Les surcharges carburant ne sont pas la seule manière de compenser l'augmentation constante des prix du fuel, tant s'en faut.
Dès ce jeudi, Air France applique une nouvelle surcharge fuel: 1 euro sur les vols domestiques, 2 EUR sur les moyen-courriers et 7 EUR sur les long-courriers. Cette augmentation, annonce la compagnie, «sera supprimée dès que le cours du baril repassera au-dessous de 65 dollars pendant trente jours consécutifs».
Mais qui y croit vraiment? Même la prévision de l'Association du transport aérien international (IATA) pour un prix moyen 2006 à 66 dollars est considérée comme trop optimiste. Rien qu'à ce niveau-là, les compagnies IATA (qui représentent 95% du transport aérien régulier) payeront une facture globale de 112 milliards de dollars, ce qui représentera 26% de leurs coûts de production.
Par comparaison, en 2003, avec un baril à 28,8 dollars, la facture était de 44 milliards, soit 14% des coûts opérationnels.
succession de hausses
Pour pallier ces augmentations, les transporteurs ont augmenté leurs tarifs à intervalles réguliers depuis deux ans. L'année dernière, l'augmentation moyenne des tarifs des compagnies aériennes européennes membres de l'AEA a été de 10 à 12 euros par ticket pour le court et moyen-courrier et 50 à 55 EUR en long-courrier. Depuis deux ans, SN Brussels a eu recours à quatre ou cinq augmentations totalisant des surcharges de 16 euros sur l'Europe et de 45 EUR sur l'intercontinental. Des surcharges incluses dans le tarif affiché, bien entendu (ce qui est important dans le cadre de la nouvelle campagne lancée conjointement avec Virgin Express). Et jusqu'à nouvel ordre, il n'y a pas de réévaluation tarifaire envisagée.
«Dans ce domaine, pour des raisons de concurrence, nous ne sommes pas des précurseurs, mais plutôt des suiveurs», explique Ralph Jacoud, chargé pour SNBA et Virgin Express des risques du marché (prix du pétrole, cours du dollar, hedging, lignes de crédit, etc.). C'est lui qui évalue heure par heure les évolutions du prix du «jet fuel» en fonction du cours du dollar. Celui-ci étant plus faible par rapport à l'euro que budgété, SN et Virgin sont encore tranquilles pour un petit temps - et le passager aussi, par conséquent. D'autant plus que les couvertures ont été calculées à un niveau favorable jusqu'à la fin du premier semestre 2007 (jusqu'à 50% des besoins au premier trimestre) avec, en plus, une possibilité de revoir les factures à la baisse si le pétrole venait à baisser.
apprendre à économiser
«Il faut en effet que nous soyons en mesure de baisser les surcharges si le baril baisse, sinon l'effet serait désastreux pour notre image dans le public», constate celui qu'on appelle chez SNBA «Monsieur Pétrole».
De toute façon, pour Jacoud, si le pétrole baisse trop vite, «il y a fort à parier que l'Organisation des pays producteurs de pétrole prendra des mesures de rationnement de la production pour maintenir un prix élevé».
En attendant, les compagnies doivent apprendre à économiser le carburant.
Chez SN, cela se traduit par des choix d'itinéraires (altitude, trajets plus directs) plus économiques, un affinement des procédures de vol, un choix d'approvisionnement en carburant dans les aéroports les moins chers, une stricte application des règles d'excédents de bagages, un entretien plus soigné des appareils (pour augmenter l'aérodynamique), etc.
Prix du jet fuel peu clair
Si le baril de pétrole tourne autour des 80 dollars, il faut considérer que la tonne métrique du carburant aviation, ce qu'on appelle le «jet fuel», sera de l'ordre de 800 USD. Mais ce prix varie selon les aéroports et les politiques des compagnies pétrolières. Or, pour l'Association des compagnies européennes (AEA), les pratiques sont peu transparentes. C'est si vrai qu'en juin dernier, les autorités italiennes de la concurrence ont infligé une pénalité de 315 millions d'EUR aux fournisseurs pour pratiques anticoncurrentielles. Plus récemment, Austrian Airlines a saisi l'anti-trust autrichien pour qu'il enquête sur le groupe OMV qui fournit le jet fuel, mais contrôle aussi la fourniture du carburant aux sociétés pétrolières. Ulrich Schulte-Strathaus, secrétaire général de l'AEA, a été très net: «Nous avons toujours plaidé pour que les prestateurs de services soient soumis aux même règles du marché que les compagnies. Là où ils existent dans la chaîne des services, les monopoles doivent être supprimés ou régulés. L'industrie souffre trop des prix exceptionnellement élevés du carburant.»
Source L'Echo
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• Avions: actualité, bruit et pollution
• Mercredi 16/08/2006
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