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Les gratte-ciel de New York se mettent au vert

La demande pour la construction «écolo» n'en finit pas de grimper dans la ville de verre.

Par Cherche l'info • Les autres nouvelles • Samedi 02/09/2006 • 0 commentaires • Version imprimable

Qui disait que les Américains ne sont pas les amis de la planète? Il y avait déjà la voiture hybride, comme la Ford Toyota Prius ou le Hummer à l'hydrogène, conduite par les amoureux de l'environnement dont Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie. Il y a maintenant les buildings verts, des immeubles d'habitations ou de bureaux «écolo», qui éclosent un peu partout à New York. Les façades interminables du bâtiment abritant la Bank of America peuvent paraître anodines aux New- Yorkais habitués à ces grands buildings de verre. Et pourtant ce n'est pas l'architecture de ce gratte-ciel qu'il faut retenir. Ce qui fait sa renommée, c'est sa structure à double mur qui dissipe intelligemment la chaleur du soleil, le chauffage qui passe dans les sols, les moniteurs qui régulent le niveau de dioxyde de carbone pour garantir la qualité de l'air, son système de collecte et de traitement des eaux de pluie et eaux usagées qui permet une économie de plus de 2,7 millions de litres d'eau par an. Pour son ouverture en 2008, il est prévu que ce bijou, d'une valeur d'un milliard de dollars, atteigne les sommets des classements environnementaux établis par l'industrie du bâtiment. Il sera alors en compétition avec des bâtiments déjà en construction ou de futurs projets, comme la Hearst Tower de Lord Norman Foster ou la Freedom Tower de David Child, la tour qui s'élèvera en lieu et place du défunt World Trade Center.

un nouveau label Il n'y a pourtant pas si longtemps, la construction durable était critiquée pour ses tarifs exorbitants, malgré son côté déjà politiquement correct. Mais dans le petit monde qu'est New York, l'arrivée de la tour Condé Nast à Times Square en 1999, construite par Fox & Fowle et enregistrée comme la première tour verte de New York, a été perçue comme un signe de changement des mentalités. L'Amérique de la construction trouvait enfin un intérêt pour les constructions durables. En 2002, un label, le LEED (Leadership in energy and environmental design: l'avancement en matière de design en énergie et environnement) a d'ailleurs été créé pour certifier le caractère vert et durable du bâtiment. Depuis, plus de 3.400 projets sont en cours de certification, et plus de 400 ont déjà obtenu leur label LEED.

Ingéniosité Dans l'état de New York, 10 projets sont à ce jour certifiés et 191 sont en cours de certification, dont 98 dans la zone urbaine de l'état. Parmi les projets les plus importants, on retrouve les nouveaux locaux de Goldman Sachs, le centre de recherche sur le cancer Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, et des bureaux additionnels pour la direction du «New York Times» sur la 8e avenue. Ces buildings utilisent des toits recouverts de pelouse pour l'isolation thermique, des tuyaux moins riches en plomb, des moquettes fabriquées à partir d'éléments non traités chimiquement. La palme du design revenant probablement aux nouveaux locaux du «New York Times»: un jardin intérieur à ciel ouvert apporte de la lumière naturelle, laquelle lumière solaire est capturée dans des cylindres de céramique et redistribuée dans le bâtiment pour éclairer naturellement le hall central. Les innovations d'autres buildings sont tout aussi surprenantes. La structure «diagride» de la Hearst Tower contient 20% d'acier en moins par rapport à une structure classique, ce qui représente une économie de 2.000 tonnes d'acier environ. Le verre qui recouvre ses parois extérieures est un composé spécial qui filtre la lumière du soleil, ne laissant rentrer que les rayons lumineux mais pas la chaleur, pour ne pas avoir recours à une climatisation en été. En hiver, il agit comme une coque protectrice et isole le building de l'extérieur. Ses murs intérieurs sont peints avec des peintures à émission toxique faible, et les fournitures de bureau sont dépourvues de formaldéhyde (un composé chimique présent dans les mousses isolantes, colles ou vernis et qui entraîne des allergies). Mais l'ingéniosité des concepteurs ne s'arrête pas là. Des détecteurs de mouvements placés à chaque étage détecteront si une pièce est vide et, le cas échéant, la lumière et les moniteurs d'ordinateurs s'éteindront automatiquement. Le gain d'énergie est considérable: moins 25% de consommation électrique. La même économie est réalisée sur la consommation d'eau grâce au toit qui collecte et stocke les eaux de pluie dans deux réservoirs pour irriguer les végétaux du building et réguler le taux d'humidité de l'air. Et pour joindre l'utile à l'agréable, l'eau de pluie sera également utilisée pour alimenter le mur d'eau qui coule dans l'atrium du bâtiment... qui sert également de source de fraîcheur en été. La demande en bureaux certifiés LEED serait aujourd'hui plus forte de 10% que la demande en bureaux classiques à New York, rapportent les spécialistes de LEED. Pour David Burney, chef du département construction et design de la ville de New York, les principes de construction durable sont aujourd'hui adoptés par tous. Il n'est donc plus nécessaire de choisir entre verre et vert!

Un argument marketing aussi Les bâtiments «verts», comme le Hearst Building construit en plein centre de Manhattan, raflent les premières pages des magazines de design. Le vert serait-il à la mode? C'est ce que pensent certains investisseurs, qui espèrent prendre une longueur d'avance dans un marché prometteur: un bâtiment aux normes LEED est moins coûteux en maintenance et sa productivité est meilleure. Et parce que de plus en plus de gens veulent travailler et vivre dans un environnement qui ne leur soit pas nocif, il y a un argument marketing indéniable. Confrontés au choix de louer ou d'acheter «vert», les consommateurs opteraient de plus en plus pour le respect de l'environnement, même si cela leur coûte un peu plus cher. «Nous pensons qu'il est important de construire de manière durable, et que les constructions qui ne le font pas vont devenir obsolètes, alors que nos immeubles vont garder leur valeur», déclare Douglas Durst, un des pionniers de la construction «verte» à New York

Un article d'Elodie Perrodil publié dans l'Echo