Mots-clés : Low Cost
Lire gratuitement la suiteL’APG World Connect qui se déroule actuellement à Monaco, axé sur les méthodes de distribution des compagnies aériennes, fait apparaître une réalité omniprésente dans le secteur aérien. A savoir qu’il faut sabrer dans les coûts, les moindres coûts, jusque dans les détails les plus infimes : seuls survivront ceux qui y seront parvenus.
Les idées fusent, il est parfois difficile de séparer le bon grain de l’ivraie, encore que ce soit plutôt une question de bon sens. Ainsi, les commissions payées aux gestionnaires de cartes de crédit, Visa, Amex et quelques autres, atteignent chaque année plus de 4 milliards d’euros. Soit le bénéfice attendu cette année par l’ensemble des compagnies aériennes. C’est évidemment beaucoup d’argent, moins que ce coûtaient les agences de voyages du temps de leur hégémonie et, de toute manière, il n’est pas possible de faire autrement. En effet, les passagers aériens commandent leurs billets sur Internet et, inévitablement, paient par carte de crédit.
Mais un nouvel intervenant gagne en importants. De nouveaux intervenants, au pluriel, puisqu’il s’agit des réseaux sociaux, principalement Twitter et Facebook. Ils correspondent à un véritable phénomène de société, sont omniprésents et ne peuvent plus être ignorés. Mieux, les compagnies les plus dynamiques, les plus «branchées», les utilisent avec une intensité croissante. Ce qui permet de déployer des efforts de promotion qui, indirectement, permettent de réduire les dépenses de marketing.
Les spécialistes réunis par APG affirment d’une seule voix, statistiques sous les yeux, que 91% des compagnies y ont d’ores et déjà recours et investissent systématiquement dans des programmes de recherche et développement qui, dès 2015, devraient conduire à de nouvelles manières de faire pour traiter les réservations ou les reconfirmer, pour gérer les bagages, etc. Autant de points de passage obligés, un mal nécessaire aux facettes multiples, dont les coûts doivent être contenus, mieux, diminués. On l’oublie trop souvent : les compagnies ne maîtrisent qu’une part minoritaire de leurs coûts dans la mesure où la plupart de leurs composants leur sont imposés et sont les mêmes pour tout le monde : prix des avions et des moteurs, du carburant, taxes et redevances aéroportuaires et autres. Le terrain d’action des spécialiste s est donc plus réduit qu’il n’y paraît à première vue. C’est une véritable obsession qui apparaît mieux dès l’instant où des échanges de vues se poursuivent sur un ton très libre.
On fait le même constat en écoutant Alex Cruz, directeur général de Vueling, une «petite» low cost espagnole en train de devenir grande (60 avions, 74 destinations) et qui, à elle seule, rappelle que le transport aérien tout entier est entré dans une phase de profonde mutation. Sortie de nulle part, Vueling permet d’entrevoir un modèle économique qui reprend le meilleur de deux mondes, en train de se façonner sous nos yeux, et qui exige beaucoup d’audace. Là encore, le discours porte sur les coûts, les coûts …et les coûts. Ceux de Vueling sont les deuxièmes plus bas d’Europe, derrière ceux de Ryanair, intérieurs à ceux d’EasyJet et, bien sûr, considérablement inférieurs à ceux d’Air France-KLM, British Airways et Lufthansa. Ce qui n’empêche pas de s’écarter de la formule mise au point par Southwest Air lines : Vueling avance des prix très bas mais aussi une grille tarifaire modulée : prix «de base» (tout compris, sans mauvaises surprises), tarif intermédiaire baptisé Optima et même une classe proche de la catégorie «affaires», Excellence Fare, source de recettes unitaires franchement meilleures.