Copenhague, le 19 décembre 2009 – Le sommet pour le climat de Copenhague est un échec presque total et aboutit à un accord beaucoup trop faible pour combattre un changement climatique dangereux. C’est le verdict du WWF après la fin de la conférence. Pour le WWF, le sommet a échoué à cause d’un manqué de leadership et d’un niveau d’ambition trop bas pour convaincre. Le WWF exige que la Belgique et toute l’Union Européenne cessent de se taire dans les mois qui viennent, mais agissent.
Les politiciens du monde entier semblent donc enfin d’accord sur la nécessité de limiter l’augmentation de température à moins de 2°C pour éviter un changement climatique dangereux. En théorie au moins. En pratique, ce qu’ils ont proposé mènera à une augmentation de température de 3°C ou plus. « Si le fossé entre les paroles et la mise en pratique n’est pas comblé, cet accord pourrait coûter des millions de vies et des centaines de milliards de dollars, » prévient Sam Van den Plas, expert climat du WWF-Belgique, qui a suivi les négociations à Copenhague depuis le début du sommet.
L’attention va maintenant se déplacer vers la suite des négociations. Beaucoup de détails de cet accord très vague devront être clarifiés. Sam Van den Plas lance donc un appel à l’UE : « L’UE doit hausser son niveau de jeu. Le mauvais résultat des négociations montre que la décision européenne de rendre ses engagements largement dépendants de ceux des autres est une mauvaise stratégie de négociation. Avec pour résultat que non seulement l’accord conclu à Copenhague est très faible, mais aussi que les objectifs européens de réduction sont restés fixés à 20%, un niveau largement inférieur à ce qui est nécessaire et réalisable tant au niveau technique que financier. »
« Si l’UE avait répondu avec plus d’ambition plus tôt dans le processus et avait proposé unilatéralement une réduction de 30% des émissions, nous aurions pu être dans une meilleure position au stade actuel. Certains leaders européens progressistes ont montré de la détermination à identifier le niveau de financement international nécessaire, et ont poussé à l’intérieur-même de l’Union à proposer des réductions plus fortes, » rajoute Sam Van den Plas. « Malheureusement, la Belgique ne fait pas partie de ce camp-là et a plutôt choisi de se taire lorsque les demandes pour plus d’ambition pour l’Europe ont surgi. Le WWF demande que la Belgique, en tant que présidente de l’Europe durant la deuxième moitié de 2010, agisse de façon plus constructive et pèse dans la politique européenne pour montrer à nouveau son leadership pour un accord juste, ambitieux et légalement contraignant. »
Le verdict final du WWF sur le sommet pour le climat est donc négatif. « Nous avions besoin d’un accord maintenant, et dans le meilleur des cas, nous devrons encore travaillera six mois pour l’obtenir, » déplore Sam Van den Plas. « Après deux ans de négociations, tout ce que nous avons obtenu, c’est un texte à moitié fini qui manque de substance. Aucun obstacle politique pour une action efficace contre le changement climatique n’a été levé, sauf peut-être la législation américaine et le début d’un soutien financier aux pays pauvres. »
« Nous sommes déçus, mais ce n’est pas encore fini», clôture Sam Van den plas. « Nous pouvons assurer au monde que le WWF en collaboration avec d’autres organisations de la société civile suivra de très près les prochaines étapes des négociations. »