VISBY (AFP) - L'île suédoise de Gotland, en mer Baltique, a fait un
pari audacieux: s'affranchir de toute énergie fossile d'ici 2025 pour
fonctionner uniquement au soleil, au vent et à l'eau.
Les édiles de Visby, son chef-lieu, un ancien port hanséatique
fortifié inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, sont convaincus que
la promotion des énergies propres n'est pas incompatible avec le
développement d'une économie moderne et d'entreprises compétitives.
"Nous aspirons à un mode de vie épanoui qui embrasse l'environnement,
les aliments bio et l'énergie. Mais nous devons aussi penser à
pérenniser notre développement économique", fait valoir Annabritta von
Schulman, dont la société organise des visites d'étude pour les
délégations étrangères venues observer "le modèle écologique suédois"
de l'intérieur.
Avec ses immenses plages de galets et de sable fin, son artisanat et
ses moutons, Gotland (3.140 km2, 58.000 résidents permanents) est le
premier lieu de villégiature du pays scandinave avec 700.000 touristes.
Mais l'île, qui a longtemps vécu de la pêche et de l'élevage, est
aussi le siège de Cementa AB, l'une des toutes premières cimenteries de
la région nordique, qui absorbe à elle seule la moitié de l'énergie
consommée sur l'île.
Industrielle et touristique, agricole et militaire, l'île est le
laboratoire rêvé pour les expérimentations environnementales.
Forte du record national d'ensoleillement (quasiment 20 heures de jour
l'été) et d'une exposition exceptionnelle aux vents, Gotland s'est donc
engagée dans les années 1990, irrémédiablement à en croire ses élus,
sur la voie des énergies renouvelables.
Déployé à marche forcée, le parc éolien est aujourd'hui riche de 159
aérogénérateurs qui pourvoient entre 20 et 25% de l'électricité
consommée. Conjugué à l'énergie solaire, il garantit quasiment
l'auto-suffisance en juillet, mois venteux et ensoleillé.
Mais les énergies propres n'apportent, tous besoins confondus, que 10%
des ressources nécessaires et le volontarisme des pouvoirs publics se
heurte fréquemment à la résistance de leurs administrés lorsqu'il
s'agit de déchirer la ligne d'horizon d'un trait d'éolienne.
D'où l'intérêt de convertir les jeunes générations aux vertus de
l'écologie. Margareta Zetterstroem, directrice de l'école de Graaba, un
quartier déshérité de Visby, en fait son sacerdoce quotidien, sorties
sur le terrain et travaux pratiques à l'appui. "Former les enfants,
c'est former les parents", dit-elle.
L'intérêt des adultes passe, aussi, par leur intéressement. C'est en
partant de ce principe que les autorités locales ont incité les
Gotlandais à entrer dans le capital des coopératives exploitant des
éoliennes, moyennant une confortable rémunération de 6 ou 7%. 2.000
foyers en sont ainsi devenus actionnaires.
Helena Andersson, responsable de la politique écologique de Visby,
concède que le chemin qui doit mener Gotland vers l'objectif de 2025
"n'est pas linéaire".
"Les énergies renouvelables sont toujours trop onéreuses et les
énergies fossiles encore trop bon marché", renchérit le directeur
municipal à l'urbanisme, Bertil Klintbom. "Nous avons les technologies
mais nous dépendons de ce qui se passe dans le monde".
Contre vents et marées pourtant, la commune pense "renouvelable" à
chaque fois qu'elle investit.
Le chauffage urbain provient en grande partie de sources d'énergie
propres, et la nouvelle bibliothèque municipale, fraîchement inaugurée,
est climatisée l'été et chauffée l'hiver... à l'eau de mer.
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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Une île suédoise veut tourner le dos aux énergies fossiles d'ici 2025Une dépêche AFP fournie par http://www.cyberhumanisme.org |