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Les abeilles plus vulnérables à une infection après une exposition aux insecticides

Par L'informateur • Biodiversité, Pesticide, Agriculture, ... • Dimanche 04/09/2011 • 0 commentaires • Version imprimable

Mots-clés :

Les abeilles plus vulnérables à une infection après une exposition aux insecticides

[ - Date: 2011-08-31]

Des scientifiques en France ont découvert que l'infection au parasite Nosema ceranae (N. ceranae) entraîne une plus forte mortalité pour les abeilles lorsqu'elles sont exposées à de faibles doses d'insecticides. Ces résultats, présentés dans la revue PLoS ONE, soutiennent la théorie selon laquelle une association de N. ceranae et de pesticides dans les ruches pourrait contribuer au dépeuplement de colonies.

Près de 70 000 apiculteurs professionnels et amateurs travaillent avec les abeilles (Apis mellifera) en France. Les professionnels et les amateurs reconnaissent l'importance des abeilles pour notre environnement, notamment dans le fonctionnement des écosystèmes de notre planète et la productivité agricole. Mais ces dernières années, les colonies d'abeilles sont en proie à une maladie mystérieuse qui entraîne la disparition de milliers de colonies chaque année, Les raisons de cette maladie sont encore inconnues, mais

plusieurs théories ont émergé; certains scientifiques en Europe et aux États-Unis avancent que la perte de biodiversité et de ressources alimentaires, due au changement climatique, ont intensifié le problème. D'autres pensent qu'une augmentation de monoculture et de modification des paysages, ainsi que d'agents pathogènes provoquant des maladies telles que la loque et la varroase seraient responsables.

Les chercheurs expliquent que bien qu'il existe suffisamment de données sur les effets du stress chimique, nutritionnel et parasitaire sur la santé des abeilles, ils ne peuvent isoler ces facteurs comme étant les seuls déclencheurs du déclin des populations d'abeilles. Ils s'accordent pour orienter leurs recherches sur les effets combinés de plusieurs des facteurs susmentionnés.

Ainsi, une équipe de chercheurs du Laboratoire de micro-organismes: génome et environnement (LMGE, CNRS/Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2) et du Laboratoire de toxicologie environnementale (LTE, INRA Avignon) en France a analysé l'effet des interactions pathogène/toxine sur la santé des abeilles.

Les chercheurs ont exposé de manière chronique de nouvelles abeilles, dont des saines et certaines infectées par N. ceranae, à de faibles doses d'insecticides. Selon eux, les abeilles infectées mourraient lorsqu'elles étaient exposées de manière chronique à des insecticides. Les doses semi-létales ne les protégeaient pas non plus.

L'équipe fait remarquer que cet effet combiné sur la mortalité des abeilles a été observé avec une exposition quotidienne à de très faibles doses (sur plus de 100 fois moins que la DL50 (dose mortelle 50 = une dose provoquant 50% de mortalité dans une population) pour chaque insecticide). La synergie ne dépend pas du type d'insecticides étant donné que les deux ingrédients actifs étudiés au cours de l'étude, le fipronil et le thiaclopride, font partie de groupes différents. Mais le mécanisme responsable de cette synergie n'a pu être identifié.

Dans cette dernière étude, les chercheurs ont ainsi démontré comment l'interaction entre la nosémose et les insecticides constitue un risque significatif pour les populations d'abeilles, et permettraient d'expliquer la surmortalité des abeilles. L'étude montre comment les doses d'insecticides considérées comme peu dangereuses ont un potentiel toxique létal pour les organismes infectés par le parasite, les rendant plus vulnérables.

Ainsi, une amélioration dans la gestion et la protection des populations d'abeilles est nécessaire.

Pour de plus amples informations, consulter:


PLoS ONE:
http://www.plosone.org/home.action

Laboratoire Microorganismes: Génome et Environnement:
http://www.univ-bpclermont.fr/article148.html