Lettre “Consoloisirs” N°14 (2008) du 16 décembre 2008
Bonjour,
Pour rappel, “Consoloisirs” prend la défense des intérêts des usagers dans le domaine de la consommation des loisirs, dans les activités du “temps libre” (médias, culture, divertissements, etc.).
Vous pouvez bien entendu partager ces infos avec de tierces personnes. Vous pouvez également m'envoyer de nouvelles adresses que je pourrai intégrer à ma mailing liste.
À bientôt,
Bernard Hennebert
SOMMAIRE
1: Attention! Dernier rappel
2: Une Amérique loin des clichés
3: Citron ou (et) framboise?
4: Coup de poignard aux films non mercantiles
5: Une première “plainte culturelle” va être traitée
6: Bravo, Alain Gerlache...
7: N’oubliez pas le 5 janvier 2009
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1: Attention! Dernier rappel
Pas de newsletter durant les fêtes de fin d’année, donc ceci est le dernier rappel. Notez bien dans votre agenda que ce dimanche 4 janvier 2009 à 14H15, nous nous retrouvons dans le hall d’entrée du Musée des Beaux-Arts de Tournai.
Pour rappel, Consoloisirs.be invite le public, chaque premier dimanche du mois, à visiter un musée gratuit et demande à l’autorité politique de mieux médiatiser, surtout en temps de crise économique, ce “droit de gratuité” auprès du public.
Tout le monde peut participer à notre initiative. Il ne faut même pas réserver.
Une guide Tournaisienne hyper sympathique et érudite, Mme Marie-Line Masquelier, a accepté de nous accompagner bénévolement car elle soutient notre cause. Elle nous présentera les deux musées visités et, pendant notre “verre (payant) de l’amitié”, elle nous offrira ses réflexions bien inspirées sur l’évolution de sa ville aimée et répondra à toutes nos questions.
Après avoir visité le Musée du Folklore, nous nous retrouverons vers 17H15 dans l’un des cafés cossus de la Grand-Place. Et pour fêter l’An nouveau, chacun apporte un petit cadeau joliment enrubanné. Ils seront tirés au sort par ceux et celles qui en auront amené.
Plus d’infos sur les deux musées que nous allons découvrir à Tournai, les moyens de transport poury aller, etc.:
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2: Une Amérique loin des clichés
Puisque vous avez votre agenda... notez donc que l’étape suivante, c’est le dimanche 1er février à 14H15 à Charleroi (Mont-sur-Marchienne).
Ce sera notre 10ème étape et nous fêterons le premier anniversaire de nos “premiers dimanches”. Vous souvenez-vous de notre première rencontre “muséale”?
Ce 1er février 2009, découverte du Musée de la Photographie, récemment aggrandi et réaménagé.
Au programme: les nouveaux bâtiments, la vaste collection permanente, les premiers pas de la nouvelle exposition temporaire et les “soldes”... une exceptionnelle vente de livres d’art à prix cassés!
Nous serons parmi les premiers à découvrir la nouvelle grande exposition temporaire “Looking at USA, 1957-1987”.
C’est le résumé de trente ans d’une démarche photographique prolongeant la tradition de l’enquête sociale et du photoreportage.
Fred Baldwin et Wendy Watriss ont travaillé séparément, puis ensemble, à cette vaste enquête photographique sur les minorités américaines.
Par exemple, ils vont vivre pendant deux ans dans une caravane pour photographier en immersion le Texas rural.
On leur connaît aussi des images d’un défilé d’adeptes du Ku Klux Klan en Géorgie sous le regard complice ou passif de la population, des manifestations Afro-américaines pour les droits civiques derrière Martin Luther King, ou encore des clichés sur les ravages de l’Agent Orange, une substance chimique toxique qui fut utilisée par l’armée américaine au Viêt-Nam, au Laos et au Cambodge, affectant également ses propres soldats, les condamnant à une mort progressive et à transmettre à leurs enfants de profonds handicaps.
Plus de détails: http://www.consoloisirs.be/dimanches/090201.html
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3: Citron ou (et) framboise?
L’étape précédente de Liège a remporté un beau succès. Du monde et la majorité des participants se retrouvèrent en fin d’après-midi dans une cave située près de l’Hôtel de ville pour déguster du péquet au citron ou à la framboise! Et après-coup, j’ai reçu plusieurs courriels de personnes qui avaient découvert à cette occasion notre initiative et indiquaient qu’elles étaient partie prenante pour les suivantes.
Photos et compte-rendu de ce dimanche à Liège:
Notre guide (bénévole, bien sûr) de cette journée connaît dans les moindres détails et scrute sans cesse avec un certain cynisme teinté d’ironie son Liège adoré. C’est Pierre André, un “ancien” de la RTBF qui fut notamment la première “voix” de Liège-Matin (qui a démarré en 1968). Aujourd’hui, il tient à jour quasi quotidiennement “Liège 28”, son blog libre et irrévérencieux qui suit l’actualité, notamment Liégeoise. À découvrir, de même que le “billet” qu’il a consacré à notre visite (daté du 7 décembre 2008): http://liege28.skynetblogs.be
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4: Coup de poignard aux films non mercantiles
L’émission de radio “Première Séance” a été déplacée du samedi matin au dimanche soir, sur “La Première” de la RTBF.
Cantonnée dans ce moins bon créneau horaire, elle va donc probablement perdre nombre de ses auditeurs. D’autre part, le monde cinématographique et son public sont en émoi car le fait de parler de façon pointue des films d’art et d’essai à l’affiche... le dimanche soir... ne permet plus au public ainsi “mis en appétit” d’aller les découvrir au cours du week-end où est diffusée l’émission!
Si vous partagez ce constat, signez donc la pétition qui a été créé, ce qui est plutôt rare et signifiant, par des auditeurs de l’émission:
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5: Une “première plainte culturelle” va être traitée
J’ai déjà décrit dans un article du “Journal du Mardi” les raisons pour lesquelles j’ai déposé une plainte au “Bureau de conciliation” de la Communauté française concernant ma visite au Musée du Carnaval de Binche.
Voir le paragraphe “Même pas un A4” dans ce texte paru le 2 septembre dernier: http://www.consoloisirs.be/articles/lejournaldumardi/080902.html
J’avais envoyé copie de cette plainte pour information à la Ministre de la Culture Fadila Laanan car c’est elle qui a créé cette possibilité pour le public d’être entendu lorsqu’il est en désaccord avec un organisateur culturel conventionné qui doit désormais respecter le “Code de bonne conduite en faveur des usagers culturels”.
Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle se positionne par rapport au contenu de ma plainte puisque le “Bureau de conciliation” a été créé à cet effet (où siègent notamment le CRIOC et La Ligue des Familles pour y représenter les intérêts des “usagers culturels”).
Et pourtant, la Ministre a pris position, ce 19 novembre. D’une manière assez étonnante.
C’est la Ministre Laanan qui, la première, a accordé des droits au public culturel... et, dès qu’une plainte concrète, pas méchante d’ailleurs (me semble-t-il), va se traiter (la présente critique du Musée de Binche est la toute première plainte à être examinée par le “Bureau de conciliation”), elle pratique un retournement de 360°!
Les droits nouvellement acquis sont niés d’un coup.
À vous de jugersur pièce. Voici, rassemblés dans un article, le texte précis de ma plainte et les réponses de Mme Laanan:
Prochainement donc, le “Bureau de concilation” va statuer sur ce différend. Espérons qu’il pourra le faire en toute indépendance, et ce, malgré la réaction qui me semble pour le moins inappropriée de la Ministre de tutelle.
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6: Bravo, Alain Gerlache...
En Communauté française, le débat de la diminution, voire de la suppression de la pub sur le service public revient en force puisque, dans trois semaines, tout le public, après 20H00, pourra comparer la différence radicale qu’il y aura entre France2, France3 ou France5 et “notre” RTBF ou nos télévisions locales. De plus, nous entrons en campagne électorale et cette thématique en constituera un enjeu.
Alain Gerlanche l’a bien compris et son émission “Intermédias” a enfin, ce lundi 15 décembre vers 23H sur La Une, mis fin au silence ou aux présentations propagandistes (en faveur du maintien de la pub) qui étaient le lot de la RTBF pendant ces dernières années stratégiques au cours desquelles la gouvernement a décrété l’augmentation des ressourses venant des annonceurs et donné le feu vert à des techniques de présentation qui jusque là n’étaient permises qu’aux chaînes privées (comme “l’écran partagé” qui empêche désormais pour le public la lecture aisée des génériques des films).
La botte secrète du CDH étant l’éducation aux médias (on martelle qu’il faut en faire mais le contrat de gestion élaboré par la majorité, dont le CDH, est si flou que la RTBF n’est pas obligée d’en programmer, et n’y consacre d’ailleurs aucune émission spécifique), on peut s’étonner que Véronique Salvi, qui représentait le parti humaniste à ce débat, n’a pas pris le temps d’expliquer aux téléspectateurs que la RTBF semble d’accord d’abandonner son rôle éditorial en laissant les partis eux-mêmes choisir qui ils “invitent” à participer à ses débats.
En fait, ce n’est pas Alain Gerlache mais bien la direction du CDH qui a “interdit” au sénateur Jean-Paul Procureur de débattre à la RTBF, lui qui justement mène régulièrement pour son parti le travail parlementaire à la Commission de l’audiovisuel de la Communauté française. Il est vrai que cet ancien animateur du service public (“Cartes sur table”) connaît bien son sujet et sa réflexion l’a mené à prendre position pour entamer une réflexion sur la diminution de la pub ertébéenne, ce qui semble rester un “sacrilège” aux yeux des Milquet ou Corbisier qui ont décidé, sur ce thème, de l’”excommunier” (méprisant ainsi l’électorat de Mr Procureur) au profit de Madame Salvi qui ne participe pas aux travaux sur la RTBF de la Communauté française puisqu’elle est députée fédérale.
Et si l’on pratiquait l’éducation du public... au cours de cette émission où chacun critiqua le fait que le Président Sarkozy s’est arrogé le droit de nommer le président de France Télévisions, on aurait au moins rappelé... que c’est le gouvernement qui nomme l’administrateur général de la RTBF. Cela n’a pas été clairement dit alors que les téléspectateurs ont pu découvrir l’explication de ce fait quelques jours plus tôt sur France5 dans l’émission de Paul Amar, “Revu et corrigé”.
L’apport principal d’”Intermédias” aura été de montrer que, dans ce dossier, le grand enjeu des mois à venir sera de savoir si, oui ou non, la Communauté française va organiser et financer une enquête de type scientifique sur la thématique de la diminution de la pub ertébéenne et de la recherche de financements compensatoires (il a beaucoup été question de taxer non pas les chaînes privées mais bien le monde publicitaire et que pareil objectif pourrait intéresser les flamands pour développer les moyens de la VRT). Désormais, même Bernard Cools (qui représentait le monde publicitaire lors de ce débat télévisé) est pour. Reste le PAS et le CDH (sans Jean-Paul Procureur)...
Si la présence publicitaire est tellement remise en cause sur le service public, il doit bien y avoir une ou plusieurs raisons. La faiblesse d’”Intermédias” fut de ne pas avoir consacré un reportage à ce thème. Aujourd’hui, plus personne ne décrit, pour prendre un exemple, les méfaits du développement catastrophique de l’”obésité” incité notamment par tant de messages d’annonceurs diffusés sur le petit écran, ni ne rappelle ce qu’elle occasionne comme coûts à la collectivité... Et où le vaste public peut-il découvrir, si l’émission d’Alain Gerlache n’investigue pas ce sujet, comment concrètement la présence des publicitaires influence le choix des priorités programmatiques de la RTBF, l’élaboration des horaires de diffusion (également dénoncée par Mme Salvi), etc.
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7: N’oubliez pas le 5 janvier 2009
C’est donc le lundi 5 janvier 2009 que la publicité sera interdite en soirée dès 20H sur “France Télévisions”.
Dans ma prochaine newsletter, je vous proposerai le texte que j’ai écrit à l’occasion de cet événement majeur dans l’histoire de l’audiovisuel français. Je l’ai intitulé “Dix rêves pour France Télévisions 2009”.
Voilà venu le temps de la fin des automatismes.
Tout peut évoluer et il ne sera pas facile de s’adapter aux nouvelles réalités.
Le 8 janvier 2008, le jour même où le Président Sarkory annonçait sa réforme, Marc Moulin m’indiquait que, selon lui, pas mal de responsables de France Télévisions sont “génétiquement modifiés” et vont se demander quoi faire d’autre que “de l’audience et de devenir connu”. Depuis près d’un an, que de réflexions corporatistes surmédiatisées à propos de ce dossier! Les téléspectateurs à qui est destinée cette réforme n’ont pratiquement jamais été informés d’une manière pluraliste des enjeux et leurs représentants n’ont été que fort rarement invités à s’exprimer dans ce débat qui pourtant fut hautement médiatique.
Cette (r)évolution demandera également un effort au public car il devra se décontaminer progressivement de certaines habitudes qui lui ont été induites par tant d’années de “télé avec pub”.
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Avec mes meilleurs vœux pour 2009!
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