Mots-clés : Agriculture, Environnement et énergie
Le recours à la biomasse évite-t-il la concurrence avec les cultures à vocation alimentaire ? C'est un des principaux arguments pour développer la seconde génération : utiliser la totalité de la plante - et non plus seulement la graine ou le tubercule - permet de valoriser la partie non comestible des cultures. L'absence de concurrence est encore plus évidente lorsque la biomasse provient du bois ou de ses résidus.
Plusieurs bémols doivent cependant être apportés. Le premier concerne la nécessaire préservation des sols. "Les stocks d'humus, qui jouent un grand rôle dans la fertilité des sols, dépendent des apports de résidus de cultures", explique Cathy Neill, de l'Ecole normale supérieure. Agir sur la quantité d'humus n'est donc pas sans conséquences. D'autant, ajoute la chercheuse, qu'"on estime que l'humus a une capacité de stockage du carbone trois fois supérieure à celle des plantes terrestres". Deuxième limite : l'utilisation du bois ne doit pas conduire à la déforestation... sous peine d'accentuer le changement climatique.
Les agrocarburants de deuxième génération ne seront pas prêts avant une décennie
LE MONDE | 22.04.08
LE MONDE | 22.04.08
LEXIQUE
Les agrocarburants - également appelés biocarburants - sont issus de la transformation de la biomasse, c'est-à-dire des matières organiques.
Les agrocarburants dits de première génération sont fabriqués à partir de matières végétales produites par l'agriculture (betterave, blé, maïs, colza, tournesol, canne à sucre) et entrent en concurrence avec des cultures alimentaires.
Les agrocarburants de deuxième génération seront produits à partir de la cellulose et la lignigne contenues dans le bois ou dans les parties non comestibles des végétaux. Les microalgues ou l'exploitation biologique des déchets constituent d'autres pistes de recherches.