J'aime bien enfoncer le clou. Je dois tenir cela de mon parrain, planteur émérite de pointes de Paris et ancien meneur de chevaux de trait. J'aime bien enfoncer le clou et rappeler quelques vérités… C'est ma nature de donneur de leçons sans façon. Et en parlant de nature, après les aventures de Dédé et de Super Pollueur José, je viens vous titiller avec les biocarburants. Les biocarburants, un des clous de notre cercueil ? Depuis le 1 novembre, on peut rajouter du végétal dans le minéral… dans des proportions encore relativement faibles. Est-ce positif ou négatif ? On dit que cela diminuera notre facture énergétique. On nous raconte que ce sont de nouveaux débouchés pour l'agriculture et que cela diminuera l'émission de gaz à effet de serre.

Deux (parmi d'autres) petites vérités bonnes à rappeler (deux clous à enfoncer) :

1. Les huiles végétales ne remplaceront jamais le pétrole. Il faudrait par exemple l'équivalent de toutes les terres arables françaises pour faire tourner toutes les voitures hexagonales uniquement avec des productions agricoles.

2. La partie végétale des biocarburants n'est pas pour autant issue de l'agriculture biologique. Leur culture (surtout si leur usage a tendance à s'étendre) est pratiquée principalement de manière intensive avec force engrais, pesticides et autres molécules chimiques.

A court terme pourtant, les biocarburants ne seront un des clous de notre cercueil. Ils font partie des moyens temporaires à mettre en œuvre pour repenser notre politique énergétique et partant, notre manière de vivre. Mais ce qui est certain est que les biocarburants sont un des clous du spectacle pseudo-écolo-médiatique que l'on nous donne actuellement. Parce que retiennent les gens… qu'ils pourront rouler ad vitam à l'huile, pare-chocs contre pare-chocs pour aller dans le sud, suivi par un relent de " friture " et des blagues " moules-frites ".

" Dormez, braves gens… Vous triez les déchets. Nous développons " durablement ". Vous sentez le graillon et le monde tourne rond. " Arrêtons de bercer nos concitoyens d'illusions. Tenons, et les politiques surtout, un discours clair. Ne passons pas constamment " d'une vérité qui dérange " (1) à des mensonges que l'on veut entendre. Le règne du transport pour tout, partout est terminé. Les biocarburants seront destinés à des usages spécifiques, comme l'agriculture, les transports en communs ou des travaux publics, plus pour permettre un tour de l'Europe à des crevettes. Comme dans nombreux domaines, commençons à y adhérer librement avant d'y être forcés. Tiens au fait, dans ma commune, il donne une prime pour les cultures de colza. Ce serait bien de coupler cela avec un circuit court " agriculteurs <> charroi communale ". Un bel exemple. (1)

Encore un clou à enfoncer

Vous pouvez lire cette chronique et bien d'autres, sur le site de l'écrivain Vincent Engel, dans la rubrique "Poil à penser", où s'expriment différents chroniqueurs comme Claude Javeau, Alain Berenboom ou Hugues Le Paige mais aussi le porte-parole de Trop de Bruit, Denis Marion. Cliquez-ici pour consulter ce site.