Mots-clés : Réchauffement climatique Une équipe de scientifiques du projet Noah's Ark financé par l'UE a «supplié» les décideurs politiques de protéger l'héritage culturel mondial des répercussions du changement climatique. Pour de plus amples informations, consulter:
[CORDIS - Date: 2007-12-07]
Le projet, qui s'est achevé cette année, a montré que le changement climatique entraînait des dégâts importants sur les statues, bâtiments et monuments qui constituent notre héritage culturel.
L'équipe de Noah's Ark a envoyé ses résultats au groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Pourtant, la question de l'héritage culturel n'apparaît pas dans les recommandations des derniers rapports du GIEC.
«Le quatrième rapport du GIEC ne prend absolument pas en compte l'héritage culturel. C'est scandaleux!», s'insurge la coordinatrice du projet Cristina Sabbioni du conseil de recherche italien.
D'après le professeur Sabbioni, l'eau (les précipitations et l'humidité relative), la température, le vent et la pollution sont les pires ennemis de l'héritage culturel. Les impacts de ces facteurs sur les monuments sont les suivants: cristallisation du sel, fissuration, perte de surface, attaque biologique, noircissement, destruction ou défaillance partielle et inondation.
Les partenaires du projet Noah's Ark ont utilisé des modèles climatiques afin de prévoir les impacts à venir des changements de température, des précipitations et autres facteurs environnementaux tels que les polluants sur l'héritage culturel de l'Europe. Ils ont ensuite mis au point un atlas de la vulnérabilité ainsi que des directives visant à aider les parties prenantes à évaluer la probabilité des dégâts dans leur pays ou région puis à adopter des mesures de protection pour leurs propres bâtiments et collections historiques.
Lors de la présentation de son projet à l'occasion du forum européen sur le journalisme scientifique à Barcelone (Espagne) le 4 décembre, le professeur Sabbioni a expliqué la façon dont les facteurs environnementaux affectaient différents matériaux.
Le sel se cristallise lorsque l'humidité relative tombe en-dessous de 75,5%. Cette cristallisation affecte la beauté de la surface des monuments et est responsable du phénomène de fissuration. D'après l'atlas, l'architecture gothique, très détaillée et gravée dans de la pierre poreuse molle, est particulièrement sujette à ce phénomène. Les scientifiques prévoient une baisse des taux d'humidité relative en été. Ainsi, la fréquence de cristallisation du sel augmentera en Europe au cours du siècle à venir.
Les changements de température et des précipitations auront également une influence sur les organismes biologiques (lichens, algues et bactéries) qui poussent sur nos monuments. Ces organismes ont un impact au niveau de l'esthétique du monument (qui se traduit par des changements de couleur) et de la structure (qui se traduit par la désagrégation des matériaux). D'après les résultats du projet, l'Europe centrale et du Nord devraient faire face à une croissance biologique accrue. Dans le Sud du continent, au contraire, cette croissance devrait faire l'objet d'une baisse.
De nombreux monuments d'Europe, dont le Colisée, le Parthénon et l'abbaye de Westminster, sont composés de roches carbonatées telles que le marbre et le calcaire. Ces roches sont sujettes à un processus dit de «récession de la surface»; ce dernier se traduit par l'érosion totale de la roche sous l'impact des précipitations. Il est fort probable que l'Europe centrale, l'Espagne, la Norvège et le Royaume-Uni soient davantage sujets à ce processus à l'avenir.
Le thermoclastisme constitue une autre menace pour les monuments en pierre, notamment en marbre. Les fluctuations importantes de température quotidiennes provoquent la dilatation et la contraction des grains minéraux qui constituent la roche, ce qui conduit à la microfissuration et à l'exfoliation.
D'après l'atlas, la Méditerranée présentera encore le niveau le plus élevé de risque de thermoclastisme au cours des décennies à venir. Le niveau de risque pour l'Europe centrale augmentera également.
Une fois le projet achevé, le professeur Sabbioni s'engage à assurer la diffusion rapide et à grande portée de ses résultats, afin de permettre aux conservateurs de notre héritage culturel d'adapter leurs stratégies de conservation en fonction du changement climatique.
«L'héritage culturel est une ressource non renouvelable qui doit être transmise aux générations futures», a déclaré le professeur Sabbioni. «Si nous voulons sauvegarder nos racines, nous devons les protéger.»
Le projet Noah's Ark est financé dans le cadre de l'activité intitulée «Research for policy support» («Recherche en faveur du soutien à la politique») au titre du sixième programme-cadre pour la somme de 1,18 million d'euros.
http://noahsark.isac.cnr.it/
AvertissementL'asbl EPURES continue son parcours comme association environnementale.
Vous pouvez la retrouver sur son site et sur sa page Facebook. Nous laissons ce site ouvert comme archives particulièrement sur le dossier des nuisances aériennes.
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• Mardi 11/12/2007
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