."

La majorité des membres trouve pourtant que les prises de position récentes des gouvernements bruxellois et fédéral vont dans le sens d'une plus grande fermeté et d'une volonté de placer des limites aux nuisances et aux risques subis par les victimes de l'aéroport.

Il est donc nécessaire, selon eux, de poursuivre le dialogue, tout en regroupant les forces des principales associations en un groupe de travail qui parlera d'une seule voix - les contacts sont établis avec l'Ubcna (Union belge contre la nuisance des avions) et l'Awacss (Association of Wezembeek-Oppem against Aircraft Contraventions to Silence and Security). Suppression de la dispersion des vols et définition d'un plan à dix ans pour l'aéroport devraient être les deux priorités de cette plate forme commune. "Le nouveau conseil d'administration d'Air Libre a par ailleurs décidé de rencontrer le nouveau propriétaire australien de Biac, jusqu'à Sydney s'il le faut".

"Bruxelles-National est désormais un aéroport privé implanté en Flandre, explique Yvan Vandenbergh. En tant que Bruxellois et qu'habitants de la proche périphérie, nous devons être vigilants. Les autorités flamandes ont en effet permis une urbanisation intensive autour de l'aéroport, si bien qu'aujourd'hui, de manière compréhensible, même du côté de Grimbergen, on dit : " On ne veut pas d'avions au-dessus de notre tête ! ". Mais il est inadmissible que certains considèrent dès lors que la zone de délestage de l'aéroport soit Bruxelles : ville millénaire d'un million d'habitants ! "