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Lire la suiteCet été, la croissance du transport aérien américain est beaucoup plus modeste que prévu, un pour cent environ. Les économistes de l’Air Transport Association of America établissent ce constat sans surprise apparente, cela au moment où le groupement professionnel déploie de nouveaux efforts pour valoriser le rôle de l’aviation commerciale au sein de l’économie : deux millions de passagers par jour, deux millions d’emplois.
En juillet, le trafic a peu progressé mais, note l’ATA, il a permis d’enregistrer le septième mois de croissance consécutif, un encouragement pour des compagnies qui cherchent encore et toujours à retrouver le tempo qui était le leur avant les attaques terroristes de septembre 2001. En d’autres termes, c’est la décennie tout entière qui a été jonchée de difficultés, cela avec des conséquences dommageables qui mettront longtemps à s’effacer. Ainsi, des résultats financiers calamiteux ont interrompu le rajeunissement du parc aérien et maintenu en service des avions gros consommateurs de carburant.
L’Europe s’interroge. Au-delà de données spécifiquement américaines, cette fragilité de la demande inquiète. L’expérience montre, en effet, que les difficultés américaines finissent généralement par traverser l’Atlantique pour atteindre le Vieux Continent. Dès lors, faut-il craindre que l’embellie constatée actuellement par les pavillons européens ne se confirme pas dans la durée ? Les éléments d’appréciation font défaut pour répondre à la question, les plus optimistes des observateurs préférant rappeler que le transport aérien n’évolue plus de manière uniforme d’une région à l’autre du monde.
Qui plus est, le trafic aérien américain, arrivé à une certaine forme de maturité, devra probablement se contenter, à l’avenir, d’une croissance annuelle de 2,5% tout au plus, seules les principales compagnies low-cost, Southwest, JetBlue et leurs émules, pouvant espérer mieux. L’année dernière, le trafic a atteint 704 millions de passagers, un chiffre nettement inférieur au pic de 744,7 millions de passagers de 2006. La part du trafic international sous pavillon américain est proportionnellement modeste, 73,4 millions de passagers l’année dernière. C’est donc là que résident les gisements de développement, d’autant que l’international permet des recettes unitaires intéressantes. La tentation de l’international est déjà apparue à plusieurs reprises dans la stratégie des «majors» mais de manière qui est restée relativement timide. On est en droit de s’en étonner.