Mots-clés : Réchauffement climatique
Bruxelles, Belgique – Selon un nouveau rapport du WWF, un crédit d’émission sur cinq vendus dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP) du protocole de Kyoto n’apporte rien ; ni à l’environnement, ni à la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, 20% des projets répertoriés par le MDP se seraient réalisés sans le financement de celui-ci. En d’autres mots, le MDP n’apporte rien aux réductions d’émissions de gaz à effet de serre dans un cas sur cinq. De plus, le rapport montre que le MDP ne contribue pas beaucoup au développement durable. Il s’agit pourtant d’une des exigences clés des règles du protocole de Kyoto.
Dans son rapport, "Is the CDM fulfilling its environmental and sustainable development objectives", le WWF propose une série d’améliorations que le comité exécutif devrait implémenter pour renforcer la crédibilité du MDP. Ces amendements comprennent un renforcement de la méthodologie des projets, un contrôle plus sévère et la transparence des organismes de vérification. Bien que des mesures aient récemment été prises pour améliorer le MDP, des renforcements plus importants sont nécessaires. Lors du prochain sommet des Nations Unies sur le changement climatique à Bali, le WWF demande aux gouvernements d’accorder beaucoup d’attention à l’amélioration du mécanisme de réduction le plus important du Protocole de Kyoto.
« Le MDP est un nouvel outil capital et doit être finement taillé pour pouvoir atteindre son objectif », explique Sam Van den plas, spécialiste du climat au WWF-Belgique. « Les Nations Unies doivent garantir que les projets du MDP aident à protéger l’environnement et représentent une réelle valeur ajoutée. Lors du prochain sommet des Nations Unies sur le changement climatique à Bali, les gouvernements doivent assurer que le MDP devienne optimal et reste un mécanisme central dans la politique internationale concernant le climat après 2012 ».
Depuis le lancement du système européen d’échange de droits d’émissions en 2005, l’Union européenne est devenue le plus grand marché de carbone au monde. Mais l’achat d’énormes quantités de crédits d’émissions étrangers (via le MDP) dans la phase II du système (2008-2012) signifie que les émissions des secteurs participants pourront augmenter de 145 millions de tonnes de CO2 par rapport à leurs niveaux de 2005/2006, ce qui équivaut aux émissions annuelles d’environ 30 centrales à charbon.
« En tant que plus grand acheteur, l’Union européenne doit assurer que le MDP apporte de réels bénéfices au climat et au développement durable, » ajoute Sam Van den plas. « Des réductions drastiques au sein de l’Union sont capitales pour pouvoir réaliser des économies de carbone qui permettront de maintenir l’augmentation des températures sous le dangereux seuil des 2°C. Les crédits du MDP doivent s’ajouter aux efforts domestiques, pas les remplacer ».
Et la Belgique ne fait rien pour arranger les choses. Au début de la semaine, la Commission européenne a encore une fois mis en lumière le fait que la Belgique fait beaucoup trop appel à des crédits d’émissions externes pour atteindre ses objectifs de Kyoto.
Le WWF est convaincu que pour garantir que les projets du MDP aient de réels bénéfices pour le développement durable et l’environnement, ils devraient tous être certifiés Gold Standard. Il s’agit du seul standard en matière d’émissions de carbone qui soit reconnu par 45 ONG partout dans le monde.
Ici, la Belgique est sur la bonne voie : « Les autorités fédérales utilisent le Gold Standard lors de leurs appels d’offres pour l’achat de crédits d’émissions de CO2. Ce critère doit certainement continué à être pris en compte dans l’avenir. » conclut Sam Van den plas.
Le rapport :"Is the CDM fulfilling its environmental and sustainable development objectives?” est disponible sur http://www.panda.org/about_wwf/what_we_do/climate_change/index.cfm?uNewsID=118000.
source WWF jeudi 29 novembre 2007
