Dans notre article "Permis délivré pour l'allongement de la piste de Bierset: une autre manière de traiter les riverains..." nous évoquions le permis octroyé pour l'allongement de la piste de Bierset par le Ministre Antoine, ce qui ne laisse pas d'inquiéter les communes limbourgeoises à vingt kilomètres de l'aéroport.

Selon Belga, le Ministre de l'environnement Kris Peeters mettrait un bémol à l'enthousiasme wallon. Selon lui, aucun accord n'avait été conclu avec le gouvernement wallon à propos de la procédure suivie par ce gouvernement pour décerner l'autorisation de prolongement de la piste de l'aéroport, obtenue mercredi. M. Peeters envisage de prendre d'autres initiatives pour "garantir au maximum les intérêts flamands". Selon le Ministre Antoine, il y a eu concertation (et accord?) avec la région flamande sur la procédure suivie par le gouvernement wallon et sur le contenu du rapport d'impact environnemental. Peeters ramène cela à une simple conversation entre cabinets... d'accord point question. Et de rappeler qu'une lettre a été envoyée à la région wallonne pour demander une application correcte de l'accord de coopération (1) sur l'échange d'informations sur des projets ayant des répercussions écologiques dépassant les frontières des Régions, lettre à laquelle il n'aurait pas encore été répondu...

Cette polémique nous permet de relancer le débat sur la différence de traitement entre les riverains flamands de Bierset et wallons de Zaventem. En juillet 2006, il y eut 22828 mouvements à Zaventem et 4453 à Bierset, soit 19,51%. Selon nos sources, la région flamande est généralement concernée par la moitié des atterrissages (dont la concentration ne devient réelle qu'en région wallonne), soit environ 35 mouvements par jour réparti sur différents points de passage. (à notre estime, chaque habitant se trouvant dans la zone de la frontière linguistique concernée (environ 10 Km) doit entendre de chez lui de 4 à 8 passages par jour). Nous sommes donc loin des 165 survols comptabilisés au-dessus de certains points du Brabant wallon.

Il est clair également que des efforts de concertation à l'égard de la région flamande existe de la part de la région wallonne et que des modifications de route, déjà en 2002, ont même été effectuées pour diminuer la charge sur les riverains flamands.

Mais à Zaventem, la situation est toute autre!

Alors que la région flamande se propose de développer encore son aéroport, qu'il est nécessaire de transcrire en droit belge la directive 49/CE sur le bruit, que des décisions de justice favorables aux habitants du Brabant wallon ne sont pas appliquées, que des solutions pour lesquelles existent un consensus entre associations flamandes et wallonnes ne sont pas utilisées, il est dommageable que la Région wallonne ne soit pas associée à l'ensemble des débats pour la protection des intérêts [des citoyens] wallons. Nous avons pourtant la naïveté de croire cela possible, à petits pas, sans envolées lyriques, sans fracas mais pour le bien de tous les habitants de notre belle province. Mais il est peut-être nécessaire pour y parvenir que les acteurs politiques francophones au Fédéral, aux régions bruxelloises et wallonnes se parlent un peu plus et polémiquent un peu moins.

(1) Cet accord de juillet 1994 prévoit de fournir au gouvernement flamand une étude des effets d'un projet sur l'environnement. politique