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Greenpeace - Pourquoi prenons-nous des risques avec un canular ?

Par L'informateur • Les autres nouvelles • Mercredi 15/12/2010 • 0 commentaires • Version imprimable

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Billet de Joeri Thijs - 15 décembre, 2010 à 11:26

Ce fut une semaine agitée. Depuis quatre ans que je suis responsable de la campagne de Greenpeace pour une mobilité sans incidence sur le climat, j’ai rarement connu une semaine aussi intensive, captivante et intéressante. Mais aussi très tumultueuse. Peut-être aurez-vous lu quelque chose à ce sujet : la semaine dernière, Greenpeace a eu recours à un canular dont l'objectif était d’attirer l’attention sur les plans qui sous-tendent l’élargissement du ring de Bruxelles.

Ce n’est pas le bureau de consultance Garvida+, Consulting mais nous qui étions l’auteur d’une étude qui a fait parlé d'elle. La note intitulée 'Capital Solutions for Brussels' esquissait le scénario d’un élargissement du ring de Bruxelles à 17 bandes de circulation et même, à terme, la transformation des zones résidentielles en zones industrielles. Les réactions des politiciens et des habitants ne se sont pas fait attendre. Et tel était également l’objectif recherché. Naturellement, nous comprenons les réactions indignées des différents politiciens et, plus encore, l’incompréhension éventuelle des habitants de la région. Toutefois, nous estimons notre approche nécessaire afin de forcer le débat actuel sur la mobilité et le développement économique.

Car, avec ce canular, nous souhaitions mettre en lumière l’impact que peuvent avoir les plans existants pour l’élargissement du Ring sur la viabilité de la région bruxelloise. Concrètement : nous n’avons pas fabulé pour le plaisir. Nous avons seulement poussé à l’extrême la logique de la politique actuelle. En effet, la plus grande partie des plans décrits dans le dossier-canular se trouvent déjà sur la table. C’était en rajouter une couche en affirmant, par exemple, que Zaventem et Machelen doivent céder la place à la logistique et à l’industrie. C’est bien sûr exagéré. Toutefois, si nous considérons l’ébauche des plans logistiques essentiels et l’élargissement de l’aéroport sous une perspective globale, c’est la région de l’aéroport qui risque, à terme, de devenir réellement invivable.

Politique de suppression

Cette reconversion des zones résidentielles n’est pas complètement fictive, comme le montre par ailleurs le contenu du plan flamand START que nous avons publié jeudi sur notre site . Ce plan vise un doublement des activités aéroportuaires à Zaventem, associé à des centaines d’hectares de terrains logistiques. L’impact de ce plan sur toute la région n’a pas été identifié à ce jour.

Ce plan START est le fil conducteur dans la politique économique et de mobilité du gouvernement flamand, mais n’a jamais été approuvé officiellement par le gouvernement ou par le parlement. La seule piste concrète est le projet de note pour le plan START de 2006. Cette note indique qu’une politique de suppression pour l’habitation dans la région doit être envisagée.

L’élargissement du ring de Bruxelles est l’un des projets qui résultent du plan START flamand. Les bandes de circulation supplémentaires ont été « vendues» aux habitants de la région avec l’argument qu’elles réduiront la circulation de transit dans leurs communes. Une circulation qui, en raison des files sur le ring, cherche son chemin par les petites routes. Le fait que cet argument est inexact a également été confirmé par l’étude de la mobilité sur le ring publiée cette année. Il faudra des bandes de circulation supplémentaires pour absorber les quelque 90.000 camions supplémentaires (par jour) qui pourraient faire leur apparition dans la région lorsque tous les plans de logistique actuellement sur table seront concrétisés. Qui manipule donc la population ?

Dossier symbolique

Enfin, vous vous demandez peut-être pourquoi une ONG internationale telle que Greenpeace se préoccupe d’une histoire locale telle que celle du ring de Bruxelles ? Le choix que nous faisons pour le Ring au niveau régional doit devenir un symbole pour les choix que nous devons absolument prendre au niveau national et mondial pour remporter la lutte contre le changement climatique. Le transport [lien vers la fiche thématique des transports] reste le plus mauvais élève de la classe en faveur du climat. L’augmentation des émissions du trafic routier ne cesse de réduire à néant les efforts consentis par d’autres secteurs. Pour sauver le climat, mais aussi pour préserver la viabilité de notre pays, nous devons inverser la tendance. Un ring de Bruxelles plus large et le fait d’opter pour la logistique et davantage de camions représentent précisément ce que nous ne devons PAS faire. A suivre....