On a du mal à comprendre qu’un secteur d’activité totalement mondial, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 600 milliards de dollars, trébuche dès que se produit un incident conjoncturel ou géopolitique. On le comprend d’autant moins que les conséquences des moindres difficultés sont, dans la plupart des cas, hors de proportions avec les problèmes posés.
Une triple preuve nous est fournie par les statistiques de trafic de mars. Elles montrent, tout d’abord, que les compagnies aériennes réagissent mal au prix à nouveau très élevé du pétrole, lequel oscille actuellement autour de 113 à 115 dollars le baril. C’est beaucoup certes, encore qu’il s’agisse d’éviter soigneusement de comparer des pommes et des poires. Il est plus que jamais improbable que l’or noir redescende aux niveaux connus lors d’époques bénies q ui font bel et bien partie d’une autre époque. Et, par ailleurs, pour des raisons qui relèvent de la psychologie des foules, et non pas de saines règles comptables, il apparaît toujours aussi problématique d’intégrer dans les tarifs une hausse notable d’une composante vitale du prix de revient, c’est-à-dire des coûts directs d’exploitation.
On dirait qu’un tel raisonnement risquerait d’être considéré comme politiquement incorrect. Du coup, la notion de «surcharge carburant» a de beaux jours devant elle. Mais il y a de toute manière décalage entre l’évolution du prix du kérosène et celui des tarifs affichés. Dès lors, tout soubresaut pétrolier a aussitôt des conséquences dommageables. Et la manière de traiter le problème demeure un insondable mystère.
Cela étant dit, deuxième r epère d’actualité, voici que la catastrophe nucléaire japonaise déboule dans les statistiques de trafic, fait des dégâts importants en même temps que de sérieux dommages collatéraux. Le trafic international vers ou au départ de l’archipel nippon accuse un recul de un p.c. et, pour l’ensemble de la zone Asie-Pacifique, dit l’IATA, la perte de trafic atteint 2%. Quant au trafic intérieur japonais, il s’écroule littéralement, avec une reculade spectaculaire de 22%. C’est peut-être le chiffre qui s’explique le mieux, sans qu’il soit nécessaire de procéder à des études savantes.
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