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Un livre cruel dénonce l’incroyable faillite du transport aérien.

Par L'informateur • Avions: actualité, bruit et pollution • Vendredi 24/09/2010 • 0 commentaires • Version imprimable

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Après une bonne quarantaine d’années dans la profession, et bien qu’il ne se soit pas départi d’une souriante modestie, Jean-Louis Baroux maîtrise parfaitement son sujet. Dès lors, les 240 pages cinglantes qu’il consacre à la faillite du modèle économique du transport aérien font très mal (1). D’autant que ce pavé est jeté dans la mare par un observateur autrement compétent et crédible …qu’un journaliste ou analyste. Président du puissant réseau mondial APG Global Associates, Jean-Louis Baroux est aussi le créateur respecté du Cannes Airlines Forum, devenu World Airlines Forum. Une tribune hors du commun qui a notamment permis quelques passes d’armes historiques entre dirigeants de grandes compagnies.
Cela étant, voici un ouvrage tout à fait étonnant. En effet, il ne tente pas de démontrer quoi que ce soit, il est factuel de la première à la dernière page, il se contente de décrire un secteur économique qui marche purement et simplement sur la tête. Pire, il transporte des «passagers» (plus de deux milliards par an !) et ne s’est toujours pas aperçu qu’en réalité, ce ne sont pas de simples unités de consommation mais des «clients».
Ce bouquin est cruel pour cause de lucidité. Il décrit des rouages que chacun connaît, mais il les met bout à bout, en énumère les contradictions, les invraisemblances. Et au passage, mais ce n’est pas là l’essentiel, il relève les corporatismes, à commencer par ceux des pilotes et des contrôleurs aériens. Avouons-le très franchement : on se régale en lisant la charge de Jean-Louis Baroux.
Elle commence par la pure folie du sacro-saint «yield management», gestion de la recette unitaire, l’art de vendre un seul et même produit à des prix évoluant dans une fourchette de 1 à 12. Au-delà de certaines limites à peu près compréhensibles, la méthode peut tenir de l’erreur judiciaire tant elle est injuste pour le consommateur. Notons que «JLB» aurait dû noter au passage que la SNCF a été contaminée, ce que constatent à leurs dépens les utilisateurs du TGV. La modulation tarifaire avait un sens dans la manière de faire d’Air Inter vers 1975, elle a été dévoyée par American Airlines et quelques autres ténors pour ensuite se répandre, tel un virus, dans les ordinateurs aériens de la planète entière.
Les cibles à dénoncer sont évidemment nombreuses. On signalera, dans le désordre, les partages de code, pernicieux, la rareté organisée des créneaux de décollage et atterrissage («slots» dans le jargon aérien), l’intolérable business de la sûreté et, bien sûr, les extraordinaires rentes de situation des aéroports. Lesquels sont totalement défaillants, comme le rappelle l’un des meilleurs chapitres du brûlot. D’autant qu’en cette matière, Paris fait très fort.
Un exemple : il était nécessaire de rappeler (seuls les anciens s’en souviennent) qu’une station de métro jamais reliée au réseau de la RATP dort sous l’aérogare d’Orly Sud, que les liaisons avec le centre ville, là et à CDG, sont insuffisantes et défaillantes, que l’architecture est erratique, la signalétique indigente, etc., etc.
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