La commission de l'Environnement du parlement wallon a approuvé à l'unanimité une proposition de résolution relative au dépérissement des abeilles, victimes probables de pesticides. La commission de l'Environnement demande au gouvernement wallon de mettre en oeuvre un programme d'études sur le sujet en axant ses expérimentations sur l'utilisation de pesticides (deux d'entre eux sont principalement visés: le Gaucho et le Regent). Les conclusions de ces études doivent être connues endéans les trois ans, dit la résolution, avant d'ajouter que si l'étude incrimine l'utilisation de certains produits, ceux-ci devront être interdits. Le texte demande également que cette année encore, des zones pilotes soient définies dans lesquelles des expériences seront menées, que la traçabilité de l'utilisation de produits neurotoxiques à longue rémanence soit assurée, et que toute culture mellifère (qui produit du pollen) à floraison tardive soit interdite sur les terres traitées au Gaucho ou au Regent. Elle réclame enfin la création d'un fonds d'indemnisation des apiculteurs dont le cheptel dépérit. La polémique sur le dépérissement des abeilles a fait rage en France où les apiculteurs ont accusé les deux insecticides d'en être les responsables. La députée Marie-Rose Cavalier (Ecolo), relayant les doléances apiculteurs belges rassemblés au sein du réseau Alarme, a quant à elle lancé le débat au parlement wallon qui a tenu une série d'auditions sur le sujet. Les Verts ont réclamé la suspension des deux insecticides mais les autres partis (PS, MR, cdH) ne les ont pas suivis. Ils ont notamment invoqué le manque de certitude scientifique sur l'implication des deux insecticides. Les différents partis ont finalement abouti à un compromis qui donné lieu au vote de la résolution en commission. Ou bien nous votions tout seul un texte qui aurait été rejeté par les autres et rien ne bougeait. Ou bien nous acceptions ce compromis qui est bon. C'est quand-même la première fois que les choses bougent à ce sujet, a expliqué Mme Cavalier. Léon Walry (PS) a lui aussi insisté sur la qualité du compromis intervenu. Il a par ailleurs insisté sur les risques que comportaient la suspension du Gaucho et du Regent. On aurait suscité chez les agriculteurs l'utilisation de produits encore plus toxiques, a-t-il expliqué.

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