Mots-clés : Environnement et énergie, Environnement et industrie
Greenpeace - Le gouvernement fédéral rampe-t-il devant Electrabel?
28 septembre 2009
Bruxelles, Belgique — La sortie du nucléaire prévue est remise en question. Electrabel semble prête à restituer à l’Etat les milliards d’euros de bénéfices acquis illégitimement, en échange du maintien en fonctionnement des centrales nucléaires. Le gouvernement est pressé et veut utiliser cet argent pour combler le trou dans le budget, ce qui n’est pas une très bonne position pour négocier. Totalement inacceptable, estime Greenpeace.
Aujourd’hui, il est impossible d’ouvrir un journal, d’allumer la télévision ou de passer devant un panneau publicitaire sans tomber sur une référence à la problématique nucléaire, tout cela en rapport non seulement avec l’établissement du budget, mais aussi avec la nouvelle campagne médiatique du Forum Nucléaire, qui a vraiment « mis le paquet ». Ce lobby nucléaire sait aussi que les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de l’énergie nucléaire dans notre pays. La sortie du nucléaire, légalement prévue pour 2015 et 2025, est totalement remise en cause.
Perçu du seul point de vue du contribuable, cela semble intéressant. Ce que Suez-Electrabel paie pour maintenir en service ses centrales nucléaires encore quelques années, ce sera ça de gagner pour les Belges. Si, en plus, on fait de l’énergie nucléaire un moyen idéal pour atteindre les normes de Kyoto, plus personne ne s’opposera au projet d’associer la rente nucléaire à la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires.
Indiscutable ? Il est parfaitement possible de fermer les centrales nucléaires et de récupérer les bénéfices acquis illégitimement par Suez-Electrabel. Les 'windfall profits' (soit les bénéfices illégitimes engrangés suit à l'amortissement anticipé des centrales nucléaires belges) de l’entreprise datent en effet du passé et du présent, et doivent être récupérés en tant que tels. Laisser tourner les centrales nucléaires peut aider les caisses de l’Etat, mais en finale, c’est quand même le consommateur qui payera la note, sous forme d’inexplicables hausses des tarifs. D’importants investissements sont également nécessaires pour continuer à faire tourner les centrales nucléaires obsolètes. L’énergie nucléaire est et reste une technologie très coûteuse à laquelle les autorités offrent un soutien dont l’énergie renouvelable doit se contenter de rêver.
Jobs verts
En investissant dans l’énergie nucléaire, la Belgique manque l’occasion de rendre le secteur de l’énergie plus vert. Les perspectives pour le développement de l’énergie éolienne dans l’UE, par exemple, sont très favorables, malgré la crise économique. En cédant à la pression du puissant lobby nucléaire et en n'optant pas franchement pour l'essor des énergies renouvelables, la Belgique risquerait de se priver de la création de nombreux emplois. En 2008, les investissements dans l’énergie renouvelable en Europe et aux Etats-Unis ont dépassé ceux dans la technologie polluante (combustibles fossiles, énergie nucléaire). C’est ce qu’indique la récente étude “Working for the Climate”. Dans le scénario business-as-usual, des emplois ne peuvent qu’être perdus, conclut l’étude.
En utilisant rapidement les bénéfices récupérés d’Electrabel pour combler les trous dans le budget, le gouvernement fait preuve d’une incroyable imprévoyance. Il doit récupérer les intérêts du nucléaire sans prolonger la durée de vie des centrales, et utiliser ces fonds pour investir dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. Dans une phase de transition, les centrales nucléaires peuvent également être partiellement remplacées par des centrales au gaz efficaces à haut rendement et par des installations de cogénération. Ainsi, la sortie du nucléaire pourra être réalisée sans délai. C’est un choix beaucoup plus logique pour l’avenir.
Perçu du seul point de vue du contribuable, cela semble intéressant. Ce que Suez-Electrabel paie pour maintenir en service ses centrales nucléaires encore quelques années, ce sera ça de gagner pour les Belges. Si, en plus, on fait de l’énergie nucléaire un moyen idéal pour atteindre les normes de Kyoto, plus personne ne s’opposera au projet d’associer la rente nucléaire à la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires.
Indiscutable ? Il est parfaitement possible de fermer les centrales nucléaires et de récupérer les bénéfices acquis illégitimement par Suez-Electrabel. Les 'windfall profits' (soit les bénéfices illégitimes engrangés suit à l'amortissement anticipé des centrales nucléaires belges) de l’entreprise datent en effet du passé et du présent, et doivent être récupérés en tant que tels. Laisser tourner les centrales nucléaires peut aider les caisses de l’Etat, mais en finale, c’est quand même le consommateur qui payera la note, sous forme d’inexplicables hausses des tarifs. D’importants investissements sont également nécessaires pour continuer à faire tourner les centrales nucléaires obsolètes. L’énergie nucléaire est et reste une technologie très coûteuse à laquelle les autorités offrent un soutien dont l’énergie renouvelable doit se contenter de rêver.
Jobs verts
En investissant dans l’énergie nucléaire, la Belgique manque l’occasion de rendre le secteur de l’énergie plus vert. Les perspectives pour le développement de l’énergie éolienne dans l’UE, par exemple, sont très favorables, malgré la crise économique. En cédant à la pression du puissant lobby nucléaire et en n'optant pas franchement pour l'essor des énergies renouvelables, la Belgique risquerait de se priver de la création de nombreux emplois. En 2008, les investissements dans l’énergie renouvelable en Europe et aux Etats-Unis ont dépassé ceux dans la technologie polluante (combustibles fossiles, énergie nucléaire). C’est ce qu’indique la récente étude “Working for the Climate”. Dans le scénario business-as-usual, des emplois ne peuvent qu’être perdus, conclut l’étude.
En utilisant rapidement les bénéfices récupérés d’Electrabel pour combler les trous dans le budget, le gouvernement fait preuve d’une incroyable imprévoyance. Il doit récupérer les intérêts du nucléaire sans prolonger la durée de vie des centrales, et utiliser ces fonds pour investir dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. Dans une phase de transition, les centrales nucléaires peuvent également être partiellement remplacées par des centrales au gaz efficaces à haut rendement et par des installations de cogénération. Ainsi, la sortie du nucléaire pourra être réalisée sans délai. C’est un choix beaucoup plus logique pour l’avenir.